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  • Into the woods - Promenons-nous dans les bois

    Un film qui nous fait agoniser. 'Into the woods' est une comédie musicale reprenant les contes de notre enfance. Je précise bien, ici, que le film est une comédie musicale. Car, quand je l'ai regardé, je ne le savais pas. Autant vous dire que j'ai été surprise de voir qu'au bout de 30 minutes du film, les personnages étaient encore en train de chanter. Il s'agit d'un film Disney réalisé par Rob Marshall. Il est aussi le réalisateur du film "Le Retour de Mary Poppins". Et comme vous pouvez l'imaginer, 'Into the woods' n'est pas excellent. Le film a pour genre fantastique et aventure. Bien que comédie musicale, on s'attend à quelque chose de beau. Un film qui pourrait nous faire rêver. Le synopsis du film nous donne envie. Je vais vous mettre le résumé qu'on trouve sur Disney+ : "Une version moderne des contes que vous pensiez connaître. Retrouvez Meryl Streep dans cette comédie musicale qui vous invite à oser l'aventure dans les bois. Des personnages légendaires comme Cendrillon, le Petit Chaperon rouge, Jack et le Haricot magique et Raiponce rencontreront un boulanger et sa femme dont l'envie d'avoir un enfant les pousse à renverser la malédiction d'une sorcière." Vous attendez donc que le film revisite les contes pour les mettre dans un seul et unique monde. Ce résumé nous prépare pas du tout à ce qui va suivre. Tout d'abord, comme toutes comédies musicales , on entre en chanson. Une chanson longue. Très longue. Mais qui a l'utilité de nous faire une présentation de tous les personnages qu'on rencontrera. Et il y en a pas mal. A partir de ce moment, vous entrez dans un chemin de non-retour. C'est l'hécatombe. Les contes sont tellement revisités qu'on entre dans une histoire loufoque . A partir de la moitié du film ( j'avais dit que la chanson d'intro était longue ), la logique dégringole. C'est devenu un film plus bizarre qu'autre chose. Un vrai mystère. Mais je ne sais pas si c'est volontaire ou non. Si ce n'est pas volontaire alors c'est un problème. Le film ne se respecte pas lui-même. Il est terrible à regarder. Si c'est volontaire, c'est incroyable. C'est tellement bizarre que ça devient drôle. Pour argumenter sur cet avis, je vais faire le tour du film et relever les détails... pertinents : On commence l'histoire, la vraie, avec un couple. Ils ont une malédiction qui fait qu'ils ne peuvent pas avoir d'enfant. Pour stopper la malédiction, la sorcière leur donne une liste d'objets qu'ils doivent ramener. C'est là que le lien entre tous les contes vont se faire car comme vous pouvez imaginer, les objets ne sont pas anodins : - Un chaperon rouge - une vache blanche (Jack et le Haricot magique) -un soulier de verre -des mèches de cheveux aux couleurs d'or (Raiponce) Ca, c'est le début. La suite se complexifie par l'ajout des autres intrigues. Mais remarquons aussi que chaque intrigue de chaque conte est liée. Ce qui, à l'origine, est expliqué par la magie est à présent remplacé par un concours de circonstances. Par exemple, comment Cendrillon a réussi à échapper aux gardes ? C'est la femme du boulanger qui l'a couverte. Effectivement, dit comme ça, ça n'a pas vraiment de sens. Et c'est justement là le burlesque du film. Il y a aussi le Prince de Raiponce. Pourquoi je parle de lui ? Parce que ce personnage est maladroit. Il se casse littéralement la gueule quand il voit Raiponce pour la première fois. Et quand il saute pour faire le beau prince classe, il se rate et tire les cheveux de Raiponce. Ce personnage-là montre à quel point le film lui-même est maladroit. Mais dites-vous qu'ils n'ont pas gardé une scène où l'acteur chute sans faire exprès. Le montage existe. Donc si ces scènes sont présentes dans le film, c'est la volonté de la réalisation. Je répète donc : le film aurait comme objectif d'être illogique. A partir de cette idée-là, tous les mauvais détails et toutes les erreurs de scénario sont excusés et deviennent hilarants. Et puis, au bout d'un moment le film est disjoncté et il assume. Par exemple, Cendrillon finit par se marier avec son Prince. Ils sont heureux, tout ce passe bien. Mais le prince rencontre la femme du boulanger et... et... les deux trompent leurs conjoints respectifs. C'est n'importe quoi. C'est incroyable. Le tout se termine sur une guerre entre humains et géants. C'est complètement démesuré et c'est le cas de le dire. Mais cela se termine aussi par la mort d'un personnage ! La mort d'un personnage principal ! Et tout va bien. Vraiment. Bref, ce film est une pépite ne serait-ce que pour certaines scènes. Les scènes déjà citées sont des scènes drôles et loufoques mais la pépite à relever, c'est ça : AGOOOONYYYYY !!!! C'est devenu mon hymne. Plus sérieusement, ce n'est pas terrible. En fait, c'est même nul. Mais on ne peut pas retirer le fait que les mecs chantent bien. Et surtout, ils s'amusent. Je fais une transition avec la conclusion de cette manière. Le film est clairement illogique. Il n'est clairement pas terrible. Le doublage s'est fait avec deux sous. Mais on ne peut pas reprocher une chose essentielle : les acteurs semblent s'amuser . Même si leurs réactions sont exagérées, ils ont l'air de se défouler . Ce n'est peut-être qu'une impression. Ce qu'il faut retenir : - Le film est horrible - Les musiques sont insupportables -C'est tellement débile que ça devient drôle - AGONY Mais tout ça n'est que mon propre avis. Rien n'est mieux que de forger votre propre avis.

  • La vérité derrière la Jeunesse de Picsou - 2ème partie

    Après avoir vu en détail la réalité qui se cachait dans la bande dessinée de Don Rosa, reste encore à voyager dans l’histoire grâce à Picsou avec la deuxième partie. Episode 6 bis : Fin de la ruée vers l’or et Buffalo Bill En 1890, Picsou se retrouve en Arizona. Il précise qu’il s’agit de la fin de la ruée vers l’or. Il a déjà pu participer à la ruée vers l'or du Montana entre 1864 et 1865 (épisode 4), celle du Transvaal à commencer en 1873 pour se terminer bien après vers 1970. Entre 1858 et 1861, c’est au Colorado qu’à lieu une première ruée vers l’or, plus précisément dans le village de Gold Hill. Cela crée une multitude de villes qui sont rapidement abandonnées pour devenir des villes-fantômes. En 1891, un prospecteur du nom de Winfield Scott Stratton découvre en ces lieux un nouveau gisement et une exploitation d’une mine à Cripple Creek aura lieu jusqu’en 1899. Cependant, aucune ruée vers l’or en Arizona n’est recensée. Malgré le nombre important de villes-fantômes dans cet état, la ville de Pizen Bluff est une ville fictive. Autre que la ville abandonnée, on peut remarquer que Picsou est habillé en Lucky Luke. Petite référence à l’histoire Arizona 1880 dans laquelle le personnage célèbre apparaît pour la première fois en 1946. Par ailleurs, Balthazar croise un certain Jacob qui lui parle des Dalton. On ne présente plus les très célèbres Frères Dalton qui ont agi entre 1890 et 1892. Il lui parle aussi de la mine de Peralta qui fait certainement référence aux Pierres de Peralta.Il s’agit de pierres gravées qui indiquerait l’emplacement de la mine d’or de lost Dutchman en Arizona. Littéralement, la mine d’or du Néerlandais perdu. Ce fameux Hollandais n’est autre que l’Allemand Jacob Waltz décédé en 1891. Un autre trésor perdu très connu est cité avec le Lost Dutshman, il s’agit de la mine Lost Pegleg en Californie, cité dans l’épisode 6 par la mine jambe de bois. Thomas Long Pegleg Smith était un aventurier du Nouveau-Mexique qui a reçu une amputation d’où son surnom Pegleg qui signifie jambe de bois. Et l’épisode ne fait que commencer. Après avoir jeté la carte menant vers la mine de lost Dutshman, Picsou voit une affiche de son oncle John sur un spectacle créée par P.T. Barnum. Phineas Taylor Barnum était un producteur de spectacles et un homme d'affaires américain décédé en 1891 connu pour son cirque « barnum & Bailey Circus » qui a inspiré la comédie musicale The Greatest Showman. L’affiche montre qu’il s’agit d’un spectacle sur Buffalo Bill. Ce nom est connu, non pas pour le Buffalo Grill mais pour William Frederick Cody. Il s’agit du célèbre chasseur de bisons et créateur d’une troupe de théâtre, le Wild West Show. Il n’y a aucun rapport direct entre Buffalo Bill et Barnum mais l’époque peut correspondre ainsi que ce lien dans le spectacle. Le spectacle sur l’Ouest sauvage a été un succès entre 1870 et 1930. Comme on peut l’apercevoir dans l’histoire, Buffalo Bill fait beaucoup de mise en scène quitte à détourner la réalité et à massacrer des peuples sioux entiers ainsi que d’être responsable de la quasi disparition des bisons. On rencontre aussi Annie Oakley de son vrai nom Phoebe Ann Moses, célèbre pour sa fine carabine. Elle rejoint la troupe de Buffalo Bill en 1885. Les Dalton réapparaissent et John crie qu’il faut prévenir le shérif Wyatt Earp. Wyatt Berry Stapp Earp est un sheriff à Dodge City, Deadwood et Tombstone. Il est célèbre pour la fusillade à OK corral en 1881. Cette fusillade opposait les sheriffs aux bandits. Trois hors-la-loi ont été tués. Picsou rencontre aussi un apache surnommé celui qui baille ou Gokhlayeh. Plus tard, il l’appellera par son nom espagnol, Geronimo. D’après la réaction de John, ce Geronimo est connu et important. En réalité, il s’agit de l’apache Bedonkohe. Geronimo est appelé celui qui bâille à sa naissance. Il est très important pour les guerres apaches. Il s’est battu pour les droits des Amérindiens au Mexique et aux États-Unis jusqu’en 1886. Combattant et stratège hors pair, il est célèbre pour sa capacité à s’adapter aux terrains difficiles. C’est en 1886 qu’il se rend pour la quatrième fois d’après ce qu’il aurait dit. À partir de 1887, il se convertit au christianisme et devient agriculture un peu malgré lui. Il participe aussi à la parade d’inauguration de Theodore Roosevelt en 1905 mais c’est une autre histoire. La fin du chapitre se termine par John qui a une nouvelle idée pour ses romans. Il aimerait écrire des aventures dessinées avec des dialogues dans des bulles. Si la bande dessinée existe depuis 1830, les bulles de dialogues ou phylactères sont utilisés majoritairement depuis 1897 avec la série The Katzenjammers Kids de Rudolph Dirks. Il y a eu déjà auparavant des bulles de dialogues mais il ne s’agissait que d’exception. En France, les phylactères existent depuis 1792 avec une affiche électorale. Les comics américains et donc la bande dessinée en général se popularisent dans les années 30. 7ème épisode : Le flutiste du désert Dans cet épisode, Picsou est à présent en Australie vers 1896. On y aurait trouvé de l’or à Kalgoorlie. Kalgoorlie-Boulder est une ville en Australie fondée en 1893 car Paddy Hannan et d’autres ont trouvé de l’or. Rapidement, on peut y trouver une petite référence à Le Bon, la brute et le truand avec l’Aborigène, le bandit et Picsou. Par ailleurs, le canard utilise un boomerang. C’est une pratique aborigène connue depuis 1802. L’Australie est peuplée principalement d’Aborigènes mais des colonies britanniques se forment au XVIIème siècle. C’est en 1901 que l’Australie fait partie du Commonwealth. Le XIXème siècle est une période d’exploration en Australie notamment avec le Français Nicolas Baudin. Aujourd’hui, l’Australie est encore un grand producteur d’or. L’Aborigène que Picsou rencontre se repère dans le désert avec un cristal. Je n’ai rien trouvé sur l’Australie mais je sais qu’il existe la pierre du soleil. L’héliopolite est un cristal que les Vikings utilisaient pour la navigation. Celle-ci, selon son orientation, polarise les ondes lumineuses et devient plus ou moins opaque. Le sorcier fait une cérémonie. Son corps entier est peint. Il s’avère que certains rituels des Aborigènes nécessitent des décorations sur le corps. Le corroboree est une commémoration par la danse et la musique. Ils ont une mythologie et des croyances assez importantes dont on a très peu de trace. Il y avait effectivement des peintures qui retracent la mythologie mais les Australiens peignaient principalement sur des végétaux ou sur les corps ce qui rendaient leurs arts éphémères. On parle souvent d’un mythe appelé le temps du rêve. Ce mythe raconte la création de la terre et de la vie par le serpent arc-en-ciel ou Ndjamulji avant de se cacher dans des collines comme Uluru. Picsou utilise un didgeridoo. Une sorte de longue flûte qui est l’instrument le plus folklorique d’Australie. Dans la grotte, le sorcier raconte un mythe à propos de Picsou. Dans ce mythe, il mentionne un oiseau noir et bunyip. Juste après, un tsunami vient recouvrir une grande partie du désert. Dans la mythologie aborigène, il existe un aigle Bunjil et une chauve-souris Balayang. Ce sont deux frères qui se battaient. Bunjil brûla Balayang et il devint noir pour le reste des temps. Bunjil, lui, est le dieu de du culte et des ancêtres. Une légende raconte que des gens se battaient. Cela crée un chaos qui énerva la mer qui se mit à monter et recouvrir les plaines et presque la totalité du pays. C’est Bunjil qui aida les gens en ordonnant à la mer de redescendre. Le bunyip quant à lui est une créature mythologique et peut-être même un cryptide. Les cryptides sont les créatures entre les mythes et la réalité. En l’occurrence, des colons britanniques voyaient pleins d’espèces inconnus en ce jour. En 1846, on découvre un crâne étrange près d’une rivière. Richard Owen et Macleay font des études et arrivent à des conclusions différentes. Depuis, le crâne a disparu. Pour les inondations, c’est assez compliqué de croire à un tsunami en plein désert. Dans le Grand désert de Sable, les précipitations sont très faibles. Cependant, s’il n’y a pas eu de pluie pendant plusieurs années, il peut y avoir une période de mousson ou de cyclone tropical. Mais rapidement, il y a une évaporation massive de l’eau. C’est certainement ce qui est arrivé à Picsou. 8ème épisode : L’empereur du Klondike Dès la fin de l’épisode 7, Picsou annonce qu’il va au Klondike. On est vers 1897 au Yukon. Il s’agit d’un territoire au nord du Canada, à la frontière de l’Alaska. Le Yukon a connu une croissance exponentielle lors de la ruée vers l’or du Klondike. Le Klondike est un affluent du fleuve du Yukon qui part des monts Ogilvie jusqu’à la Cité de Dawson. La ruée vers l’or a duré de 1896 à 1899. Il s’agit aussi de la ruée la plus inspirante pour les films et les livres tellement que l’euphorie était importante. Picsou arrive à Skagway à bord du The Southern Cross Perth. Southern Cross est une ville au sud-ouest de l’Australie non loin de la capitale Perth qui a été fondé en 1888 par les prospecteurs d’or. Skagway est une ville d’Alaska qui est accessible par le Yukon. Un marin fait référence à la toison d’or en parlant d’argonaute à Picsou. Très rapidement Picsou tombe sur Wyatt Earp en personne qui le respecte dès qu’il reconnaît le grand et unique picsou. Mais cette rencontre un peu mal chanceuse poussera Picsou à rencontrer Soapy Slick. Ce personnage fait référence à Jefferson Randolph Smith aussi appelé Soapy Smith. Il s’agit d’un gangster et d’un escroc américain qui est notamment fusillé à Skagway en 1898. Il aurait joué un rôle dans des crimes au Colorado et dans l’Alaska. Son surnom vient d’une vente de savon dans lesquelles il glissait de l’argent caché dans l’emballage afin d’augmenter les ventes. Lors de la ruée vers l’or, en 1897, il installa un faux bureau de télégraphe afin de récupérer les frais d’envoi. En 1898, il ouvre un saloon nommé Jeff. Smith’s parlour, saloon dans lequel il essorait l’argent des personnes qui jouaient au poker. La ruée vers l'or commence et l’euphorie avec. Tout le monde se précipite sur le col Chilkoot. Ce col est la frontière entre l’Alaska et le Canada. Entre 1897 et 1898, jusqu’à 30 000 personnes ont traversé le col d’une pente de 37%. Des téléphériques y ont été construits en 1897 mais en 1898, trois avalanches ont suivi tuant une cinquantaine de personnes. Le point culminant du col se trouve à 1067 mètres d’altitude et à 12 km de Skagway. Ce sentier était tellement emprunté qu’il fallait attendre jusqu’à 4 heures pour pouvoir l’emprunter. Après la traversée, Picsou et les autres prospecteurs arrivent à Dawson City. La Cité de Dawson est un village au Yukon, au Canada, fondé en 1897 exclusivement grâce à la ruée vers l’or. À partir de là, la ville connaît un tel essor qu’elle est devenue une ville-champignon. En bref, une ville qui connaît une importante croissance économique et démographique très soudaine. Elle est la capitale du Yukon jusqu’en 1952 où elle passe à la deuxième position de la ville la plus importante du territoire. Plus tard, dans l’histoire, la ville évolue est près même une tournure complètement différente. Picsou récupère son or à la manière d’un vrai prospecteur. Il utilise une batée, une sorte de panier, il se fabrique une rampe d’orpaillage où il fait couler l'eau due à la fonte des neiges et il creuse aussi un puits dont le fonctionnement est expliqué dans la bande dessinée. Pendant ce temps, la Cité de Dawson passe de la ville la plus luxuriante à la plus sauvage. Episode 8 bis : La fiancée du Grand Nord Picsou redescend donc à Dawson City. Dans sa traversée, on remarque que la ville subit une forte pénurie et même une famine. En 1898, certains prospecteurs ne gagnent plus assez leur vie et en 1899 d’autres gisements ont été retrouvés en Alaska. Petit à petit, la ville se délabre et est très sale mais garde toujours sa richesse. Quand Picsou repart, le craint et vénéré Colonel Samuel Benfield Steele apparaît accompagné d’un secrétaire appelé London. Le Major-général Samuel Benfield Steele ou simplement Sam Steele est un soldat et officier de police du north-west Mounted Police canadien. Il était chef du détachement au Yukon pendant la ruée vers l’or du Klondike. Il a aussi été commandant lors de la seconde Guerre des Boers en Afrique du Sud (cf le chapitre 6). Par ailleurs, il aurait été présent lors de la mort de Soapy Smith. Du moins, c’est Sam Steele qui écrit que le garde Jesse Murphy a mortellement tiré sur le criminel. En 1897, Sam Steel arrive à Skagway et aurait déclaré qu’il s’agissait de la ville la plus sauvage du monde. Et pour cause, c’est Soapy Smith qui contrôle la ville. C’est en 1898 précisément que le soldat s’installe à Dawson City avant d’être commandant lors de la seconde Guerre des Boers en 1900. La présence de la polie montée à Dawson City aurait eu un impact sur le taux de criminalité qui, en 1898, était très faible comparé aux autres villes de la région. En ce qui concerne London, il s’agit peut-être d’une référence à Jack London. L’écrivain John Griffith Chaney de son pseudonyme Jack London est connu pour être l’un des premiers écrivains américains à avoir écrit des romans sur la ruée vers l’or du Klondike entre 1903 et 1915. C’est notamment grâce à ses œuvres comme L’Appel de la forêt et Croc-Blanc que la ruée vers l’or du Klondike est la plus documentée des ruées. En 1897, le jeune et aventurier Jack London arrive en Alaska et traverse le col Chilkoot afin d’atteindre Dawson et prospecter. Il travaille aussi en tant que pilote des navires du Yukon. Il évite la famine de l’hiver en quittant Dawson et en 1898 il quitte définitivement la frontière du Canada. Picsou traverse le blizzard. Le froid lui donne des hallucinations. Mais il croie la route d’un homme en traineau ressemblant trait pour trait au père Noël. En fait, il s’agit d’Olf Erikson de laponie, un trappeur envoyé par le Canada pour ravitailler Dawson. Il s’agit sans doute d’une référence au finlandais Olof Werner William Eriksson. Né en 1911, il est connu pour ses armoiries et ses connaissances héraldiques, c’est-à-dire sur les armoiries. Il est l’auteur de l’emblème des scouts et de la Croix-Rouge. Rien n’explique la présence de cette référence dans la bande dessinée. Il peut s’agir aussi d’une référence à Byron Erikson, un dessinateur des comics Disney et l’éditeur de Don Rosa. Même si son inspiration reste floue, Olf Erikson est inspiré des trappeurs canadiens. Il s’agit de chasseurs dont leurs activités tournent autour du commerce de la fourrure. Ce sont aussi les seuls à avoir l’équipement et les compétences pour traverser les blizzards de l’hiver et les dunes enneigées. De ce fait, ils sont envoyés pour ravitailler ou simplement pour vendre leurs chasses en ville. Le film de Nicolas Vanier « Le Dernier Trappeur » raconte bien la vie d’un trappeur. Le chapitre se termine sur Dawson en feu. Il faut savoir que la ville a été construite rapidement et beaucoup d’infrastructures construites en bois prenaient souvent feu. D’ailleurs dans l’histoire, des brigands mentionnent les incendies récurrents. Cependant, le 16 avril 1899, une lampe chute et propage un incendie dans la rue principale. Aucun pompier n’est présent et les tuyaux ont gelé à cause du froid. Le brouillard de l’hiver et la fumée empêchent la lutte contre l’incendie. Les habitants auraient utilisé des explosifs pour contrôler la propagation. La moitié de la ville est détruite et on raconte que l’or dans la banque y fondit à cause de la chaleur. 9ème épisode : Le milliardaire des landes perdues Picsou est devenu riche. Il est le prospecteur le plus riche du Klondike. Il devient homme d'affaires début vers 1902. Ces affaires feront de lui un milliardaire et l’un des hommes d'affaires les plus Riches du début du XXème siècle et surtout l’homme le plus riche des highlands. À cette époque, l’Écosse subit un fort mouvement ouvrier. Le parti travailliste existe depuis les années 1880. Les Highlands sont en français les hautes terres. Il s’agit d’une région montagneuse au nord-ouest de l’Écosse. La région est pauvre et attachée aux traditions, très loin de la révolution industrielle. Notre canard écossais participe aux jeux des Highlands. On nous montre plusieurs jeux dans la bande dessinée : le lancer de marteau, la tonte de mouton, la pêche au lancer, le lancer de tronc, la poésie et le golf. Les jeux des Highlands ont été créés en 1856. Ces jeux sont faits pour célébrer la culture écossaise par la présence des kilts et de la cornemuse. 10ème épisode : L’envahisseur de Fort Donaldville Vers 1904, Picsou revient aux États-Unis avec ses sœurs et plus exactement dans l’état imaginaire du Calisota. Ils utilisent « un étrange attelage ». Il s’agit d’un véhicule motorisé roulant au kérosène et à l’huile de baleine. Aux États-Unis, la construction automobile tarde comparé à la France. En 1903, près de 50% de la production mondiale vient de la France. L’un des rares constructeurs automobiles était Stevens-Duryea entre 1901 et 1927. Cependant, à partir de la construction de la Ford T en 1909, la production explose aux États-Unis grâce au système de production à la chaîne. Par ailleurs, la voiture du picsou est une Ford a priori de modèle T. Picsou arrive au fort Donaldville occupé par les Castors Juniors. Ces derniers ont une forte ressemblance avec les scouts. Le scoutisme a été créé par Lord Robert Baden-Powell en 1907 sur une île d’Angleterre. L’idée du mouvement vient de la seconde Guerre des Boers quand Baden-Powell est officier en Afrique du Sud. Aux États-Unis, le scoutisme existe depuis 1919. Ce chapitre est animé par la bataille qui oppose Picsou et… Theodore Roosevelt. Son ami des badlands est devenu président des États-Unis. Donc il est temps à présent que je vous parle du 26ème président des États-Unis. Il est élu en 1904 après avoir passé une retraite dans le Dakota pour chasser le bison comme les cow-boys entre 1884 et 1885. Roosevelt raconte à Picsou sa victoire de Sans Santiago référence à la bataille de Santiago à Cuba. En 1898, une guerre éclate entre l’Espagne et les États-Unis. Le 3 juillet, une grande bataille navale est décisive en faveur des États-Unis, il s’agit de la bataille de Santiago de Cuba. 11ème épisode : Le bâtisseur d’empires du Calisota Dans cet épisode, notre canard baroudeur traverse le monde de toute part entre 1909 et 1930. Les références coulent à foisons tout le long du chapitre. En premier lieu, picsou mention William Randolph Hearst. Il s’agit d’un homme d’affaires américain et un journaliste né en 1863 et mort en 1951. Ce n’est pas tout à fait un journaliste ordinaire puisqu’il est l’un des plus grands propagateurs de fake news. Il a inspiré le film Citizen Kane d’Orson Welles. On retrouve ensuite Picsou et ses sœurs au centre de l’Afrique aussi appelé l’Afrique noire. En fait il s’agit de la jungle d’Afrique au Congo notamment, en Centrafrique ou au Gabon. La sœur, Hortense, parle du roi Salomon. Il s’agit d’un roi d’Israël ayant existé vers -900 mais surtout d’un personnage biblique ayant fait construire Jérusalem. Revenons un peu sur Theodore Roosevelt. Une fois sa présidence terminée, il part entre 1909 et 1910 en safari en Afrique centrale. Il aurait abattu près de 3 000 animaux après avoir créé pendant ses dernières années des parcs de conservations nationaux un petit peu partout dans le Dakota, l’Oregon ou encore le Colorado. À cette époque l’Afrique est en pleine période de colonisation pour la seconde fois. Le continent est divisé au profit des Européens qui s’arrachent des pays comme le Congo. Cela mène vers de graves conséquences sociales. Le génocide des Hereros et des Namas est un exemple flagrant. Dans la Namibie, des colons allemands sous l’ordre d’un programme d’extermination réduit de 80% la population africaine sur ce territoire entre 1884 et 1911. Cette période violente de la colonisation est mise en avant dans la bande dessinée lorsque Picsou, fou de rage, envoie une poignée d’hommes mettre à feu et à sang un village vaudou. Le vaudou ou vaudouisme. Picsou en fait les frais dans ce chapitre après avoir reçu une malédiction. C’est en croisant le chemin d’un chef vaudou qu’il se fait poursuivre pendant 20 ans par un zombie. Le vaudou est une religion d’Afrique de l’Ouest encore présente au Togo. Il s’agit d’une croyance animiste donc sans divinité importante seulement des puissances naturelles. Les zombies ont pour origines la culture haïtienne mais aussi le vaudou. En effet, on appelle zombie les morts ramenés par la vie grâce à un sorcier vaudou. Le voilà au Groenland en 1909. À cette époque le Groenland est une colonisation dont le Danemark et la Norvège se battent depuis 1721. Picsou rencontre Robert Peary. Il s’agit d’un explorateur américain qui a fait plusieurs expéditions au Groenland. Il s’agit notamment du premier homme à avoir atteint le pôle Nord en 1909. Cependant, son rival de toujours Frederick Crook, un explorateur polaire lui aussi, affirme à avoir atteint le pôle Nord en 1908. Si à l’époque la justice a tranché en faveur de Robert Peary, aujourd’hui on suppose qu’aucun des deux n’a réellement atteint le pôle Nord. Dans la bande dessinée nous savons tous qu’il s’agit de Picsou à avoir été le premier à atteindre le pôle. Dans l'ordre : Peary dans Picsou, Robert Peary et Frederick Crook Ensuite, notre riche canard se retrouve auprès du tsar afin de lui acheter un des joyaux de la couronne russe, un œuf de Fabergé. Les joyaux de la couronne Russe sont les plus somptueux d’Europe. Rubis, diamant, saphir, or… le bonnet Monomaque est décorée de 40 pierres précieuses, le diamant Orlov de la tsarine Catherine II ou encore la couronne Impériale possèdent près de 5 000 diamants. Picsou rencontre précisément le tsar Nicolas II, le dernier de la lignée des Romanov. Il est assassiné en 1918 ainsi que toute sa famille après son abdication en 1917 à la suite de la révolution de février. Les œufs de Fabergé ont été fabriqués par Pierre-Karl Fabergé. Ce joaillier russe a notamment fabriqué des œufs à la demande des tsars Alexandre III et Nicolas II. Picsou a en poche le rubis strié. Il rentre aux États-Unis en paquebot, le premier plus grand paquebot de l’histoire connu sous le nom du Titanic. Il croise le chemin d’un milliardaire nommé Astor. Il s’agit du colonel John Jacob Astor IV. Né en 1864, Astor est un homme d'affaires, inventeur, écrivain et militaire américain. Il hérite de la fortune de sa famille ainsi que de l’hôtel The Waldorf-Astoria à New York. Il devient colonel lors de la guerre hispano-américaine. Il embarque sur le paquebot du Titanic avec sa femme enceinte. Lors de l’impact avec l’iceberg en 1912, sa femme est sauvée mais lui reste à bord du paquebot et décède. De gauche à droite et de haut en bas : Hôtel The Waldorf-Astoria, John Jacob Astor, Sa femme Madeleine, dans le film Titanic et Astor avec Picsou Ce n’est que le début des périples que Picsou va vivre. Parmi ces aventures, il y en a une en Amérique du Sud où il plante des hévéas. L’hévéa est l’arbre à l’origine du caoutchouc présent à l’origine dans la forêt amazonienne. Cette même forêt abrite un mythe. Dans la Jeunesse de Picsou, il s’agit de l’El Dorado ou l’homme d’or qui fait référence à l’eldorado. Il s’agit de la cité d’or qu’on connaît grâce au dessin animé du même nom. Cette légende d’une ville recouverte d’or est apparue en 1536 à Bogota après l’invasion des conquistadors. La description des pagodes aux toits d’or en Birmanie donnée par les conquistadors se répand dans toute l’Europe et provoque une fièvre de l’or ainsi que la disparition des peuples Inca et Chibchas. Contrairement à la cité, L’Homme d’or existe réellement. En 1969, au Kazakhstan, on y découvre une armure d’un roi Scythe datant de -200 ans entièrement en plaque d’or. L’Homme d’or est donc un surnom donné à un roi Sakas. Après cela, Picsou envoie de l’or depuis l’Asie grâce aux chemins de fer. À cette époque, les chemins de fer entre l’Asie et l’Europe étaient très répandus car le meilleur moyen pour l’échange de marchandises. Ensuite, Picsou dresse des cormorans pour pêcher des perles. Cette pratique n’est pas anodine. Les Chinois et les Japonais ont l’habitude de pratiquer la pêche par les cormorans mais aussi dans d’autres pays et ceux depuis très longtemps. On aurait trouvé des traces de cette pratique dans l’Égypte antique. Picsou arrive enfin à Haïti et grâce à la culture haïtienne à l’origine des zombies, il a pu se débarrasser du sortilège vaudou. Il se retrouve 10 ans après à Wall Street en 1929. En 1929, la Bourse de New York connaît la plus grande crise économique du XXème siècle appelé Krash de 1929. Krash de 1929 et Jordan Belfort Dans la bande dessinée, Picsou profite de cette crise et se fait surnommer l’oiseleur de Wall Street. Ce surnom fait référence au Loup de Wall Street célèbre aujourd’hui grâce au film avec Leonardo Dicaprio dans le rôle de Jordan Belfort, le vrai loup. Né en 1962, Jordan Belfort est un courtier américain qui commence sa carrière à Wall Street pendant le crash de 1987. C’est dans les années 1990 qu’il commence ses affaires illégales, c’est-à-dire, le détournement de fonds, l’introduction en bourse illégale et le blanchiment d’argent. 12ème épisode : L’homme le plus riche du monde Voilà à présent que Picsou est le canard le plus riche du monde. Il le devient vers 1930 et le restera encore aussi longtemps qu’on le dessinera. Dans ce dernier épisode, un reportage raconte la richesse de Balthazar Picsou. Il raconte notamment que le fort où est bâti le coffre de Picsou est le fort Drakeborough construit par Sir Francis Drake. Sir Francis Drake est un explorateur anglais du XVIème siècle. Il est fait chevalier par Élisabeth Ire d’Angleterre en 1581 et a effectué la troisième circumnavigation de la Terre. Un Écossais devenu l’homme le plus riche du monde dans les années 30. Parmi les hommes d'affaires devenu les plus riches de l’histoire, il y a John Rockefeller. Cet homme d'affaires est considéré comme l’Américain le plus riche de tous les temps et la personne la plus riche du XXème siècle. Il commence son activité pétrolière en 1870 et jusqu’en 1911 sa richesse augmente. À partir de cette date, la Cour suprême a démantelé son entreprise en différentes sociétés avec le revenu le plus élevé du monde. Rockefeller, lui, est décédé en 1937. Un autre homme d'affaires peut avoir inspiré le personnage de Picsou. Andrew Carnegie est né en 1835 en Écosse. Il devient industriel dans le secteur de l’acier aux États-Unis à la fin du XIXème siècle. Son père est un ouvrier qui connaît un commerce difficile poussant la famille à rejoindre l’Amérique en 1848 alors qu’Andrew avait 13 ans. Le jeune écossais travail dans le textile et monte les échelons jusqu’à créer ses propres sociétés. Il les vend en 1901 pour une grande somme lui donnant son surnom de « l’homme le plus riche du monde ». Il décède en 1919 et devient l’incarnation du rêve américain. Un canard aigri et grippe-sou, cela n’a jamais été la définition réelle de Balthazar Picsou. Les nombreux fans comme moi le savent très bien, Picsou est bien plus qu’un canard riche et la bande dessinée bien plus qu’une simple histoire. Si Picsou n’a jamais existé, toutes ses aventures et ses épreuves étaient réelles. @d.kolosova_art Sources : 6 bis : Fin de la ruée vers l’or et Buffalo Bill https://fr.wikipedia.org/wiki/Ru%C3%A9e_vers_l%27or https://en.wikipedia.org/wiki/Peralta_Stones https://fr.wikipedia.org/wiki/Arizona https://en.wikipedia.org/wiki/P._T._Barnum https://fr.wikipedia.org/wiki/Buffalo_Bill https://www.youtube.com/watch?v=5tCQOue3okU https://fr.wikipedia.org/wiki/Annie_Oakley https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Wyoming https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8res_Dalton https://fr.wikipedia.org/wiki/Geronimo https://fr.wikipedia.org/wiki/Mine_d%27or_du_Hollandais_perdu https://fr.wikipedia.org/wiki/Phylact%C3%A8re_(bande_dessin%C3%A9e) https://en.wikipedia.org/wiki/Wyatt_Earp 7 : Le flutiste du désert https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bon,_la_Brute_et_le_Truand https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27Australie https://fr.wikipedia.org/wiki/Kalgoorlie https://fr.wikipedia.org/wiki/Bunyip https://mythologica.fr/australie/balayang.htm https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_D%C3%A9sert_de_Sable https://www.sciencesetavenir.fr/decryptage/pierre-du-soleil-la-boussole-des-vikings_37104 8 : Empereur du Klondike https://fr.wikipedia.org/wiki/Wyatt_Earp https://fr.wikipedia.org/wiki/Ru%C3%A9e_vers_l'or_du_Klondike https://fr.wikipedia.org/wiki/Yukon_(fleuve) https://fr.wikipedia.org/wiki/Yukon https://fr.wikipedia.org/wiki/Cit%C3%A9_de_Dawson https://en.wikipedia.org/wiki/Soapy_Smith https://en.wikipedia.org/wiki/Southern_Cross,_Western_Australia 8 bis : La fiancée du grand nord https://fr.wikipedia.org/wiki/Jack_London https://en.wikipedia.org/wiki/Sam_Steele https://fi.wikipedia.org/wiki/Olof_Eriksson https://fr.wikipedia.org/wiki/Cit%C3%A9_de_Dawson 9 : Le milliardaire des landes perdues https://books.openedition.org/pus/4490 https://fr.wikipedia.org/wiki/Highlands https://fr.wikipedia.org/wiki/Highland_games 10 : L’envahisseur de fort Donaldville https://fr.wikipedia.org/wiki/Construction_automobile_aux_%C3%89tats-Unis https://fr.wikipedia.org/wiki/Theodore_Roosevelt https://fr.wikipedia.org/wiki/Scoutisme https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Santiago_de_Cuba 11 : Bâtisseur d’empires du Calisota https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Randolph_Hearst https://exploration-nature.fr/ou-est-la-jungle-en-afrique-2/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Salomon_(roi_d%27Isra%C3%ABl) https://fr.wikipedia.org/wiki/Theodore_Roosevelt https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27Afrique https://fr.wikipedia.org/wiki/Vaudou https://fr.wikipedia.org/wiki/Zombie https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Groenland https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Peary https://www.joya.life/fr/blog/impressionnantes-joyaux-de-la-couronne-russe/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_II https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Karl_Faberg%C3%A9 https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Jacob_Astor_IV https://fr.wikipedia.org/wiki/Titanic https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9v%C3%A9a https://fr.wikipedia.org/wiki/Eldorado https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Homme_d%27or https://histoire.wiki/chemins-de-fer-asie-de-lest-et-pacifique/ https://en.wikipedia.org/wiki/Cormorant https://fr.wikipedia.org/wiki/Krach_de_1929 https://fr.wikipedia.org/wiki/Jordan_Belfort 12 : l’homme le plus riche du monde https://en.wikipedia.org/wiki/John_D._Rockefeller https://fr.wikipedia.org/wiki/Andrew_Carnegie https://fr.businessam.be/voici-les-10-personnes-les-plus-riches-des-tous-les-temps/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Drake

  • La vérité derrière la jeunesse de Picsou- 1ère partie

    Don Rosa, un dessinateur qui ne laisse rien au hasard... Keno Don Rosa dessine en 1991 La Jeunesse de Picsou. À partir du personnage avare de Carl Barks, il réalise la biographie racontant l’enfance du canard devenu le plus riche du monde. Don Rosa raconte comment le jeune Balthazar Picsou est devenu riche et pourquoi il développe son caractère aigri. Malgré la fiction, l’auteur situe l’histoire dans le monde réel avec parfois même des personnages réels. Petits clins d’œil et grandes références se mélangent dans la bande dessinée. Celle-là même qui m’a fait adorer Picsou. 1er épisode : Le rêve américain Tout commence en Ecosse. A l’époque le pays fonctionne avec un système de clan. Picsou de son vrai nom Balthazar McPicsou est né en 1867 à Glasgow. Sa famille descend du puissant clan des McPicsou qui ont abandonné leur manoir situé près du Loch Ness en 1675. C’est Charles II qui règne à ce moment-là sur l’Angleterre et l’Écosse. Il rétablit un parlement indépendant en Écosse mais impose un système hiérarchique anglais dans l’Eglise d’Écosse. Cela provoque des troubles avec les personnes adeptes d’un mouvement protestant écossais. Ces troubles se traduisent notamment par une rébellion en 1679 suivi du massacre The Killing Time entre 1680 et 1688 en réponse à la rébellion. Avec toutes les rébellions et l’occupation du Commonwealth, les clans subissent les attaques des Anglais. Le 13 février 1692, 78 hommes et femmes du clan McDonald de Glencoe sont morts sous les ordres de Guillaume III. Le Massacre de Glencoe de 1692 Après l’abandon de leurs terres, les McPicsou se mettent au commerce maritime. Kenneth McPicsou part pour la route des Indes et meurt en 1771 en Jamaïque. Il est vrai que vers 1600 le commerce maritime en Écosse n’était pas négligeable. Mais en 1771, c’est la mort du français Étienne Morin qui a lieu en Jamaïque. Ce franc-maçon a participé à la création de la maçonnerie en Écosse. En 1877, Picsou obtient une pièce américaine en cirant des chaussures. Cela lui donne l’idée de partir en Amérique afin de faire richesse. Avec la révolution industrielle du XIXème siècle, beaucoup d’Américains se sont énormément enrichis. De l’autre côté de l’Atlantique, l’Europe vit une tout autre histoire. C’est une émigration massive d’Irlandais notamment mais aussi d’Écossais, de Français et d’Italiens vers les États-Unis qui a lieu après une pauvreté ou une grande famine. 2ème épisode : Le roi du Mississippi Dans cet épisode, le jeune Balthazar arrive au Kentucky lors de la 6ème édition du Derby annuel au centenaire de Louisville en 1878. Il retrouve son oncle John qui possède un bateau, le Billy Dollar, sur le fleuve du Mississippi. John mentionne le Cotton Queen avant de parler du Drennan Whyte qui a coulé dans le fleuve boueux du Mississippi. Le Kentucky Derby est une course hippique qui a été inauguré en 1875 à Louisville, une ville fondée en 1778 près du Mississippi. Malgré l’erreur de date dans la bande dessinée, on retrouve bien la ville et cette fameuse course hippique. Le fleuve du Mississippi est connu pour le transport de marchandises notamment de riz et de coton. Elle est d’ailleurs très importante pour l’économie des Etats-Unis. De nombreux aménagements ont été faits sur ce fleuve après 1879 et la création du Mississippi River Commission. Le Cotton Queen de la bande dessinée fait référence aux transports de coton. Un bateau à vapeur nommé Cotton Blossom a été fabriqué pour un film, Show Boat de 1951. On peut se dire que Don Rosa s’est inspiré de ce bateau. A gauche : Cotton Blossom Le jeune Balthazar et son oncle rencontrent des chutes d’eau. Ces chutes sont les célèbres chutes de l’Ohio, un espace sauvage protégé. La construction d’un canal en 1830 a permis le cheminement du fleuve sans passer par ses chutes. C’est un exemple d’aménagements qui a fait déplacer le lit du fleuve. Ce déplacement a permis à Picsou de tomber sur le Drennan Whyte, référence à la légende du DennanWhite. D’après la légende, le Drennan White était un navire blanc qui transportait un trésor de 100 000 $ en or qu'aurait coulé dans le fleuve en 1850. Un fermier aurait heurté le mât d’un bateau en labourant sa terre en 1891. C’est en creusant autour qu’il découvrit qu’il s’agissait du Drennan White. Mais ce bateau aurait mystérieusement disparu alors qu’il était parti chercher de l’aide dans le voisinage. Au détail près du bateau qui se volatilise, tout est raconté dans La Jeunesse de Picsou. Plus tard, l’une des chaudières du Billy Dollar explose. Ce passage fait écho à l’explosion de la chaudière du SS Sultana en 1865 sur le Mississippi à Memphis. Ce bateau à aubes aurait causé près de 2000 morts par accident ou due à un sabotage pendant une période trouble de la guerre de Sécession. 3ème épisode : Buck Picsou des Badlands Le parc national des Badlands est un parc du Dakota du Sud avec une grande richesse archéologique. C’est un terrain sec et très rocheux. C’est à cet endroit que le tout jeune canard d’affaire, Balthazar Picsou, va rencontrer différentes personnalités. On est vers 1882. Picsou est dans le train vers l’ouest afin d’y faire fortune comme à son habitude. Il écrit une lettre à ses parents où il raconte avoir été chauffeur sur le Wabash Cannonball. Ce nom fait référence à la chanson folklorique « The Great Rock Island Route » ou « Wabash Cannonball » qui raconte la beauté des paysages vue du train Wabash Cannonball Express sur les chemins de fer du Great Rock Island. À bord de ce train, Balthazar discute avec un homme d'affaires qui cherche des investisseurs pour un œuf carré. Cet œuf fait sûrement référence à l’œuvre sur Donald Duck « Perdus dans les Andes ! » de Carl Barks en 1949. Cette histoire est considérée comme la meilleure de Carl Barks. Rapidement, la bande des frères James font leur apparition. Il s’agit des célèbres hors-la-loi américains, Jesse et Frank James. Ils rejoignent les trois frères Younger pour former le gang James-Younger après 1865. Jesse James est le leader du gang. Il deviendra même une légende. Cependant, en 1876, les frères Younger se font capturer laissant les frères James traverser le Dakota du Sud et faire régner leur terreur au Tennessee. C’est en 1882 que les frères Ford du gang ont trahis Jesse en le tuant chez lui afin de récupérer la somme de 10 000 $ qu’ils ne recevront jamais. Le deuxième frère, Frank, se rend de lui-même mettant fin à la légende des deux bandits. Balthazar Picsou, perdu au milieu du Dakota du Sud, rejoint des cowboys. À partir des années 1880, l’élevage devenait une activité très lucrative. Devenir cow-boy à cette époque était un bon moyen d’avoir une rémunération plutôt stable. Il se fait embaucher alors par Murdo MacKenzie. Cet Écossais arrive aux États-Unis vers 1885 et devient un citoyen américain. Il est élu maire de Trinidad dans le Colorado en 1891. Politicien, il a permis à la loi Hepburn en 1906 sur les tarifs ferroviaires. Le président Teddy Roosevelt le nomme à la Commission Nationale de conservation en 1908. Lors de la mésaventure de ce chapitre, Picsou traverse les Badlands à la poursuite de bandits très répandues en cette époque. Il aperçoit les ossements d’un dinosaure et croise deux membres d’une tribu Sioux. En effet, la zone Stronghold unit est cogérée par la tribu Oglala. C’est aussi à ce moment que Balthazar rencontre un personnage très important. Un politicien surnommé « théo » dans l’histoire qui aura son visage sur le mont Rushmore et qui aux alentours de 1885 possédait un ranch et vivait comme un cow-boy. On en reparlera au moment venu. 4ème épisode : L’aventurier de la colline de cuivre Buck Picsou est reparti en direction du Montana. Cherchant à devenir prospecteur, il s’installe à Butte à proximité de la mine d’Anaconda pour chercher de l’or. La ville de Butte est créée en 1864. Elle s’enrichit grâce à l’expansion industrielle et l’augmentation de la demande de cuivre. En effet, en 1879, Thomas Edison présente la première ampoule à incandescence. Rapidement, cette ampoule s’adapte à l’utilisation urbaine de la ville et équipe New York avant d’équiper d’autres villes des États-Unis en électricité. Or, pour cela, il faut des kilomètres et des kilomètres de câbles en cuivre pour conduire l’électricité. Dans les années 1880, la demande en cuivre explose et le prix du cuivre avec. C’est en 1881 que l’industriel Marcus Daly crée l’Anaconda Copper Company. À ce moment la mine d’Anaconda était une mine d’argent déjà exploité. Mais Marcus Daly y trouve un énorme gisement de cuivre ce qui fait de lui l’un des industriels les plus riches en 1884. C'est d’ailleurs Marcus Daly qui mange avec Balthazar Picsou avant de devenir son premier rival. À la fin de cet épisode, on aperçoit la construction de la fameuse statue de la Liberté. Picsou le dit d’ailleurs assez bien, cette statue a été élevée pour accueillir les « gens qui émigrent dans l’espoir d’une vie meilleure ». En effet, la statue de la Liberté fut érigée en 1886 à New York. 5ème épisode : Le maître du manoir Mc Picsou Balthazar retourne auprès de son clan entre 1884 et 1885. Le château de sa famille est menacé par les impôts et les Biskerville. Ce nom fait joliment référence au roman de Sir Arthur Conan Doyle, Le Chien des Baskerville. C’est dans le premier épisode que cette référence est flagrante puisqu’il y a l’apparition du costume de chien. C’est d’ailleurs dans le premier épisode que les fantômes des ancêtres Mc Picsou apparaissent pour la première fois. L’Écosse est un pays riche en mythes et légendes et beaucoup des châteaux sont associés à une histoire de fantôme. 6ème épisode : La terreur du Transvaal Picsou parcourt le monde sas cessé et le voilà au sud de l’Afrique en direction de Johannesburg. Le Transvaal est une région au nord de l’Afrique du Sud qui entre 1877 et 1881 est annexée par l’Angleterre. Une première guerre éclate en 1880 entre anglais et boer. Mais la découverte d’un gisement d’or en 1886, à peu près la même année que dans l’histoire, fait que les colonies britanniques s’intéressent au Transvaal. Cela approfondit encore les tensions entre les Boers et les Anglais. Picsou arrive à Kimberley, une ville connue pour sa mine appelée le Big Hole. Cette mine de diamants a été exploitée entre 1871 et 1914. L’exploitation a créé un grand trou d’une surface de 17 hectares pour 240 mètres de profondeur. On rencontre alors pour la première fois le rival de toujours de Picsou, Archibald Gripsou. Lorsqu’on le rencontre, Gripsou dit de lui que c’est un Boer. Un Boer est un afrikaner blanc originaire généralement des Pays-Bas. À partir du XVIIème siècle, les Néerlandais, allemands ou français ont colonisé une partie de l’Afrique du Sud. Ils s’y installent et deviennent autonomes par la production et l’élevage. La colonisation se stoppe par l’arrêt de l’immigration mais aussi par un changement de politique. C’est à partir de ce moment-là que les descendants des colons sont appelés les Boers. En 1883, Paul Kruger devient président de la République Transvaal. Ce Boer célèbre a participé énormément à la lutte contre le Royaume-Uni durant la seconde guerre des Boers entre 1899 et 1902. Picsou se fait trahir par le jeune Gripsou. Il se dirige tout droit vers Johannesbourg. Cette ville a été fondée en 1886 grâce au gisement d’or du Witwatersrand. Aujourd’hui, il s’agit de la capitale économique de l’Afrique du Sud. Durant sa route, Picsou affronte les animaux sauvages d’Afrique et notamment un lion. Il hurle plus fort que le lion rendant l’animal inoffensif à l’image de la pub de Perrier de 1990 « La lionne ». Ce film publicitaire obtient en 1991, la même année de la sortie de La Jeunesse de Picsou, un prix du festival de Cannes. Avec comme musique, « I put a spell on you » de Screamin Jay Hawkins, la même musique reprise par Annie Lennox pour le film 50 nuances de Grey. Oui je sais on s’en fout. Le spot publicitaire de 1990 est considéré comme la meilleure pub alors en 2018 Perrier crée un nouveau spot publicitaire avec un lionceau et la même musique. Petit détail que j’ai remarqué en écrivant cet article, dans la case où Picsou devient la Terreur du Transvaal, on aperçoit sous la patte d’un éléphant, Mickey qui y est aplati. J’ai le livre depuis ma plus tendre enfance et je ne remarque ça que maintenant. Episode 6 bis : Fin de la ruée vers l’or et Buffalo Bill A suivre… Comment vous dire que cela fait des jours que je travaille sur cet article et je viens tout juste d’atteindre la moitié. Cet épisode est particulièrement riche en référence. Et même si j’essaie de ne pas rentrer trop en détail, l’article est déjà vachement long. J’ai donc décidé de couper en deux, au moins, pour vous laisser digérer cette première partie le temps que je fasse la deuxième partie. Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Jeunesse_de_Picsou https://fr.wikipedia.org/wiki/Balthazar_Picsou https://www.lesgrandsclassiques.fr/dossier8.php 1 : Le rêve américain https://fr.wikipedia.org/wiki/Clan_%C3%A9cossais https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27%C3%89cosse https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Glencoe https://books.openedition.org/psorbonne/25977 https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%AAve_am%C3%A9ricain https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Morin 2 : Le roi du Mississippi https://fr.wikipedia.org/wiki/Kentucky_Derby https://fr.wikipedia.org/wiki/Mississippi_(fleuve) https://en.wikipedia.org/wiki/History_of_Mississippi https://usarivercruises.com/blog/steamboats-in-film-part-one/ https://en.wikipedia.org/wiki/Falls_of_the_Ohio_National_Wildlife_Conservation_Area https://en.wikipedia.org/wiki/Monkey%27s_Eyebrow,_Kentucky https://fr.wikipedia.org/wiki/SS_Sultana https://it.wikipedia.org/wiki/Drennan_White 3 : Buck Picsou des Badlands https://fr.wikipedia.org/wiki/Gang_James-Younger https://www.historynet.com/cowboys-went-strike/ https://en.wikipedia.org/wiki/Murdo_MacKenzie https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_national_des_Badlands https://fr.wikipedia.org/wiki/Mont_Rushmore https://en.wikipedia.org/wiki/Wabash_Cannonball 4 : La colline de cuivre https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcus_Daly https://en.wikipedia.org/wiki/Butte,_Montana https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27%C3%A9lectricit%C3%A9 https://fr.wikipedia.org/wiki/Anaconda_Copper https://fr.wikipedia.org/wiki/Statue_de_la_Libert%C3%A9 5 : Maître du manoir https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chien_des_Baskerville 6 : La terreur du transvaal https://fr.wikipedia.org/wiki/Transvaal https://fr.wikipedia.org/wiki/Big_Hole_(Afrique_du_Sud) https://fr.wikipedia.org/wiki/Boers https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Kruger https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l'Afrique_du_Sud https://fr.wikipedia.org/wiki/Johannesbourg https://www.pubenstock.com/2018/perrier-fines-bulles-lion-spot-reference/

  • Les codes du Shojo

    Les différentes règles qui définissent un Shojo manga. Mais dites-moi, ça fait un bail que je ne vous ai pas parlé de Shojo. Je sais que ça vous a manqué. Pour revenir en bonne et due forme de ce qui a été le thème de mon tout premier article, laissez-moi vous parler de cette culture japonaise codifiée allant créer des clichés récurrents dans les Shojo. Tout d’abord, un Shojo c’est quoi ? Vous le savez surement déjà puisque j’en ai déjà parlé mais il s’agit d’une cible éditoriale et non un genre. Les Shojo sont donc des mangas dédiés aux adolescentes et aux jeunes femmes d’après la page Wikipédia. A aucun moment, on ne parle de petite fille, notez bien. Il existe d’autres cibles éditoriales qui touchent les jeunes enfants qui sont parfois divisés entre petite fille et petit garçon. Le Shojo est en opposition au Shonen (garçons et adolescents) et au Seinen (jeunes gens et hommes adultes). Il existe aussi les Josei visant les femmes adultes. Les mangas sont prépubliés dans des magazines. Ce sont ces magazines qui sont spécialisés dans une cible éditoriale précise et qui donnent le type Shojo ou autres à un manga. En magazine Shojo, nous avons Ribbon ou le monthly Princesse. Les Josei sont généralement publiés dans des Shojo où Seinen mais il existe des magazines visant les femmes adultes d’où l’existence des Josei comme Petit Comic. On peut se poser la question sous quels critères les éditeurs considèrent que tels ou tels mangas sont pour leur publique cible. Ce n’est pas évident à dire puisque si vous avez lu un article précédent sur les Shojo qui n’en ont pas l’air, vous verrez qu’il existe des contre-exemples aux règles que je vais vous présenter. Mais ce sont des exceptions qui sont assez peu nombreuses comparées au nombre total de Shojo manga. Alors, laissez-moi vous présenter 5 règles qui définissent un Shojo manga au point d’en devenir un cliché récurrent. Pour m’aider, je me suis appuyée sur une liste de plus de 100 mangas qu’on retrouve dans la liste sur ce site. Règle numéro 1 : La romance La romance est quasi présente et souvent au centre de l’histoire. Alors j’ai fait un petit tableur Excel parce que je suis ce qu’on appelle une folle au tableau. Sur une centaine de Shojo manga, seule une petite dizaine n’a pas pour thème la romance. Mais cela ne les empêche pas de mettre les relations entre personnages au cœur de l’histoire. Sur ces dizaines de mangas, seulement la moitié n’a pas de relation amoureuse. Si je dois mettre des chiffres, ça fait que 5% des Shojo manga ne parlent pas d’amour. Alors c’est peut-être cliché mais ce n’est pas faux pour autant, les Shojo mangas sont des histoires romantiques la plupart du temps. La vraie question est pourquoi. J’ai été regardé les séries américaines pour adolescents, environ la même tranche d’âge que pour les Shojo, et on remarque que la romance est aussi présente surtout pour les séries considérées pour fille. La raison vient alors simplement d’une histoire d’étiquette. Je sais ce que vous allez me demander… des exemples et des contre-exemples. Ce serait idiot de dresser la liste des Shojo manga dont la romance est présente puisque c’est le cas partout. Mais s’il faut des noms… « A romantic love story » de Miyasaka. C’est dans le nom et pour le coup si vous vouliez un exemple très cliché et horripilant, c’est un bon exemple. Cependant, il n’y a pas que dans les Shojo qu’on retrouve de la romance. Forcément, les Josei ont tendance à avoir des histoires aussi romantiques puisque la plupart sont considérés comme Shojo. Mais « Your lie in April » c’est de la romance et un Shonen. Contrairement à « La fillette au drapeau blanc » qui est bien un Shojo mais pas du tout romantique. Parmi les 5 autres pourcents, on y trouve « Le Pacte des Yokai », « Daisy, Lycéenne à Fukushima », « Le Requiem du roi des roses », « Banana Fish » et « Binan Koko Chikyu Boei-bu love ! » mais le dernier n’est pas un Shojo pour la raison qu’il soit édité par Pony Canyon et publié dans leur magazine du même nom. Cette société ne produit pas de manga vu que c’est une maison de disques qui produit parfois jeux vidéo et animes. En revanche, pour les autres ce sont bien des exceptions. Règle numéro 2 : Le ou l’un des protagonistes est de sexe féminin. Reprenons ma liste. Sur la même centaine de manga, je retombe seulement sur 7 mangas dont le protagoniste principal est un garçon. Sachant que dans les 7 il y a « Binan Koko Chikyu Boei-bu Love ! », ça nous donne 7 sur 118 Shojo mangas. Environ 5%. Ce ne sont pas exactement le même 5%que celui d’avant puisque « la fillette au drapeau Blanc » raconte l’histoire d’une petite fille de même que « Daisy, Lycéenne à Fukushima ». Mais pour le reste on retrouve « Le Pacte des Yokai », « le Requiem du roi des roses » et « Banana Fish ». Pourquoi ces 3-là sont des Shojo, franchement je ne pourrais pas vous l’expliquer. Par contre, je peux vous expliquer pourquoi « Rainbow Days », « Toi, ma belle étoile » et « X-1999 » sont des Shojo alors que leurs protagonistes sont bien masculins. En effet, « Rainbow Days » raconte les relations amoureuses que vivent 4 lycéens. C’est une romance. De même pour « Toi, ma belle étoile », il s’agit d’une romance vue du point de vue d’un garçon mais la fille est centrale dans l’histoire donc il s’agit aussi d’une protagoniste. Enfin, pour « X-1999 », l’explication vient de la réalisation de ce manga écrit par CLAMP. CLAMP est connu pour être un groupe de femmes mangaka qui a popularisé beaucoup de Shojo manga. Je reviendrai sur elles pour la prochaine règle. Le fait que les Shojo mangas ont des filles pour protagonistes n’est pas étonnant. En effet, un lecteur apprécie l’histoire lorsqu’il est capable de se reconnaître dans le personnage. Par effet de genre, une fille a tendance à plus se reconnaître dans une fille et un garçon se reconnaît dans celui d’un garçon. C’est psychologique mais loin d’être vrai. En fait si c’est vrai mais pas une généralité. Vous n’arrivez pas à me suivre, je sais. Je m’explique. Il existe tout genre d’exception mais cela n’impact pas vraiment les chiffres. Une personne qui se sent femme va se reconnaître dans l’histoire d’une femme que ce soit de la romance, du drame ou de l’aventure et inversement. Mais cela n’empêche en rien de se reconnaître dans un personnage au genre opposé disons que c’est seulement une probabilité plus élevée. C’est donc pour cela qu’il existe des Shonen romantiques. Refaisons une petite liste. Sur une liste de 50 Shonen je n’ai compté que 5 dont le résumé parle d’une fille dans l’histoire comme protagoniste ou ce n’est pas précisé. Si on se penche un peu plus, il n’y a réellement que 4 dont la fille est le personnage principal de l’histoire ce qui fait un peu moins de 10% des Shonen romantiques. C’est le double que pour les Shojo mais ça reste relativement bas. On peut en conclure sans trop de difficulté que lorsqu’un manga parle de relation amoureuse avec un garçon comme personnage principal, il s’agit d’un Shonen. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un harem comme « Love Hina ». Donc, lorsque l’histoire est centrée sur une fille, le manga est publié dans les magazines Shojo même s’il s’agit d’un drame horrible sur la Seconde Guerre mondiale. Je te regarde très fortement « La fillette au drapeau blanc ». Bien évidemment, ça n’explique pas les exceptions… ou presque. Règle numéro 3 : Le mangaka est elle-même une femme Sur la centaine de Shojo manga… j’avais la flemme de tout regarder. Donc j’en ai regardé sur quelques-uns dont je n’étais pas sûre et surtout sur les exceptions. Pour les autres, je fais confiance à mon instinct et mes vagues souvenirs pour vous dire que parmi la liste je n’y trouve aucun qui a été écrit par un homme et je dis bien aucun. « Le Pacte des Yokai » est écrit par Yuki Midorikawa qui est une femme. « Banana Fish » est écrit par Akimi Yoshida, une femme. « Rainbow Days » a été écrit par une femme et CLAMP est un groupe de femmes. Alors est-ce que ça serait ça la réelle définition d’un Shojo manga ? Est-ce qu’il faut être une femme pour écrire un manga pour adolescente ? Je vais peut-être vous décevoir mais la réponse est négative. J’ai quand même vérifié mes chiffres qui ne dépendent que d’un échantillon relativement récent de manga. Je pourrais vous refaire toute l’histoire du manga rien qu’avec la page Wikipédia que vous avez dans les sources. Admettez, c’est inutile. Allons simplement dans les années 30. Les femmes autrices sont rares à cette époque. Non, mais vous imaginez ? Une femme qui écrit un manga ? De ce fait, les premiers mangakas ayant écrit pour les jeunes femmes étaient Suiho Tagawa et Shosuke Kuragane, deux hommes. Ce serait de l’injustice de ne pas parler de Machiko Hasegawa et Toshiko Ueda, les rares femmes mangakas. Logiquement, jusqu’aux années 60, c’étaient principalement des hommes qui écrivaient les mangas Shojo ou non. On retrouve le très célèbre Osamu Tezuka avec « Princesse Saphir ». Mais après les années 60, Toshiko Ueda est accompagnée de plusieurs femmes pour écrire les mangas. A partir de là, les tendances s’inversent et les Shojo mangas sont principalement écrites par des femmes. Et du côté du Shonen alors ? Croyez-le ou non mais il y a beaucoup de femmes. « Your lie in April » est effectivement écrit par Naoshi Arakawa, un homme, comme pour « Love Hina » écrit par Ken Akamatsu. Mais pour le reste… « A silent voice », « Love X Dilemma » ou encore « Yamada-kun and the 7 witches » sont écrits par des femmes. Il y a encore « Horimiya », un Shonen avec une très belle romance, qui est écrit et dessiné par deux hommes. Là je vous parle des Shonen romantiques. Si on sort de la romance, ça ne change pas grand-chose. « Blue Exorcist », par exemple, est écrit par Kazue Kato. Cette règle n’a aucun sens… Mais, il ne faut pas oublier que c’est grâce aux Shojo mangas que les femmes ont pu devenir mangaka sans être stigmatisée. Règle numéro 4 : L’histoire se passe généralement dans le monde réel Pour définir mes propos correctement, il faut connaître la différence entre fantastique et fantaisie. Une histoire fantastique est une histoire où des choses étranges se passent dans notre monde à nous et cela provoque l’étonnement chez les personnages. Par exemple, « Dracula » est un exemple de fantastique très populaire. La fantaisie, quant à elle, se passe dans un monde inventé de toutes pièces où l’étrange fait partie du quotidien. « Le Seigneur des anneaux » est une fantaisie. Dans cette règle, je veux démontrer qu’il y a très peu de fantaisie parmi les Shojo mangas contrairement aux mangas pour les autres cibles. Le genre et les thèmes prédominant dans les Shojo mangas sont les Slice of life ou School life, littéralement Tranche de vie et Vie scolaire. Près de la moitié d’entre eux sont identifiés comme des Slice of life ou School life sur les sites comme Manga News. D’autres n’ont pas ces mentions mais sont visiblement des School life ou Slice of life car ils se déroulent généralement dans un lycée par exemple « Sawako ». Les restes sont des fantastiques ou du surnaturel. L’histoire se passe dans le monde réel même s’il s’y passe des choses étranges. J’inclus aussi tout ce qui est considéré comme normal mais qui se passe tout de même dans le monde réel. Toutes les histoires de vampires sont comprises dedans. « Vampire Knight » est un fantastique. Tout se passe dans le monde réel et personne ne sait que la classe spéciale est en réalité une classe de vampire. En surnaturel, on a « Fruits Basket ». Tout ça pour dire que la fantaisie est présente dans seulement 4% des Shojo mangas. Dans les exceptions, il y a tout de même la très fameuse « Yona, Princesse de l’aube ». Personne n’est étonné par la présence des dragons dans ce manga. Mais encore « Shirayuki aux cheveux rouges » qui se passe dans un monde totalement parallèle dénué de magie. « Les chroniques d’Azfaréo » ou encore « Le Pacte des Yokais » sont d’autres exemples sur ma liste des 200 mangas. Règle numéro 5 : La vision de la féminité La règle qui décrit le mieux, ou le moins bien, les Shojo mangas restent les accumulations des clichés récurrents. En effet, les Shojo ont une très mauvaise réputation due à ses nombreux clichés dont certains sont avérés. Ce qui dérange le plus, ou plaît le plus, est en lien avec la règle numéro 2 et la règle numéro 4. De manière récurrente, une héroïne principale a tendance être associé à une vision de la féminité qui est différente de celle d’un Shonen. De manière clichée, un Shonen aura tendance à représenter les femmes de manière très sexualisée. C’était beaucoup le cas à une époque. À présent, les choses changent. Cependant, les clichés restent et les filles à la poitrine abondante restent surreprésentées. Dans les Shojo, ce sont des filles plutôt mignonnes qui sont représentées. Bien loin de la femme très sexy, généralement nous avons une jeune fille timide, mignonne et féminine. La féminité, ici, se résume par le caractère calme et docile. Vous remarquez que la féminité porte des définitions différentes. Il n’y a pas de chiffre puisqu’il s’agit d’un avis général. Si vous demandez à une personne dans la rue de décrire un Shojo, il y a une forte chance qu’il ressorte les clichés habituels. Il peut vous parler de l’intelligence de l’héroïne. Enfin, plutôt sa naïveté et son manque d’intelligence. Je vous ai parlé du caractère récurrent de l’héroïne, mais vous ai-je parlé du caractère récurrent du principal d’un Shojo ? À l'opposé de la fille mignonne et généralement impopulaire, nous avons un garçon très populaire voire la star du lycée. Soit ce garçon est populaire auprès de tous soit il attire beaucoup les filles. Mais dans les cas où le garçon n’est pas spécialement populaire, il y a au moins le cliché d’un passé sombre ou d’une histoire de famille compliqué. Le bad boy, le popular boy, le riche, le mec sombre… Rare est le garçon timide qui reste dans son coin. Par exemple, vous retrouvez « Love be loved, Leave be left » mais aussi tant d’autres. Cependant, en contre-exemple, vous pouvez retrouver les exceptions citées avant. Bien évidemment, cet article ne vous parle pas de l’ensemble des Shojos et les exceptions sont là pour vous le prouver. J’avais une liste de près de 200 mangas. Je n’ai pu vérifier les détails que d’une centaine d’entre eux. Imaginez seulement qu’il existe bien plus que 200 Shojos manga. Toutes les exceptions existent. Puis même sans exception, les fans de Shojo manga vous diront que certaines de ces règles leur plaisent. C’est mon cas. Le fait que les histoires sont généralement proches de la vie réelle est ce qui m’attire le plus dans ces mangas. Le mieux reste que chacun fait son propre avis en lisant ce qui pourrait l’attirer le plus. Merci à ceux qui ont lu l’article. On se retrouve pour un prochain article. Sources : https://en.wikipedia.org/wiki/Sh%C5%8Djo_manga https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_manga_magazines https://www.senscritique.com/liste/series_pour_ados/2137394 https://www.senscritique.com/liste/Les_mangas_Shonen_avec_romance/1236491 https://take5andstayalive.com/fr/10-meilleurs-mangas-shonen-crees-par-des-femmes-mangakas/

  • Top 10 des compositeurs de musique de films

    Les films ne sont rien sans bande-son. Essayez d’imaginer un film sans musique. Ce serait d’un ennui terrible. Dites vous bien que les musiques étaient dans le cinéma avant les dialogues et bien avant les couleurs. Alors la musique de films est devenue une discipline à part entière où des professionnelles nous concoctent des chefs d’œuvres pas piqués des hannetons. 10 est loin d’être une liste suffisante pour parler des excellents compositeurs de musique de film. Cependant, j’ai dû faire un choix basé uniquement sur ma modeste subjectivité. Ça me déchire le cœur de ne pas pouvoir parler de plus de compositeurs que ça mais c’est ainsi. Alors, numéro 10 : Phil Collins Quand on vous parle de Phil Collins et que vous êtes un amateur de long métrage d’animation des studios américains Disney vous pensez directement à Tarzan ou Frère des Ours. En effet, le Britannique de 71 ans aujourd’hui, possède plusieurs casquettes. Auteur, compositeur, interprète, musicien, acteur et producteur… Après avoir joué de la batterie pour le groupe Genesis, il touche à tous les instruments et prête même sa voix. Sa voix est unique et facilement reconnaissable, ce qui permet aux chansons des deux Disney cités plus tôt d’avoir cette petite particularité d’être interprétés par Phil Collins. Il est en réalité aidé par Mark Mancina pour la composition des musiques mais il reste l’unique interprète et ceux dans cinq langues différentes. Phil Collins est aussi connu pour sa carrière solo et ses chansons comme "Another day in Paradise". Il a aussi produit "Heaven is one step away" chanté par Eric Clapton dans Retour vers le futur. Même si j’adore Frère des Ours et les chansons et que je trouve incroyable que Phil Collins chante aussi bien en allemand qu’en italien, il n’est qu’en dernière position puisqu’il est plus connu en tant que musicien ou interprète qu’en tant que compositeur. Et surtout, il est connu pour sa carrière indépendante et moins pour les musiques de films. Ce qui n’est pas le cas de numéro : 9 Yann Tiersen Ce nom ne vous dit peut-être rien ou alors il vous dit quelque chose mais vous ne savez plus où vous l’avez entendu. Yann Tiersen est un Brestois né en 1970 connu pour avoir été le compositeur d’un film en particulier où il a même obtenu le César de la meilleure musique de film en 2002 : Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet. Je sais que pour beaucoup ce film est dans la catégorie des films français nuls et niés. Mais osez dire que "Comptine d’un autre été, l’après-midi" est nulle. Il a composé pour d’autres films comme le très célèbre Tabarly de 2008 ou encore l’illustre Ouragan, l’odyssée d’un vent de 2016. A part ça, pas grand-chose à dire. Juste, il est breton. Bon, d’accord. Sérieusement, Tabarly et Ouragan, l’odyssée d’un vent sont deux documentaires. Le premier est réalisé par Pierre Marcel où Eric Tabarly, navigateur, raconte sa disparition en 1998 dans la Mer d’Irlande. Le second est un simple documentaire sur le phénomène météorologique qui est l’ouragan. Numéro 8 : Martin Phipps De la même manière que Yann Tiersen, ce nom ne vous dit peut-être rien mais contrairement à Yann Tiersen vous connaissez forcément l’une des séries pour lesquelles il a composé. Amateurs de séries Netflix, je vous présente le compositeur de l’inévitable série : The Crown. Ce compositeur britannique de 53 ans compose pour la BBC depuis 1994. Et depuis, il compose pour différentes séries plus ou moins connues. Les musiques dans Cœurs ennemis avec Keira Knightley, c’est lui. Black Mirror, c’est lui. Woman in gold avec Ryan Reynolds, c’est aussi lui. Et puis Raison et Sentiments, c’est lui. Et mon petit préféré : Guerre et Paix de Tom Harper de 2016 avec Paul Dano, Lily James et James Norton, c’est Martin Phipps aux musiques. Numéro 7 : Joe Hisaishi Alors, Phil Collins et Martin Phipps sont anglais. Yann Tiersen est un Français. Et si on allait voir parmi les compositeurs de musique de film japonais ? Mamoru Fujisawa, aussi appelé Joe Hisaishi, est un compositeur, chef d’orchestre, pianiste et parolier japonais né en 1950. Il est extrêmement connu grâce à la popularité mondiale des films pour lesquelles il a composé. Des films réalisés par Hayao Miyazaki cofondateur du Studio Ghibli. On entend les musiques de Joe Hisaishi dans Nausicaa de la Vallée du vent, Le château dans le ciel, Mon voisin Totoro, Porco rosso, Princesse Mononoké, ou encore Le voyage de Chihiro, Le château ambulant, Ponyo sur la falaise ou Kiki la petite sorcière. A partir de là, on entre dans les grosses têtes. Ces compositeurs qui viennent en tête de liste de la page de recherche google « compositeurs de musique de film ». Et on commence cette grosse liste avec numéro 6 : Thomas Newman Bon, si je vous dis Skyfall ? Ou Spectre si vous préférez ? Vous me répondez 007 ou James Bond, normal. Si vous vous rappelez mes articles précédents, vous répondez Daniel Craig. Oui mais ce n’est pas la réponse que j’attends. Puisque la réponse que j’attendais été Thomas Newman. Ce compositeur de musique de film américain né en 1950 est connu pour avoir composé les musiques de ces deux 007. Mais il est aussi connu pour la biographie Tolkien de 2019 ou encore American Beauty de 1999. Et ces films sont loin de faire partie de sa filmographie principale. Je préfère, et de très très loin, vous parlez du film La ligne verte. Ce film de Franck Darabont de 1999 est adapté du roman de Stephen King et c’est Thomas Newman qui s’occupe de la musique et vous le savez ou non mais La ligne verte fait partie de mes films préférés. Cependant, ce ne sont pas les musiques de La ligne verte que je préfère. J’apprécie plus les musiques du film Dans l’ombre de Mary de 2013. Ce film raconte comment Walter Disney réadapte le roman de la difficile Pamela Travers. Mais le film est moins connu que les animations du célèbre studio Pixar. Thomas Newman compose pour eux pour les films Le monde de Nemo, sa suite et Wall-E. Il y a encore pleins d’autres films qui sont tous très bien avec des musiques très belles. Il y a le film Morten Tyldum Passengers sorti en 2016 ou encore celui de Stephen Frears sortit en 2017 sur la reine Victoria Confident Royal. Numéro 5 : James Horner Comment parler de musique de films sans évoquer l’Oscar de la meilleure chanson originale de 1998 : James Horner avec Titanic. James Horner est un californien né en1953 qui est connu, très connu, pour avoir composé les musiques du film Titanic de James Cameron sorti en 1997 avec Leonardo DiCaprio, l’un des films les plus récompensés de l’histoire du cinéma. La chanson récompensée du film est "My Heart Will Go On" chantée par Céline Dion. Est-ce que ça servait vraiment que j’explique là ? James Cameron travaille de nouveau avec James Horner pour les musiques d’Avatar sorti en 2009. Mais personnellement, je préfère James Horner avec Bravehearts de Mel Gibson de 1995. On le retrouve aussi dans un film français. Enfin plus exactement réalisé par le français Jean-Jacques Arnaud, Le nom de la Rose en 1986. Qui a dit que les films français étaient nuls, qui ? Malheureusement, alors qu’il est pilote expérimenté, contrairement aux précédents, il est mort en 2015 à l’âge de 61 ans lors d’un crash de l’un de ses avions. Numéro 4 : John Williams Généralement, certains réalisateurs ont tendance à faire confiance à un compositeur pour tous leurs films. Les réalisateurs les plus connus sont associés aux compositeurs de musique de film les plus connus. C’est comme le pain et le fromage, indissociable. Si John Williams était un fromage, Steven Spielberg et George Lucas seraient ses pains. Oui, deux pour le prix d’un puisque vous n’êtes pas sans savoir que Spielberg et Lucas étaient de bons amis. John Williams est l’un des compositeurs de musique de film les plus connus, une des grosses têtes. C’est un pianiste et chef d’orchestre né en 1932 à New York. Il débute sa carrière en tant que compositeur de musique de film à la fin des années 50 avec par exemple en 1965 L’île des braves de Franck Sinatra. Mais il devient connu grâce à Steven Spielberg sur Les Dents de la mer de 1975. En 1977, c’est George Lucas qui le prend pour composer les musiques de la célèbre saga Star Wars. Ça devient tellement célèbre que quelques notes de "The imperial march" suffisent pour nous rappeler le côté obscur de la force. A priori, Steven Spielberg a beaucoup apprécié de travailler avec John Williams car depuis on le retrouve dans la plupart de ses films : Indiana jones, E.T. L’extraterrestre, Jurassic Park et même La liste de Schlinder. John Williams compose pour d’autres réalisateurs au saga moins connus comme Harry Potter, pas très très connu n’est-il pas ? Ou pour changer des gros blockbusters, il compose aussi pour Rob Marshall en 2005 sur un film inspiré d’une histoire d’une ancienne geisha pendant la Seconde Guerre mondiale, Mémoire d’une geisha. Les musiques s’inspirent des instruments traditionnels japonais et sont vraiment jolies. À présent, on entre dans le top 3. Mes chouchous. Ceux qui me viennent à l’esprit en premier et ceux dont j’écouterais leurs musiques sans même regarder ni même connaître le film. Dans ce top 3, j’ai nommé numéro 3 : Danny Elfman J’ai expliqué ce lien qui unit un réalisateur à son compositeur avec une métaphore sur le pain et le fromage. En l’occurrence, le lien qui relie Danny Elfman à Tim Burton est encore plus fort que ça. Ça en devient vital pour l’un comme pour l’autre. Et alors le trio Tim Burton, Danny Elfman et Johnny Depp nous assure une bonne soirée cinéma. Alors, dans les œuvres de Danny Elfman, on y trouve du Tim Burton, principalement. Par exemple, Beetlejuice de 1988 ou Alice au pays des merveilles de 2010 avec Johnny Depp dans le rôle du Chapelier Fou. Tim Burton est aussi un adepte de l’animation aux dessins très étranges et à l’atmosphère très burtonièsque qu’on retrouve dans ses films aussi. Cette atmosphère, bien évidemment, est donnée principalement par la musique qui est, je dirais, elfmanièsque. Tout cet univers étrange et sordide propre à Tim Burton est, je pense, un univers dans lequel Danny Elfman s’y retrouve beaucoup. Johnny Depp et Helena Bonham Carter ont aussi cet aspect étrange donnant l’impression qu’ils sont dans un autre univers ce qui peut expliquer cet attachement que Tim Burton a pour ces deux acteurs. Danny Elfman compose pour les animations de Tim Burton comme pour L’étrange Noël de monsieur Jack de 1993 où il chante même la voix de Jack. Ou encore Les Noces funèbres sortent en 2005 avec Johnny Depp pour la voix de Victor et Helena Bonham Carter pour Emily. Danny Elfman compose aussi pour le réalisateur Sam Raimi dans Le monde fantastique d’Oz de 2013 par exemple. On retrouve aussi Danny Elfman pour les génériques de certaines séries comme Les Simpson ou Desperate Housewives. Numéro 2 : Ennio Morricone Pour rendre hommage à l’un des plus grands compositeurs de musique de film, je vous parle bien évidemment d’Ennio Morricone. Lui, c’est le fromage de Sergio Leone. Né en 1928 à Rome, il compose une grande partie si ce n’est pas toutes les musiques des films de Sergio Leone avant la mort du réalisateur en 1989. Ça ne l’empêche pas de continuer à composer pour d’autres réalisateurs notamment en 2015 pour Quentin Tarantino sur le film Les 8 Salopards. Il recevra l’Oscar de la meilleure musique de film à seulement 87 ans avant de décéder en 2020 est devenu une référence en matière de musique de films. Ennio Morricone a surtout composé pour des films policiers ou des westerns. Sergio Leone étant un réalisateur de western, Ennio Morricone a composé des centaines de musiques très cowboy. Je cite Pour une poignée de dollars de 1964 avec Clint Eastwood. Ainsi que "l’Homme à l’Harmonica" dans Il était une fois dans l’Ouest de 1968. Et puis, je ne peux m’empêcher de citer une musique devenue un même dans Le Bon, La Brute et Le Truand de 1966 avec Clint Eastwood. La meilleure pour la fin avec ma préférée de tous les temps, "The Ecstasy of Gold" du même film. Moi je dis, le trio Sergio leone, Clint Eastwood et Ennio Morricone nous annonce une bonne soirée cinéma. Numéro 1 : Hans Zimmer George Lucas et Steven Spielberg ont John Williams. Tim Burton a Danny Elfman. Sergio Leone a Ennio Morricone. Mais qui a Hans Zimmer ? Hans Zimmer est un compositeur de musique de film allemand né en 1957 et il est le gratin des compositeurs de musique de film. Il commence sa carrière dans les années 80 et on ne l’arrête plus. En 1993, on l’entend dans la bande-son du film Rasta Rocket de Jon Turteltaub mais on se rappelle de lui pour le Disney Le Roi Lion de 1994 en collaboration avec Elton John et Lebo M. Vous l’avez aussi entendu dans quelques animations Dreamworks avec Le Prince d’Egypte ou Madagascar. Mais jamais vous ne vous lassez des musiques de Gladiator de Ridley Scott sorti en 2000 avec l'aide de Lisa Gerrard. Pearl Harbor de Michael Bay, d’autres films de Ridley Scott. Il a composé pour la saga de Pirates des Caraïbes. Le Dernier Samouraï d’Edward Zwick ou encore Le Roi Arthur de 2004 d’Antoine Fuqua, d’autres animations Dreamworks. Il compose pour Christopher Nolan à commencer avec The Dark Knight, Le Chevalier Noir. Puis Inception en 2010 et Interstellar en 2014. Ou encore Dunkerque de 2017. Guy Ritchie fait appel à Hans Zimmer pour les Sherlock Holmes avec Robert Downey Jr. Il compose pour le magnifique Twelve Years a Slave de Steve McQueen. En 2018, il refait appel à lui pour Les Veuves. On l’entend récemment dans Dune de Denis Villeneuve. L’année dernière, c’était ses compositions pour Mourir peut attendre qu’on entendait et enfin, en ce moment, il apparaît pour la bande-son de Top Gun : Maverick de Joseph Kosinski. Mention spéciale : Alexandre Astier Je termine cet article sur une mention spéciale, un multi-tâche français : Alexandre Astier. Eh oui, réalisateur, acteur et compositeur, c’est pour Kaamelott qu’Alexandre Astier donne de sa personne en faisant le couteau suisse. Et forcément, les musiques sont composées par lui-même. D’autres mentions spéciales que vous pourrez aller écouter si l’envie vous en prend : Le français Bruno Coulais avec Les Choristes de Christophe Barratier de 2004. Le breton Erwan Kermovant avec 36 quai des Orfèvres d’Olivier Marchal de la même année. "Camille" est la bande-son la plus belle du film. Le grec Vangelis qui a composé pour 1492 : Christophe Colomb de Ridley Scott avant qu’il prenne Hans Zimmer pour ses films. Alan Menken, le compositeur presque attitré de Disney vu qu’il a composé pour La Petite Sirène, Le Bossu de Notre Dame ou encore La Belle et la Bête. Giorgo Moroder, un Italien qui a composé pour Midnight Express d’Alan Parker de 1978 et Scarface de 1983 de Brian de Palma. La musique "Chase" dans Midnight Express est emblématique. Un Italien, Nino Rota qui en 1972 compose pour Francis Ford Coppola pour Le Parrain. Et enfin, l’italien Alan Silvestri le fromage de Robert Zemeckis pour Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit, et surtout Forrest Gump. Bien évidemment, il y en a pleins d'autres et je ne peux pas tous les citer. C'est impossible. Mais ils sont tous géniaux d'une manière ou d'une autre, bons à part quelques exceptions. Mais dites-vous que les sagas les plus populaires le sont un petit peu grâce aux compositeurs de leurs musiques. Sources : https://music.youtube.com/playlist?list=PL0n8Uy7RCFUPGFFIUkQtNFXn7QIv8YNsl&feature=share https://fr.wikipedia.org/wiki/

  • Les Légendes Arthuriennes

    Le mythe le plus imposant dans toute l’Europe au Moyen-âge. Après avoir fait un court article sur la famille Pendragon, je vais vous raconter plus en détail l’ensemble des légendes qui entourent le roi Arthur. Les légendes arthuriennes, tout le monde connaît. Mais jamais vous n’aurez exactement la même version que votre voisin. L’univers arthurien a été à de nombreuses, très nombreuses, reprises adaptées. Vous connaissez forcément l’une d’entre elles. Mais tout le monde se pose une question : est-ce que le roi Arthur a réellement existé ? Je ne suis pas là pour répondre à la question. Déjà parce que les historiens eux-mêmes ne sont pas d’accord sur la réponse mais aussi parce que ce n’est pas le sujet central. Il faut cependant se mettre dans le contexte des légendes pour mieux les comprendre. Les récits : Si vous pensez que Jurassic Park ou Star Wars étaient les plus grosses sagas de tous les temps, vous vous trompez. Qu’on se le dise, les légendes arthuriennes sont un ensemble de récits adaptés et réadaptés au fil des siècles. Le fil conducteur de la saga est la quête du Graal mené par le roi Arthur et ses chevaliers de la Table Ronde. Chacun des récits sont d’auteurs et de siècles différents. Cela mène à une évidence : il n’y a pas forcément de cohérence entre chaque texte. Beaucoup de choses peuvent varier comme les noms des personnages avec Anna, Morgause ou Morgane mais aussi certains évènements comme les circonstances de la mort d’Arthur. Cependant, il existe tout de même des points qui restent inchangés et certaines bases sur laquelle les adaptations vont s’appuyer. Historia Brittonum : Le tout premier texte recensé est l’HISTORIA BRITTONUM écrit ou copié au IXème siècle. Ce texte serait le premier ouvrage racontant l’histoire de Bretagne -anciennement l’île de la Grande-Bretagne et pas la région, et plus précisément du Pays de Galles. Dans ce texte, il est raconté la fondation de la Bretagne par les Romains puis l’invasion saxonne. C’est durant cette invasion qu’un DUX BELLORUM (chef de guerre) nommé Arthur apparaît pour défendre l’île. Les textes se veulent en partie historiques mais une partie emprunte de la légende. En réalité, le manuscrit comporte plusieurs textes d’auteurs différents regroupés ensemble. Les manuscrits datant de cette époque entre 400 et 600 ne font pas mention d’Arthur. Il faut attendre le IXème siècle et le moine Nennius pour voir apparaitre le nom Arthur. Guillaume de Malmesbury et Geoffroy de Monmouth : C’est au XIIème siècle qu’apparaît des textes en quelque sorte fondateurs de la légende. A commencer avec la GESTA REGUM ANGLORUM de Guillaume de Malmesbury, William of Malmesbury pour son nom anglais. L’historien écrit les épopées de plusieurs rois de Bretagne ayant gouverné entre 735 et 1125. Chacune des aventures des différents rois alimentera la légende d’un roi unique charismatique. Mais l’écrit qui sert de base à toute l’histoire du roi Arthur est celle de Geoffroy de Monmouth. L’évêque gallois écrit Historia Regum Britanniae mélangeant les actions des rois avec les légendes du peuple. Un monde magique fait son apparition dans la littérature arthurienne. On y retrouve bien évidemment Merlin ou encore Uther Pendragon. En France et en Europe : La littérature apparaît en France rapidement avec Marie de France, une femme, qui met, ou plutôt remet, en place l’amour courtois dans la littérature chevaleresque. Cet amour courtois devient populaire avec notre auteur préféré : Chrétien de Troyes. C’est avec lui que mes cours de français au collège étaient un enfer. Sauf que, collège à part, ses textes ont marqué les esprits au point qu’on le considère fondateur de la légende des chevaliers de la Table Ronde. Remarquez que depuis le début j’emploie des périphrases différentes pour parler des légendes. Ce n’est pas un effet de style pour embellir mes textes, bien que ce soit très pratique, en réalité ça a un sens. Les légendes Arthuriennes au sens large englobent deux grosses histoires : d’un côté, il y a la légende du roi Arthur associé à Camelot, à la vengeance, la trahison de Lancelot et de Guenièvre bref de l’épique et de l’autre côté on a la quête du Graal menée par les chevaliers de la Table Ronde, Perceval, le chevalier au Lion et qui vivront quelques histoires torrides avec le véritable amour, bref l’eau de rose. Donc vous l’aurez compris, Chrétien de Troyes est spécialiste de l’amour courtois et de l’image très chevaleresque de la quête du Graal. Il est d’ailleurs responsable du sobriquet de Chevalier au Lion que Yvain se donnera lui-même dans la génialissime série Kaamelott. Non franchement, regardez, c’est vraiment cool. La quête du Graal sera reprise par un autre poète français : Robert de Boron avant de virer en Allemagne avec Hartmann Von Aue un Strasbourgeois, Allemand. -Si l’histoire de l’Alsace et de l’Allemagne n’était pas si compliquée, l’article en question serait sorti depuis longtemps. C’est là que je me dis qu’heureusement je ne fais pas de vidéo sinon j’écorcherais des noms… Les légendes modernes : Les textes ont voyagé dans toutes l’Europe latine entrainé par le mouvement religieux avant d’arriver entre les mains d’un écrivain anglais qui va condenser tout ce bordel en un récit très fantasmé qui sera la prémice de la littérature arthurienne moderne. Thomas Malory écrit au XVème siècle « Le Morte d’Arthur ». Premier texte où le nom d’Arthur est écrit dans le titre. Au-delà du XVème siècle, les écrivains sont beaucoup plus inspirés. Ils se laissent entrainer dans un monde plus imaginaire. Ils s’inspirent des légendes locales ou réinventent l’histoire. Puis finalement, ils vont s’inspirer de la légende elle-même pour créer d’autres mondes. Inspirations : A plusieurs reprises, j’ai répété que les récits pouvaient être inspirés des légendes locales ou s’appuyer sur des aventures historiques réelles. Mettons-nous dans le contexte : Invasions : Toute l’Europe est occupée par les Romains…. Toute ? Non ! Une île peuplée d’irréductibles bretons résiste encore est toujours à l’envahisseur. C’est faux. La grande île appelée Bretagne est totalement occupée par les Romains. Or, le Vème siècle est un siècle sombre pour les Romains. Une grande invasion barbare vient mettre le grand Empire romain en mauvaise position. Pris de tous les côtés, les Suèves par l’Est, les wisigoths par le sud et les Saxons par le nord. Les Romains quittent l’île laissant les Bretons insulaires affrontés seuls l’envahisseur germanique. Ils avaient besoin d’un chef. Ils avaient besoin d’un guerrier combattant à leurs côtés pour repousser cette invasion. C’est à partir de ce moment-là que les textes ont rapporté un ou des chefs de guerres, des combattants féroces parfois cruelles. On retrouve des traces d’un chef de guerre dans les écrits des moines bretons mais aussi parmi les rapports des saxons. Cette partie de l’histoire est souvent mise entre parenthèses pour les récits. Cependant, dans Kaamelott, -non franchement, jetez-y un œil, ça vaut le détour- Arthur nous vient tout droit de Rome et la présence de Caius nous mentionne que Rome est à son début de l’agonie. Et si vous avez vu le film, vous voyez de quoi je parle. « Le poisson qui étouffe sur la berge remue plus que celui qui est dans l’eau. C’est bien la preuve de ce que je dis : si on se débat, c’est qu’on est en train de crever. » - Caius Livre III « Le Déserteur ». Christianisme : Les moines locaux ont donc rapporté ces histoires de chef de guerre en la détournant pour correspondre à la mode de l’époque : le christianisme. Mais ce n’est pas tant l’adaptation du christianisme qui donne la légende que l’adaptation des croyances locale. Rappelez-vous de mon article sur Halloween, je raconte les Celtes occupent une majeure partie de l’Europe depuis au moins 100 ans avant J-C. Nous sommes au Vème siècle, les cultes celtes sont ancrés dans l’esprit du peuple. Mais rappelez-vous de mon article sur Noël, j’explique que le christianisme s’installe en Europe en détournant les croyances locales pour correspondre à l’idée d’un dieu unique. C’est exactement ce qui se passe avec le roi Arthur. N’avez-vous pas tiqué à plusieurs reprises dans Kaamelott ? -Non je n’arrêterais pas ! - Trois religions sont mélangées dans la série : le Père Blaise représente l’implantation du christianisme en Europe, la Dame du Lac est une envoyée « des Dieux » issus d’une croyance purement celtique et enfin Arthur prit Mars avant de prier pour le dieu unique. « Dieu ! Depuis qu’vous êtes arrivé - ça fait quoi, ça fait deux-trois ans à peu près, enfin j’veux dire deux-trois ans que le truc a bien pris, quoi, qu’les gens en parlent, tout ça […] » -Arthur, Livre I « Agnus Dei » Les Plantagenets : Les légendes prennent de plus en plus d’ampleur dans toute l’Europe. Elles impactent la littérature, les croyances. Elles ont un impact sur la société et surtout sur la politique. Plus qu’un conte qu’on raconterait à son enfant avant de dormir, c’est une source d’inspiration. À commencer avec Henri II de Plantagenêt. Ce roi d’Angleterre du XIIème siècle tente d’assouvir son pouvoir en se considérant en premier comme un descendant du roi Arthur. Sa famille se sert de ce prétexte avec Arthur Ier de Bretagne né Plantagenêt. C’est un enfant devenu duc de Bretagne -le duché, donc l’actuelle Bretagne, le département, Nantes… tout ça… à l’âge de 9 ans en 1196 et mort rapidement à l’âge de 16 ans. La Maison des Plantagenets se proclamait héritier d’Arthur et s’associait souvent au mythe arthurien d’où le prénom si peu habituel de l’époque : Arthur. L’inspiration ne s’arrêtera a priori qu’au nom mais ce serait avec lui que la croyance qu’un jour Arthur reviendra d’Avallon pour libérer les Celtes est apparu. Effectivement, il est duc de Bretagne et a pour destiner d’hériter du trône de Richard Cœur de Lion donc de retourner en Angleterre mais ce sera Jean sans Terres que la reine Aliénor désignera comme successeur… Oui… comme dans Robin des bois. La Table Ronde de Winchester : Edward I ou Edward Longshanks est un roi passionné par ces histoires de guerriers à la force d’un ours. Dans son château de Winchester, il organise notamment des tournois de Table Ronde et fait construire vers 1250 une énorme Table Ronde, La Table Ronde de Winchester, qui est encore exposé au château de Winchester. Allez savoir quelle influence ce roi aura sur les légendes. Potentiellement la localisation du château de Camelot qui sera, d’après certains auteurs du XII et XIIIème siècle, assimilés au château de Winchester. La guerre des Deux-Roses : Et puis, au XVème siècle, c’est Henri Tudor qui sera relié à la légende. À cette époque, l’Angleterre est déchirée entre deux familles royales : Lancastre et York. Ces tensions mènent à une guerre civile connue sous le nom de guerre des Deux-Roses. Henri Tudor est obligé de quitter l’Angleterre et de s’exiler en Bretagne. C’est un jeu de conspiration et de complot qui s’y joue. Il n’était pas rare que de fausses accusations poussent un partisan de la maison de Lancastre en prison. C’est d’ailleurs une théorie qui est proposée sur la vie de Thomas Malory. Ce membre du parlement s’est vu accusé de plusieurs crimes en 1450. C’est en prison qu’il écrit ses légendes arthuriennes Le Morte d’Arthur. L’année 1485 est un grand tournant par la guerre des Deux-Roses, Henri Tudor revient de son exil pour mener la dernière bataille contre Richard III. Il devient dès lors roi d’Angleterre et Henri VII. Et c’est dans la même année de 1485 que le livre de Thomas Malory est publié. Le rapport entre les deux devient évident. Thomas Malory écrit un livre racontant la mort d’Arthur et son retour d’Avalon pour libérer les Anglais. Ce livre est publié quand Henri Tudor revient de Bretagne pour mettre fin à la guerre civile. Que ce soit Thomas Malory qui utilise une métaphore ou que ce soit Henri VII qui se veut de donner une image familière aux Anglais, le résultat en est le même : Henri VII deviendra une sorte de descendants du roi Arthur dans les esprits du peuple. Il utilisera cette image à son avantage au point d’appeler son fils Arthur. Les légendes arthuriennes modernes, donc celles inspirées du livre de Thomas Malory, sont impactées par ces évènements. Le roi Arthur n’est plus un chef de guerre combattant mais bien un roi avec toute la dignité et le charisme qu’on lui attribue. C’est un complot qui est à l’origine de l’idée qu’on se fait du roi Arthur aujourd’hui. -Imaginez un peu le délire ? C’est un truc de fou. Un complot a permis à une légende de prospérer et ceux pendant plusieurs siècles ! La mort d’Arthur et son départ vers Avalon sont ancrés dans la légende. Un moine retrouve au XIIème siècle la tombe du roi Arthur à l’abbaye de Glastonbury. -Je peux vous l’assurer ce n’est pas si impressionnant à voir. Ce qui était impressionnant était de voir des amis faire une prise de catch juste au-dessus. Histoire vraie. La région de Glastonbury est donc considérée pendant longtemps comme Avalon. Dans Kaamelott, Avalon est aussi cité par la fée Morgane dans le Livre I : « Avalon c’est pas la porte à côté !!! ». Mais c’est dans le Livre VI que le symbole d’Avalon apparaît. En effet, dans l’épisode Dies Irae, Venec place Arthur très mal en point dans une barque et le pousse au large. C’est le dernier épisode du Livre et de la série. Adaptations : Politique : Et les inspirations à la légende ne vont pas s’arrêter là. Bien évidemment, toutes les œuvres parlant de près ou de loin du roi Arthur et de la quête du Graal sont inspirées de ces récits et du roman de Thomas Malory. Mais l’inspiration dans un domaine politique n’a pas eu lieu uniquement pour Henri VII ou Arthur Ier de Bretagne. À la suite de l’assassinat de John Kennedy, sa femme, Jackie Kennedy, associe son mari à la pièce de théâtre Camelot. Finalement, l’enjeu politique des légendes arthuriennes est assez important. Il est très pratique de se comparer à une image familière et héroïque pour obtenir plus de soutien et, de ce fait, plus de pouvoirs. Pop culture : Littérature : Parmi les adaptations modernes dans la pop culture, on retrouve beaucoup de livre. Que ce soient des romans, des livres illustrés avec les traductions des récits anciens ou même des BD, les légendes arthuriennes sont extrêmement présentes dans la littérature encore aujourd’hui. Parmi les romanciers, je peux vous conseiller Jean-Louis Fetjaine qui écrit dans un cadre fantaisiste « La Trilogie des Elfes » qui se passe avant les légendes. -C’est une excellente trilogie, même pour moi qui n’aime pas plus que ça la fantaisie. Dans un cadre plus historique, il a aussi écrit « Le Pas de Merlin » et sa suite « Brocéliande ». Si vous voulez d’autres romans, Marion Zimmer Bradley écrit « Les Dames du Lac » où elle reprend le mythe arthurien mais du point de vue des femmes. Tolkien est aussi un grand fan des légendes et il écrit La Chute d’Arthur, un poème qui retranscrit la légende. Pour les fans de BD, on retrouve aussi énormément d’adaptation notamment Kaamelott mais aussi Morgane, Merlin ou Le Chant d’Excalibur. Cinéma : Forcément qui dit adaptation dit adaptation au cinéma. Vous vous en doutez, il y en a un petit paquet. La toute première adaptation au cinéma est en 1949 avec « Les Aventures du seigneur Galahad » de Spencer Gordon Bennet. En 1963 sort le long-métrage d’animation de « Merlin l’Enchanteur » de chez Disney. On parle aussi beaucoup de « Monty Python – Sacré Graal ! » de Terry Gilliam sortie en 1975. C’est une comédie avec un humour que je qualifierai… d’anglais. Mais alors très anglais. On compte 4 films sur Lancelot du Lac dont le film de 1995 de Jerry Zucker qui est, d’après les spectateurs, déceptifs. Contrairement au film le mieux noté d’après senscritique : « Excalibur » de John Boorman sortit en 1981. En 1998, un deuxième dessin animé fait son apparition « Excalibur, l’épée magique » mais en règle générale les mythes ne sont pas aux meilleurs de leur forme dans les années 90 et début 2000. En 2004, Antoine Fuqua adapte la légende d’un point de vue très historique et réaliste avec « Le Roi Arthur ». Ça marche moyennement bien contrairement à « Le Roi Arthur : Le Pouvoir d’Excalibur » de Antony Smith de 2017 qui est le moins bien noté sur senscritique. C’est contrebalancé par « Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur » de la même année de Guy Ritchie. Certains vous diront qu’il est mauvais mais disons qu’il est regardable. -Moi je ne l’aime pas trop. Je ne me suis pas ennuyé devant puisque l’épic est bien foutu mais l’ensemble est bizarre maintenant faite votre avis. Il faut attendre 2021 pour avoir un film de qualité : « Kaamelott – Premier Volet » d’Alexandre Astier. -Je vous dis que Kaamelott c’est génial, regardez ! Le film a ses défauts, certes, mais ça reste un très bon film. 2021 s’est annoncé en vert puisque deux films sur le chevalier vert y sont sortis. Dans ce qui est les séries, je ne vais pas m’étaler. Il y a bien évidemment Kaamelott depuis 2005 mais aussi la série moins bien « Merlin » de 2008. D’autres séries ont été tentés sans trop de succès. Dans « Once Upon a time », la série se déroule dans Camelot à une certaine saison avec un roi Arthur moins sympathique. Jeux vidéo : Dans le domaine du Jeu vidéo, il est évident d’y retrouver des RPG ou des jeux d’action puisque l’univers s’y prête très bien. Le 26 de ce mois-ci sort « King Arthur : Knight’s Tale » sur PC, PS5 et Xbox, un RPG développé par NeocoreGames qui sent bon -je vous le dit. On retrouve une série de 5 jeux sur PC : La collection des King Arthur, jeux de stratégie et RPG. Le jeu le plus ancien est « Knighs of the Round » sortit en 1994 sur la Super Nintendo. Il y a aussi des adaptations des films comme « Monty Python Holy Grail » sur PC datant de 1996 et même un jeu éducatif « La Quête du Graal » sortit sur Atari en 1983. Musiques : En musique, c’est plus compliqué. On retrouve en premier lieu les OST de films dont les musiques composées par Alexandre Astier pour son film. Je vous ai déjà parlé de la comédie musicale : « La Légende du Roi Arthur : Quand l’amour change le cours de l’histoire ». Sinon ce sont les noms des groupes qui sont inspirés de Camelot et du roi Arthur… enfin surtout des groupes de Métal. Pour mon plus grand plaisir, je vous présente d’abord Excalibur, un groupe formé dans les années 80 de NWOBHM… -quoi ? Ah… pardon, de New Wave Of British Heavy Métal. Il est temps que je fasse un article sur le Métal, n’est-il pas ? Et en second très bon plaisir, le groupe de Power Métal américain des années 90 : Kamelot. Enfin, les légendes arthuriennes sont idéales pour les compositeurs de musiques épics comme Antti Martikainen. Evolution du mythe : Les adaptations sont nombreuses, les inspirations aussi. Les récits évoluent avec notre époque. Notre vision sur les mythes change. Et c’est normal. Rien n’est plus beau que d’avoir une histoire qui change selon notre époque. Pour mieux comprendre l’impact d’une époque sur une légende, je vais vous présenter en détail certains éléments sur le mythe de la quête du Graal. Excalibur : L’épée légendaire et magique du roi Arthur. Elle n’est pas toujours magique et elle n’est pas toujours celle qu’on croit. On pense souvent qu’Excalibur est l’épée dans le rocher. Cela est visible dans plusieurs versions des légendes aujourd’hui. Dans la forêt de Paimpont, on peut y voir, à côté du lac, l’épée d’Excalibur planté dans un rocher. -Et effectivement, si bien bitumé qu’elle est impossible à retirer. Or, Excalibur est souvent distinguée de l’épée du rocher. Excalibur apparaît pour la première fois avec ce nom avec Chrétien de Troyes mais bien avant Arthur possédait une épée appelée Caledfwlch. On dit souvent que c’est le nom gallois d’Excalibur. Dans « La Trilogie des Elfes », cette épée avait été donnée par les dieux au peuple des nains vivant sous la montagne. Uther Pendragon la vola provoquant un génocide exterminant à jamais les nains. Caledfwlch est l’épée du dieu Nuada dans la mythologie irlandaise. Cette épée magique est dite l’épée de lumière. Elle rend invincibles et son fourreau protège des blessures. Robert de Boron raconte à la fin du XIIème siècle comment Arthur a retiré l’épée de l’enclume. C’est cette histoire qui est reprise par Terence Hanbury White dans « L’Epée dans la pierre » de 1938. Ce roman inspirera le Disney de 1963. Dans le film de 2017 « La légende d’Excalibur », Excalibur est aussi planté dans un rocher mais pas n’importe lequel : il s’agit d’Uther Pendragon transformé en pierre. Dans « La Trilogie des Elfes », la pierre en question est une pierre incandescente et comme dirait notre ami Perceval dans Kaamelott : « Le Graal, c’est une vraie saloperie, méfiez-vous. Un jour c’est un vase, une semaine après une pierre incandescente. [...] Incandescente, c’est : qui peut accaparer des objets sans resurgir sur autrui. » -Les Suppléants, Livre III Ensuite, Thomas Malory raconte qu’Excalibur est donné en mains propres par la fée Viviane ou la Dame du Lac. Il raconte aussi qu’à la mort du roi, l’épée a été lancé dans le lac et récupéré par la Dame du Lac. Au Puy du Fou, ils ont subtilement réglé le problème des doubles épées : Arthur retire l’épée du rocher mais se bat pour mériter son titre de roi. Cette bataille brise Excalibur en deux qui est réparé par la Dame du Lac et redonné à Arthur avant qu’il ne devienne roi et de réunir ses chevaliers autour de la Table Ronde. William Sheller compose en 1993 « Excalibur » dans l’album Le Nouveau Monde. Mais on la retrouve aussi bien évidemment dans The Legend of Zelda avec comme nom « L’Epée de Légende ». Il s’agit d’une épée divine que Link retire d’une enclume dans la plupart des versions -du moins toutes celles que je connais où l’épée apparaît. J’en raconterai plus sur cette épée dans un article sur The Legend of Zelda. Brocéliande : La forêt de Brocéliande est une forêt où se passe une grande partie des légendes. C’est une forêt enchantée où on y trouve beaucoup de magie. Dans les légendes, cette forêt apparaît lorsqu’on parle de Merlin et de Viviane. Ce serait dans cette forêt que les deux ‘amants’ -selon les sources- se retrouvaient. Mais c’est aussi dans cette forêt que la fée Morgane éclata sa haine en créant le Val sans retour. Ce lieu au nom si évident enferme à jamais les hommes infidèles qui ne peuvent retrouver leur chemin dans ce val. Mais le chevalier Lancelot, avec son amour unique envers la reine Guenièvre, retrouve toujours son chemin et aide les autres chevaliers à y sortir. La fontaine de Barenton se retrouve aussi dans cette forêt. Si la pierre plate à côté se retrouve en contact avec l’eau de la fontaine, il se mettra à pleuvoir pendant plusieurs jours. Cette forêt apparaît pour la première fois avec le poète Wace en 1609. En 1467, Lorence décrit au château de Comper une forêt appelée Brocéliande. Le château se trouve en Bretagne à Paimpont, une ville d’Ille-et-Villaine. Mais au XIXème siècle, c’est la forêt de l’Orge dans les Côtes-d’Armor qui se revendiquent comme étant la forêt de Brocéliande. Aujourd’hui, il est évident pour tous que la seule forêt de Brocéliande qui existe se trouve autour de Paimpont. -Et c’est très joli à visiter. Vous pouvez y retrouver toutes la plupart des légendes associées comme la fontaine de Barenton, le tombeau de Merlin et le Val sans retour qui est, réellement, sans retour. Dans la comédie musicale de Dove Attia, Brocéliande est une forêt magique inaccessible sauf pour les druides et les dieux. En 2003, un film d’horreur tourné à Brocéliande et appelé « Brocéliande » est réalisé par Doug Headline et c’est le 13ème des pires films de tous les temps. Dans le monde de la musique, il existe plusieurs titres portant le nom de Brocéliande notamment d’artistes indépendants bretons. Conclusion : Je pourrais encore en parler pendant des heures et des heures ou plutôt des pages et des pages. Après tout, ce sont des légendes en constante évolution. On pourrait y débattre mais la discussion n’en prendrait jamais fin comme la durée de vie du mythe. Marvel n’a rien inventé avec le multivers. Les plus grands scénaristes du monde ne sortiront jamais une saga qui surpassera les récits racontaient depuis des milliers d’années. Les légendes arthuriennes vivent, elles changent et elles ont encore beaucoup à vivre. Alors si vous voulez encore en savoir plus sur les légendes arthuriennes, n’hésitez pas à me le demander. Peut-être qu’un article « En Bref » ressortira à ce propos. Sources : Récits : https://fr.wikipedia.org/wiki/Historia_Brittonum https://www.moyenagepassion.com/index.php/2018/08/25/historia-brittonum-aux-sources-de-la-legende-arthurienne-nennius-et-les-12-batailles-du-roi-arthur/ https://journals.openedition.org/medievales/6173#text https://fr.wikipedia.org/wiki/Historia_regum_Britanniae#R%C3%A9sum%C3%A9 https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_de_France_(po%C3%A9tesse) https://fr.wikipedia.org/wiki/Chr%C3%A9tien_de_Troyes https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Morte_d%27Arthur Inspirations : https://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/5681-grandes-invasions-barbares-et-chute-de-l-empire-romain.html https://www.youtube.com/watch?v=11RMJdk2bAA https://mythologica.fr/celte/index.htm https://en.wikipedia.org/wiki/Round_Table#Winchester_Round_Table https://www.historia.fr/glastonbury-tombeau-du-roi-arthur https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_VII_(roi_d%27Angleterre) https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Ier_de_Bretagne https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Morte_d%27Arthur https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Malory https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Deux-Roses Adaptations : https://www.greelane.com/fr/sciences-humaines/histoire-et-culture/aftermath-john-f-kennedys-assassination-104257/ https://www.youtube.com/watch?v=dIs6XeriRas https://www.babelio.com/livres/Fetjaine-La-trilogie-des-elfes-Integrale/978306 https://www.babelio.com/livres/Bradley-Les-Dames-du-lac-tome-1/8553 https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chute_d%27Arthur https://www.babelio.com/liste/715/legende-arthurienne-en-bd https://www.senscritique.com/groupe/legendes_arthuriennes/47356#page-1/universe-all/ https://store.steampowered.com/app/1157390/King_Arthur_Knights_Tale/ Evolution : Excalibur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Excalibur https://fr.wikipedia.org/wiki/Broc%C3%A9liande https://www.bretagne.com/fr/la-bretagne/sa-culture/ses-legendes/foret-de-broceliande-histoire-et-mythes-legendaires#excalibur https://mythologica.fr/medieval/objets.htm https://mythologica.fr/celte/nuada.htm https://zelda.fandom.com/fr/wiki/%C3%89p%C3%A9e_de_L%C3%A9gende Brocéliande : https://mythologica.fr/medieval/merlin2.htm https://www.bretagne.com/fr/la-bretagne/sa-culture/ses-legendes/foret-de-broceliande-histoire-et-mythes-legendaires#excalibur Autres : https://www.youtube.com/watch?v=dPwu36fV1uM https://www.youtube.com/watch?v=LE1nDfPeN0s https://www.youtube.com/watch?v=3gWrQQrF7zU

  • Mes citations préférés de Kaamelott

    Ou mes personnages préférés de Kaamelott... Ou les citations de mes personnages préférés de Kaamelott... Ou les meilleures citations de mes personnages préférés de Kaamelott... Cela fait un moment que mon blog est en manque d’activité. Cela est expliqué par un prochain article qui, j’espère, aura un grand succès. Mais le temps où je le prépare, je ne vous laisse pas sans rien ! Voici une petite mise en bouche sur le thème des légendes arthuriennes : Les meilleures citations de mes personnages préférés dans Kaamelott. J’aime beaucoup Kaamelott. La série, le film. Les personnages, la musique. Tout. Mais s’il y a un truc qui me fait dire que Kaamelott est la meilleure série française, ce sont les dialogues. Le texte en lui-même est réalisé avec cette patte professionnelle d’Alexandre Astier. On ne le présente plus. Et je vais vous prouver dans cet article, à quel point le moindre mot peut avoir son importance. Je vais vous partager mon avis sur 10 personnages de Kaamelott en ne parlant que d’une de leurs répliques chacun. Petit aparté, je ne vais parler que de mon avis personnel. Je ne vais parler que de 10 personnages que j’apprécie beaucoup. Bien évidemment, j’en apprécie plus. Et je me contrains à ne parler que d’une citation chacun. Croyez-moi, c’est compliqué. Les citations concernent tous les épisodes du Livre I jusqu’au Livre VI mais je ne parlerais pas du film par souci de spoil. Cependant, si vous n’avez pas encore vu les derniers Livres, je vous invite à les voir avant de lire mon article. Si malgré tout, le spoil ne vous dérange pas, vous risquez au pire de ne pas tout comprendre. Avant toute chose, je vous renvoie vers la vidéo similaire de LinksTheSun où il parle de son avis à lui. Je vous renvoie aussi vers les vidéos d’analyse de personnages très intéressants de SyPlay. Si vous voulez retrouver toutes les citations, je vous renvoie vers le site Kaamequotes. J’adore Venec. Il est for probable qu’il soit mon personnage préféré juste pour une réplique. Très courte et pourtant très efficace, dans le Livre V : « Ben p’t’être… n’empêche que moi, j’préfère quand c’est vous l’roi. » Venec est un contrebandier joué par Loïc Varraut. Il n’a d’intérêt que pour ses affaires et l’argent. Tout le long de la série, il ne semble pas donner l’impression d’être loyal envers son seigneur. Pourtant avec cette phrase, et ce qu’il va faire par la suite dans le Livre VI, il nous montre l’inverse. Si j’adore Venec pour une phrase, j’adore Léodagan pour son caractère. Il a autant de caractère que Dame Séli, les rendant tous deux explosifs. J’aime beaucoup le répondant de Dame Séli, interprétée par Joëlle Sevilla, mais je n’ai pas trouvé ses citations suffisamment intéressantes pour les mettre dans ce top 10. Léodagan, lui, ne mâche pas ses mots et il est presque insultant. Mais son honnêteté peut parfois nous amener à réfléchir comme dans le Livre II : « C’est pas les idées qui vous manquent c’est la conviction de devoir les réaliser ! » Je le mets si bas dans le classement alors que le personnage mérite d’être bien plus haut. Joué par Lionel Astier, le père d’Alexandre Astier, Léodagan est central dans la série et ses répliques cinglantes viennent souvent ponctuer les épisodes de Kaamelott. Merlin est extrêmement fidèle à Arthur qui l’a pourtant menacé de le virer à plusieurs reprises. C’est Jacques Chambon qui se met dans la peau du druide. Si Arthur a été extrêmement avec les imbéciles, Merlin a été extrêmement patient avec Arthur. Il n’a jamais été pris pour ce qu’il est. On le croyait enchanteur mais il le dit lui-même, c’est un druide. Et quand tout le monde s’en fout de lui dans le Livre V, il décide de partir : « Arthur, je suis désolé je peux plus rien faire. Et vous lui rappellerez que si il est roi, c'est aussi grâce a bibi, et que Excalibur, c'est moi qui l'ai emmené la chercher la première fois quand il avait même pas quatre ans. Oui môssieur Blaise ! Je lui ai torché le cul à Arthur, je lui ai trouvé un père adoptif ! Tout ça pour qu'il me remplace par l'autre guignol d'Elias de Kelliwic'h. » Dans l’épisode « La démission », il dit cela en mettant en avant à la fois sa préoccupation pour Arthur et son ras-le-bol d’être remplacé. Il se sent trahi par Arthur alors qu’il l’a presque élevé. Franck Pitiot joue le personnage de Perceval. Tout le monde adore Perceval pour le comique relief que renvoie le personnage. Il est très con mais on l’aime quand même. En plus, ce n’est pas un secret, il a une forme d’intelligence qui n’est pas à la portée des autres personnages dans Kaamelott. Il est très fort en calcul mental. Il se pose des questions métaphysiques méconnaissables à l’époque où se déroule la série. Mais surtout, il est très fidèle à Arthur. Dans le Livre V, il fait remarquer son dévouement pour son roi dans l’épisode « Vae Soli » ou encore dans « Les Dauphins ». Arthur dira de Perceval qu’il fait preuve d’une intelligence redoutable dans le Livre II « Always » et la Dame du Lac mentionnera un grand destin à son propos. Mais la citation que j’ai retenue pour le personnage de Perceval est dans l’épisode « Perceval Fait Ritournelle » du Livre IV : « C’est pas moi qui explique mal, c’est les autres qui sont cons. » Il est intelligent mais n’a pas la même intelligence que les autres. Un personnage que je peux aimer n’est pas obligé d’être un protagoniste gentil tout plein. J’apprécie beaucoup le personnage Loth d’Orcanie joué par François Rollin. Je l’aime beaucoup pour une de ses caractéristiques : c’est un connard et il le sait. C’est surtout le fait qu’il le sait que j’apprécie. Pour moi, c’est pire d’être un connard en étant persuadé de faire des choses justes, comme Lancelot, que d’avouer d’être un connard et n’avoir aucune dignité : « Pour faire court, vous êtes ici chez les salopards. C’est admis. On n'a pas des idées bien jojos, et on n’a pas peur de le dire ! On fomente, on renégate, on laisse libre cours à notre fantaisie. » Dans le Livre IV, le roi Loth se présente honnêtement et rajoute même le terme de fantaisie. Comme si être un méchant était comme être un artiste. Pourtant, dans ses répliques, il n’y a pas beaucoup de créativité. Ses répliques, si bien construites, sont soit des phrases latines qui ne veulent rien dire soit des répliques de sa femme qui semble, elle, bien plus créative. Dans le livre V, Anna de Tintagel, jouée par Anouk Grinberg, dit à Arthur : « Quand on veut être sûr de son coup, mon petit bonhomme, on plante des carottes, on ne joue pas les chefs d’Etat ! » Cette phrase sera reprise par le roi Loth montrant effectivement l’influence d’Anna. Elle est la belle-sœur d’Arthur. Elle le hait. Le fait que son mari soit un traître n’est pas étonnant. Avec cette réplique, Anna baisse drastiquement le moral d’Arthur. Elle met en évidence l’ambition trop grande d’Arthur de cette manière. Même si je trouve qu’elle n’a pas tort en disant cela, ça fait un sacré coup à la motivation de se le prendre dans la figure. Il est juste très dommage que le personnage n’apparaisse pas plus souvent dans la série. L’antagoniste de l’histoire doit être de taille face à la plume subtile d’Alexandre Astier. Il se doit d’avoir des répliques qui nous font frissonner. Méléagant est un antagoniste de l’ombre. Il n’est pas celui qui agit pourtant c’est de lui qu’on a peur. Et les frissons, il en donne notamment dans une réplique ponctuée par des pauses à la manière d’un poème funèbre dans l’épisode « Le Dernier Recours » du Livre V : « Alors là, j’ouvre un œil, je rampe… mangeant la neige… léchant l’eau croupie… et mes ennemis tressaillent… car de me voir boire, ils comprennent que je suis de retour ! » Cette phrase jouée par Carlo Brandt ne ressemble pas à une menace. Un œil, rampant, mangeant de la neige et de l’eau croupie. Tout cela ne ressemble pas à une menace et pourtant c’est bien le fait de voir Méléagant boire qui nous fait peur. Comment choisir une réplique d’Arthur ? Pendant toute la série, il montre sa patience et sa dignité. Tout le long il essaye de glorifier la Bretagne et te conserver son honneur. C’est une tâche compliquée qu’il a. Il porte beaucoup de choses sur ses épaules et le fait remarquer à plusieurs reprises. À tout moment, ses mots étaient un avertissement sur ce qui aller arriver à la fin du Livre V. J’aurais pu choisir une réplique qui montre tout le poids qui porte. J’aurais pu choisir sa réplique très belle dans l’épisode "Dies Irae" du Livre VI quand il parle du Graal. Mais plutôt que de mettre en avant tout le côté sombre, j’ai préféré choisir une réplique anodine : « Regardez-nous : y'en a pas deux qui ont le même âge, pas deux qui viennent du même endroit ! Des seigneurs, des chevaliers errants, des riches, des pauvres ! Mais, à la table ronde, pour la première fois dans toute l'histoire du peuple breton, nous cherchons tous la même chose : le Graal ! C'est le Graal qui fait de vous des chevaliers, des hommes civilisés, qui nous différencie des tribus barbares. Le Graal, c'est notre union. Le Graal, c'est notre grandeur. » Dans le Livre I « La vraie nature du Graal », Alexandre Astier voulait donner un sens au Graal et à la quête. Ce sont ces mots qu’Arthur a oubliés. C’est la signification du Graal qu’il a oublié et qu’il l’a plongé dans la dépression. Avec ce paragraphe, le Graal devient non seulement un objet métaphorique biblique mais aussi la représentation de la gloire, l’allégorie de la souveraineté d’Arthur sur toute l’île de la Bretagne. La quête du Graal n’est pas une chasse au trésor. La vraie quête est celle de la recherche de l’honneur, l’unification de peuple, le combat pour la dignité des plus faibles. C’est d’ailleurs ce fameux combat qui a fait d’Arthur un roi. Dans le Livre VI « Nuptiae », César, interprété par Pierre Mondy, dit à Arthur : « Des chefs de guerre, il y en a de toutes sortes. Des bons, des mauvais, des pleines cagettes, il y en a. Mais une fois de temps en temps, il en sort un. Exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, il y en a presque jamais. Mais tu sais ce qu'ils ont tous en commun ? Tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret ? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles. » C’est l’imperator qui pousse Arthur vers son destin. Ces mots marqueront l’esprit d’Arthur qui les répète à Lancelot dans l’épisode « Dies Irae ». Toutes les phrases de César sont aussi bien que celle-là. C’est un personnage vieux et fatigué. Il n’a plus aucune raison de se battre alors il passe le flambeau à celui qui le mérite. Il est défini par sa sagesse. Alors, quel est mon personnage préféré ? Juger des personnages uniquement par une citation est compliqué. Il n’y a pas que leurs répliques, il y a aussi leurs actions. Malgré les phrases pleines de sens de l’Imperator, malgré le personnage si bien décrit d’Arthur. J’aurais pu dire que mon personnage préféré est Perceval pour l’humour qu’il transmet et sa loyauté. J’aurais pu dire que c’est Méléagant pour la peur qu’il transmet. Ça aurait pu être n’importe qui. Pourtant, mon personnage préféré, aussi étonnant que cela puisse paraître, est bien Guenièvre. Dame Séli dira d’elle que c’est une gourdasse. Elle est naïve, « conne comme une chaise ». Elle se prend toute la colère d’Arthur sur elle. Elle s’ennuie, n’a pas d’amis. Elle se réfugie dans la pâte d’amande en se justifiant dans le Livre I où c’est la seule chose qui lui apporte un peu de réconfort. On la blâmera pour sa fugue dans le Livre IV. Oui mais seulement, il a fallu attendre le Livre VI pour qu’on réalise enfin tout le poids que Guenièvre porte : « Parce qu'à chaque fois que je ferme les yeux, je vois tout le sang qui vous manque par terre, avec vos coupures au poignet, et puis vos yeux vides... Alors, vous m'avez jamais avoué que vous vous étiez marié une première fois, hein, mais ça, vous me l'avez laissé voir… Y'en a, d'autres, hein, des moyens de se buter. Se jeter du haut d'une falaise, par exemple, ça, ça emmerde personne. Mais vous, c'est pas ça que vous avez fait. Vous vous êtes ouvert les veines dans un bain que j'avais moi-même fait couler. » Guenièvre, jouée par Anne Girouard, paraît naïve, un peu cucul. Mais elle est loin d’être bête. Elle est même très intelligente. Elle connaît bien les textes de loi mais elle est toujours rabaissée. Jamais vue à sa juste valeur. Elle reste pourtant là et ne dis rien. Elle voit Arthur sombrait mais elle reste toujours à ses côtés. C’est elle qui accompagne Arthur quand il recherche ses enfants et c’est elle qui lui prépare un bain. Elle a toujours été à ses côtés mais lui n’a pas fait l’effort même de s’en rendre compte. Si Arthur est fatigué parce qu’il est entouré d’abrutis. On le comprend. Il est patient tout du long, il porte toutes les responsabilités de tout le monde. Mais Guenièvre, elle, elle est l’épaule d’Arthur. C’est elle qui a eu le plus de patience. On s’attache forcément aux personnages dont on se sent proche. Guenièvre n’a rien d’extraordinaire. Elle est juste devenue reine sans effort. On ne lui a rien demandé et elle ne fait que subir. C’est la seule qui tient la tête haute jusqu’au bout. Sa naïveté est d’ailleurs une protection pour ça. Donc oui, mon personnage préféré est Guenièvre... Et vous ? Quel personnage préféré vous dans Kaamelott ?

  • "Flip" de Lomepal

    Un rap... différent de ce que j'aime. À la suite de mon premier article sur le rap, où j’explique ce que je peux apprécier dans un rap, voici ma critique sur l’album Flip de Lomepal. On m’a conseillé de faire la critique. Au début j’étais sceptique. Après tout, ce n’est pas du tout mon genre et j’aurais aimé commencer mes articles sur la musique avec quelque chose que j’apprécie beaucoup. Mais comme l’article en question, une analyse, est en cours depuis 1 an et à la moitié, je me suis dit que ce n’est pas plus mal de découvrir autre chose. Alors, Mesdames et Messieurs, penchons-nous sur cet album intitulé Flip du rappeur français Lomepal. INTRODUCTION : L’artiste, Lomepal, est Antoine Valentinelli. C’est un rappeur français né à Paris en 1991. Son surnom vient du fait qu’il paraissait toujours très pâle d’où « l’homme pâle ». Il commence son activité en 2011 et c’est à la sorti, en 2017, de FLIP qu’il obtient le disque d’or avant le disque de platine. Dans la première version, il y a 14 singles et un interlude Skit Skate. 5 d’entre eux sont réalisés en featuring avec des artistes différents : 2Fingz, pour ne pas dire Doums et Népal, Arthur Caballero, Superpoze, Camelia Jordana et Roméo Elvis. En plus des 14 singles, il y a un titre bonus Mi-chemin en featuring avec JeanJass. Dans la version deluxe, il y a 3 titres en plus, Club, Un peu de sang, Outsider. Des titres dont on n’en parlera pas. L’album est un succès. Il reçoit les disques mais aussi de très bonnes critiques. Les avis positifs sont tels que j’ai l’impression d’être de très mauvaise foi. Mais que serait le monde sans méchant, alors voici mes avis sur les 15 singles de l’album. CRITIQUES : Pour appuyer mes propos, je vais donner une lettre aux musiques de F (très mauvais) à A (très bien). Les lettres correspondent à certains critères recensés dans ce magnifique tableau : Comme vous pouvez le voir, de A à C, je considère que c'est bien mais de D à F ça rentre dans la catégorie "A ne pas écouter" de ma playlist. Les teintes de gris indiquent les critères plus importants : la musique n'est pas du tout importante et me sert que si j'hésite entre deux mais la construction du texte, elle, a intérêt à être plutôt bien. Ce qui est encadré en rouge sont les critères dit "absolus". C'est-à-dire que si une musique coche ce critère, il tombe obligatoirement dans la lettre de la ligne. Et comment je fais si les deux critères en rouge sont cochés ? Bah, déjà ça arrive rarement et puis sinon je regarde les autres critères, s'ils sont dans le rouge c'est F, sinon c'est D et non A. C'est un peu compliqué, je me doute. Et je parle bien évidemment de mon avis personnel. Il y a donc au total 4 F, 4 E, 2 D, 3 C, 2 B et 1 A. N°1. Palpal : Si vous vous rappelez ma précédente critique, oui j’y ferais parfois référence, j’explique que la principale chose que je n’aime pas dans un rap est la musique puisqu’il n’y en a généralement pas beaucoup. J’explique aussi que j’ai tendance à me fier surtout aux paroles et à la poésie des paroles. Choses que je ne retrouve pas ici. Les paroles n’ont aucune mélodie, aucune poésie et puis, heureusement que Lomepal est un rappeur sinon il chanterait très mal. Cependant, juger sur ces points-là, revient à ne pas comprendre l’intérêt du rap. Le but premier de ce style est le sens des paroles… C’est moi ou le texte est extrêmement égocentrique ? J’apprécie beaucoup cette double personnalité qui ressort dans le texte. Je dois reconnaître cette qualité, Lomepal mais en parallèle une personnalité détestable et une personnalité apprécier car rentre dans les codes de la société. Enfin, j’imagine parce que plus tard il rejette que ses défauts viennent de la société. Il y a certaines parties où je ne comprends pas tout et où je ne saisit pas l’intérêt. Cependant, dans l’outro, il va parler de sa fierté pour avoir réussi. Il parle rapidement d’un passé qui lui a été douloureux. Il est où le fil conducteur ? Le texte n'est pas si mal construit. À l'intérieur des couplets, y a beaucoup de phrases mises en parallèle avec parfois des contradictions qui viennent renforcer la double personnalité. Dans l’ensemble, il parle de beaucoup de choses sans vraiment de rapport juste pour dire qu’il a pris la grosse tête mais que ce n’est pas sa faute. Enfin c’est ce que j’ai compris. Il y a, semble-t-il, une volonté de critiquer la société d'un point de vue narcissique. Mais alors qu'est-ce qu'il critique, pourquoi, la raison du pourquoi et comment, ça je n'en ai aucune idée. On dirait un mélange de punchline sans queue ni tête flattant son ego. C'est honnête... mais vide. D N°2. 70 : Musicalement, je préfère celle-ci. C'est purement subjectif et ça ne vaut pas les mélodies introductives de Keny Arkana mais l'instrumentation est meilleure que celle d'avant et la non-conviction dans la voix aussi, bizarrement. Je dois reprocher que les paroles se répètent beaucoup et donc ça devient ennuyant. Et puis… L’incohérence dans le refrain : Il demande qu’on le ramène en 70, c’est-à-dire dans les années 70 or il n’a pas du tout connu les années 70 vu qu’il est né en 91. Donc… Bon, je me corrige, ce qu’il dit a un sens. En effet, les années 70 sont les années hippies en Europe et c’est certainement cette époque que notre auteur aimerait vivre. Mais dans ce cas-là, on dit « emmenez-moi en 70 » et pas ramenez. Ensuite, même reproche qu’avant, les parties sont sans rapport avec le sens premier du texte. Il dit qu’il ne vivra pas jusqu’à ses 70 ans, c’est défaitiste mais il explique assez subtilement que c’est parce qu’il profite de la vie. Et c’est dans sa manière d’expliquer qu’il profite de la vie que là ça n’a plus aucun sens. On voit les nombreuses références qu’il ressort comme dans Palpal mais son texte va nulle part. Ce sont juste des gamins qui s'amusent encore même à 70 ans, il n'y a aucun intérêt. C N°3. Lucy (feat Doums et Népal) : Alors là, c’est intéressant. Bon la mélodie, c’est un rap, c’est du rythme, c’est classique et plutôt sympa. Le texte est énorme. Si on néglige les ponts, qui sont moches, autant mélodiquement que dans le texte vu qu’il répète 6 fois la même chose, le reste du texte est riche en plein de choses. Dans son intro, la symétrie du texte par sa répétition met en avant le fait que justement, il n’y a pas de pause. Il pose déjà la base de son texte : il ne s’arrêtera pas. Arrêter quoi ? Je ne sais pas. On le verra. Dans le premier couplet, il commence en expliquant que c’est un gamin, qu’il fait des bêtises mais à l’échelle adulte... Ce sont des bêtises un peu graves tout de même. Au milieu, il y a un joli parallélisme : « Luxe ou chômage, langouste ou Ricard ». La langouste est un produit de luxe et supposé que le Ricard soit un produit pour un chômeur. Il présente son équipe, c’est sympa mais inutile et sans aucun rapport avec la suite où il raconte que ses conneries finissent par lui faire défaut. Son égocentricité du premier titre revient avec un effet de symétrie « A l’extérieur, j’suis répugnant. A l’intérieur, j’suis magnifique. » Il continue en disant qu’il a de l’argent, que le monde va mal mais qu’il ne le voit pas puisqu’il est défoncé. Pour le deuxième couplet, c’est Népal et Doum’s qui s’alternent vers par vers donnant un joli effet de rythme. C’est dans ce couplet qu’apparaît le titre de la musique : Lucy. C’est le prénom donné à un squelette d’australopithèque. Et dans le rap, ils mettent Lucy en comparaison à l’ivoire, matière très lucrative qui nécessite le braconnage d’éléphant. Puis rapidement, ils passent au fait que malgré leurs conneries, ils peuvent continuer puisqu’ils ont l’argent sans travailler à l’usine. Et ils reviennent sur la consommation abusive de drogue mais ils disent quand même qu’il faut faire attention et ils savent que ce ne sont pas des modèles à suivre. C’est bien de le préciser… Ils terminent sur de la politique, se considérant plus utiles que les politiciens. Ce n’est pas totalement faux. Mais ils font référence à l’assassinat de Kennedy en 1963 pour dire que même eux ne pourront pas changer les choses. C’est con parce qu’on a seulement deux gros problèmes : D’abord, ils sont égoïstes et nous crachent à la gueule leur réussite. Même s’ils disent ne pas être fière de leur connerie, bah pourquoi tu le dis alors ? Et le fil conducteur. Comme pour les précédentes, tout ce qu’ils disent peut être intéressant à condition d’avoir dans du sens dans le sujet. Il y a beaucoup d'hors sujet. Lucy qui vient faire là on ne sait pas pourquoi et qui, en plus, est le titre de la chanson. Mais en même temps c’est con parce que le texte a aussi deux gros points forts : la construction des phrases est bien faite. Les effets de parallélismes ou de je ne sais plus quelle figure de style montre le travail qu’il y a eu pour le texte. Et la volonté derrière cette chanson. La référence à John Kennedy, la volonté de changer le monde mais le résultat qui est pire. En deux phrases, ils ont dit ce que j’aurais aimé entendre plus : ils se sont pris pour des personnes importantes qui pouvaient changer les choses mais ils ont empiré les choses. C’est juste très dommage que pendant tout le reste de la chanson, ils racontent leurs conneries en faisant passer un très mauvais message. Ce qui montre en quoi ils ont empiré. E N°4. Pommade : Soit ce single ne vaut rien, soit le message derrière est très puissant. Tout du long, il parle seulement qu’il prend de la drogue sans modération. Que sa dégénère en soirée. La « Pommade » faisant référence à la drogue. Il sait que c’est mauvais pour lui mais ne s’arrête pas pour autant, étant sûr que ça ira en s’arrangeant… Comprenez que le message, ici, est très mauvais. La prise de drogue a de grave conséquence et il semble être au courant. Mais, là est mon doute, dans le refrain il répète « Cerveau cassé comme la voix de Janis ». Parle-t-il de lui-même en se comparant à une chanteuse rock psychédélique connue pour sa voix très spécifique ou parle-t-il de la vie d’un artiste drogué faisant partie du club des 27 ? La référence est Janis Joplin, une chanteuse de rock psychédélique, donc, qui est morte à 27 ans après une overdose d’héroïne, l’entrant dans ce funeste club des 27. Ce ‘club’ réunis tous les artistes de la scène rock mort à l’âge de 27 ans et, satiriquement, il y en a pas mal (Jimi Hendrix, Jim Morisson, Kurt Cobain, Amy Winehouse…). Si sa référence n’est que pour la voix électrique de la chanteuse, alors le texte ne vaut rien. Par contre, s’il parle d’une vie d’un point de vue de drogué en référence à Janis Joplin, là c’est intéressant. Le problème c’est que ce n'est intéressant que pendant le refrain vu que les couplets font presque l’éloge de la prise de drogue. Une putain d’histoire mal racontée ou juste le trip bizarre d’un mec pas trop frais ? La vie a parfois un mauvais sens de l’humour quand en 2018, à l’âge de 27 ans, Lomepal a un accident de voiture après une consommation d’alcool. Il aurait pu y laisser la vie et faire partie de ce club. Heureusement pour lui, il n’en gardera qu’un mauvais souvenir qui aurait fait changer sa mentalité. Vaut mieux s’en rendre compte avant qu’il ne soit trop tard… F N°5. Ray Liotta : À la première écoute, je n’ai pas trouvé ça tout à fait mauvais. La musique est plutôt bien. Il y a une petite mélodie agréable et le refrain bien que répétitif donne un bon rythme. De ce que j’ai pu comprendre, le ton est beaucoup plus léger presque ironique et je vais avouer que j’ai soufflé du nez. Le texte est une description de ce monde « cruel ». Il détourne les mauvaises choses avec un délicat humour noir : « Je lis les nouvelles pour me faire les abdos », « ce monde c’est une bonne blague. » Il coupe son couplet sur un petit dicton : ne pas confondre vitesse et précipitation. Il l’écrit joliment avec une métaphore sur les excès de vitesses et les points sur le permis mais il le met ensuite en contexte dans une relation. Je ne comprends toujours pas pourquoi placer de ça ici, mais pris à part c’est plutôt bien. Le refrain est sarcastique. Il explique en une ligne qu’il faut faire avec toutes ces choses cruelles de la vie et il enchaine sur toutes ses inégalités. Il met en parallèle « une fille bien dans la maison close » avec « Une pute dans la Maison-Blanche » référence à Mélania Trump. Un autre parallèle, « L’enfer et flambant neuf, le paradis en chantier », accentue sur le fait que le mal prend le dessus. Un ton léger, du sarcasme et de l’humour noir. Le portrait pessimiste de ce monde avec un point de vue défaitiste. Cette fois-ci, il n’y a pas énormément d'hors sujet. Encore quelques incohérences et aucun fil directeur. Quelques jeux avec des figures de style sans trop de poésie. Ce n'est pas mauvais mais loin d'être comparable a du Orelsan. C N°6. Ca compte pas (feat Caballero) : Je ne connais pas Caballero, et j’ai la flemme d’aller écouter, mais difficile de savoir si le texte est principalement construit par lui ou par Lomepal car, pour la première fois dans cet album, tout le texte a un sens. Elle est très courte mais très efficace. Il y a deux couplets mis en parallèle faisant le portrait de deux personnes qui ont une relation de couple difficile. Caballero parle à une jeune femme qui est clean au départ mais du fait des problèmes de couple qu’elle rencontre, elle dérape en soirée et a des remords. En face, Lomepal parle à l’homme, un homme dont l’alcool le rend violent mais ne le reconnaît pas par fierté. Les deux couplets sont suivis d'un refrain et la musique se termine par l'outro qui explique que le seul responsable est l'alcool. C'est la défense qui suit un couplet accusateur disant que de toute manière on ne s'en rappelle pas. Finalement, le tout est moralisateur. On se cache derrière des excuses, on ne se rend pas coupable mais tout dépend des personnes. Il y a ceux qui vivront avec les remords comme le dit Caballero et ceux qui auront oublié comme le décrit Lomepal. La construction du texte est très bien réalisée. Chaque couplet commence par une question : « t’es sûre que ça va ? » et « comment va ? ». Elles sont suivies par une phrase qui nous fait entrer dans une soirée : « t’aimes pas quand y’a d’la coke et de la frime. » ou « ce soir, tu prends quel côté de la vie ? ». Tout ça pour nous mener phrase par phrase à la situation de couple actuel : l’autre est sur le répondeur, il ou elle fait la fête de l’autre côté de la ville. Ensuite, ils utilisent des termes en rapport avec la fête et le fait de s’amuser. Ils montrent le moment où ça dérape en utilisant comme déclencheur l’alcool : « Tu l’as pas vu v’nir mais t’es déjà bourrée. » et « Ca sent pas bon et t’as un peu bu. ». Viens le moment où tout dérape : elle couche avec un autre, il se bat. C’est la conclusion des deux couplets qui diffèrent. Caballero commence la conclusion par « Tu ferais mieux de faire tes excuses » tandis que Lomepal va affirmer « Toi t’es fier quand tu sors ». La fin du couplet de Lomepal est plus longue. La conclusion est un peu plus désorganisée mais il arrive tout de même à terminer sur « efface cet épisode de la saison. » qui est contraire à « Les remords te mordent l’âme. » de Caballero. On peut extrapoler sur le fait que la fille doit s’excuser et a des remords pour un adultère. Elle se sent extrêmement coupable comme le montre l’emploi de « hors-la-loi ». Alors que de son côté, l’homme ne se sent coupable de rien. Il est « fier », il se fait passer pour « faible », il a de la « fierté » encore une fois... Il oublie tout et ne se sent pas coupable d’avoir commis un crime avec mort-d’homme comme le laisse suggérer « corps au sol, flaque de sang ». Juste un petit problème, le « Tu vas l’payer cher » de Caballero suggère effectivement que la fille est en tort alors que justement non. Je ne sais pas s’ils veulent suggérer ça ou s’il s’agit d’une façon d’appuyer sur cette contradiction et de montrer qu’elle se sent vraiment coupable. Je vais préférer la deuxième, vue que la première proposition fait extrêmement sexiste. L’autre problème est le refrain qui est exactement le même pour les deux mettant au même niveau la tromperie et le meurtre. C’est le problème d’un parallélisme trop bien construit. Il faut savoir le casser pour montrer qu’il y a un plus important que l’autre. Ce n’est pas très esthétique mais la construction en parallèle est intéressante. Je n’aime pas l’idée de mettre au même niveau un adultère avec un meurtre. Ça peut être mal compris et vu comme des propos sexistes. La défense que donne Lomepal à l’homme est venue. C’est loin d’être mauvais et c’est même bien. B N°7. Bryan Herman : Je suis perplexe. Ce texte parle de skate. On comprend rapidement que Lomepal est un passionné de skateboard rien qu’avec le nom de l’album « Flip ». Il se dit bon skateur et étale pendant tout le texte sa passion pour le skate. Il aime vraiment ça, s’en est presque beau de voir un passionné. Il fait des références à des skateurs américains connus comme Bryan Herman. Bref, il ne parle que de ça puis à la fin il critique les personnes qui suivent les modes. Il se différencie d’eux par le fait qu’il aimait le skate avant et après la mode. Et dans l’outro, il change de sujet complètement. Il cherche à se démarquer des autres rappeurs mais il avoue devenir comme eux alors faut le stopper. Et il se justifie déjà en disant que c’est la nature humaine. Quel est le rapport ? Les rappeurs puristes parlent-ils tous de skate ? Ce sujet n'a aucun intérêt. Comparé aux textes de mon article précèdent, eux avaient des vrais sujets à dénoncer. D N°8 Skit Skate (Interlude instrumentale) N°9 Yeux disent : Un peu de romantisme ne fait jamais de mal. La musique est plutôt sympa. Elle n’est pas très originale, toujours très classique. Je n’aime toujours pas la voix de Lomepal, je n’aime toujours pas l’instrumentation du rap ou hip-hop mais je peux reconnaître quand je ne le trouve pas insupportable. Le texte parle d’une rupture ou de ce qui va être une rupture dont Lomepal se sent responsable sans chercher à s’excuser pour autant. Il reconnaît ses torts et assume que sa musique était plus importante pour lui qu’elle. Il reconnaît aussi lui avoir dit des mots qu’il regrette. Dans le refrain, plutôt bien dit, il explique qu’il aurait pu ne pas comprendre qu’elle avait été blessée. Tout est mis de manière à qu’on se dise que ce n’était pas si grave. Mais le titre de la chanson, « Yeux disent », est là pour montrer le contraire. En une musique, il montre sa fierté dans la musique et ce qu’il a perdu en échange. Sans le dire, il exprime très bien qu’il était amoureux. Un mec qui n’est pas amoureux n’aurait jamais assumé ses torts, il n’aurait jamais vu qu’elle a été blessée. Lui si. La chanson n’est pas bien construite. Elle n’a aucune structure, pas d’effet ou de figure de style. C’est un texte en prose. On n'a un bon texte avec de très bonnes idées et un très beau message mais aucune poésie. B N°10. Bécane (feat Superpoze) : Si dans la précédente il ne cherchait pas à s’excuser, ici c’est le déni de la rupture. Il remémore les bons souvenirs passés et tente de récupérer son amour perdu de cette manière. Les grands habitués des ruptures savent que cela ne sert à rien et que si on est à cette étape-là de la rupture c’est que c’est fini pour de bon. Lomepal commence la chanson par la colère. Il reproche ce qu’il lui arrive à tout le monde et considère même que sa rupture est pire que la mort : «la faucheuse me fait des appels de phares ». C’est ce qui me semble car tout le premier refrain est flou. Comme il y a l’apparition de cette femme, il est difficile de savoir s’il parle de sa vie d’avant faisant d’elle un ange gardien qui l’a sorti de là ou si c’est plutôt son sentiment après envahis par les souvenirs d’elle. Ce qui est sûr c’est que le pont résume bien la musique : il cherche à retrouver son amour perdu en remémorant les bons souvenirs. Le deuxième couplet est plus précis. Il parle du manque qu’il ressent et on comprend qu’elle est partie parce qu’il l’a trompé. Il termine ses couplets par « tout allait mieux quand on roulait sur ma Peugeot 103. » Une manière nostalgique encore de se remémorer les bons souvenirs. Elle est peut-être mieux structurée. Il y a un peu plus de belles-lettres mais c’est flou. On ne voit pas vraiment où tout ça nous mène et le sujet n’est pas précis. Le thème n’est pas très bien exploité. C N°11. Avion : L’avion semble être une métaphore de son succès. Lomepal est un artiste qui s’est battu pour avoir son succès et maintenant qu’il l’a, plus ou moins, il continue à se battre, à toujours vouloir plus et surtout à rêver. Il se considère comme un enfant qui réalise son rêve. Mais il est pessimiste et sait que ce rêve ne durera pas : « je plane et je profite de la chute avant l’atterrissage. » Il se vante un peu, il se sait narcissique et fier de ce qu’il est. Il répète à plusieurs reprises dans plusieurs de ses musiques : « les chevilles qui gonflent ». Mais il rajoute une autre atmosphère tout à fait contraire à Palpal : il sait que ce succès ne durera pas et c’est que la fin ne sera pas facile. Son dernier couplet laisse voir ses pensées suicidaires. Mais c’est difficile de comprendre de quoi il a peur. A-t-il peur de la mort ? A-t-il peur de l’échec ? A-t-il peur d’être oublié ? Un texte très flou qui mériterait d’avoir plusieurs chansons sur le même sujet pour mieux comprendre Antoine, la personne. E N°12. Malaise : Je ne cautionne en rien ceci. Le sujet est donc sa libido. Le refrain est en deux parties dont la deuxième partie est inutile. La première partie est… Non, mais il ne fait que parler de sa b**e. Il n’y a aucun intérêt et la poésie n’en parlons pas. Eventuellement, il y a l’emploi de jolie figure de style pour dire ce qu’on ne peut dire tout en restant poli. Toute la chanson est aussi subtile qu’un éléphant de mer qui fait du patin artistique. On peut parler de sexe sans être dégueulasse, je suis désolée. Faire un rap sur ça, pour moi il ne faut avoir aucun respect et aucun principe. Il n’y a même pas d’imagination. On peut lui reconnaître son manque de pudeur. Il est sans tabou, c’est génial... En attendant, cette musique est sur ma liste noire. F N°13. Danse (feat Lost) : La mélodie n’est pas belle du tout. Pour le coup, je n’aime pas du tout le son. Je le trouve désagréable. Il chante toujours aussi mal. La musique est censée être plus sensuelle donc plus chantée. C’est ce qu’il fait mais du coup ce n’est pas beau. Le texte est celui de Malaise mais en moins gros dégueulasse, presque un peu plus romantique. Tout dépend de ce qu’on entend par romantisme. Rien que l’intro met cette incohérence en avant. Il parle de faire « la cour aux femmes » et après il parle de sexe avec cette même subtilité qu’on lui retrouve. Bref, les paroles sont très sensuelles mais ça reste justes deux personnes qui se rencontrent en boîte et qui couchent ensemble. Mais ils ont tellement aimé ça qu’ils n’ont pas pour projet d’arrêter. Le sujet reste inintéressant. Le texte n’est pas subtil. Le rythme est mauvais. Mais c’est déjà mieux que la précédente. Un peu plus subtil, plus poétique. Il utilise le terme « danse » souvent utilisé dans les chansons comme métaphore. Il y a plus de sensualité, je le répète, mais surtout plus de respect. C’est quand il a des idées bien organisées qu’il parle de sujets de merde. F N°14. Billet (feat Roméo Elvis) : Particularité de cette musique, elle est en plusieurs parties. Des parties bien distinctes séparées par un blanc, non pas comme pour les musiques savantes. - Partie 1 : Billet : C’est tout ce que je n’aime pas dans le rap. "De l’ego-trip dans la sueur de boule", pour reprendre les mots d’un précurseur. Le refrain est ultra bien construit. Terminer les vers par le début de la phrase d’après avec « j’ai mis » montre ce qu’ils possèdent. En l’occurrence, l’argent qu’ils n’ont pas. Bien que la liste soit longue, ils dépensent très peu. Sauf que leur manière de dépenser laisse paraître qu’ils sont riches et ceux sans travailler. Dans le premier couplet, on a une description d’une vie de feignant, de riches devenues riches en ne faisant rien. Pour eux, c’est en faisant des « rimes à la gâchette » qu’ils sont devenus riches ou plutôt vont devenir riches. Ils expliquent justement dans le deuxième couplet qu’ils attendent à que leur rap leur donne l’argent et en attendant ils dépensent. Sont-ils des abrutis ? Pensent-ils réellement qu’ils auront le succès nécessaire ? Ou l’ont-ils déjà pour dire autant de connerie de manière si intelligente ? E - Partie 2 : Raté le coche : Mes oreilles souffrent et je pleure sans connaître la raison. On m’a dit de ne pas accorder d’importance à l’autotune. Je me dis que si c’est utilisé de temps en temps ou que pour le refrain, ça devrait aller. Finalement, je ne changerais pas d’avis. Une demi-seconde d’autotune et je casse un vase. Le refrain, en plus de l’autotune, est répétitif et ne veut rien dire. Ils parlent de « cogner un mec » puis de « coucher avec elle ». Finalement, le mec on s’en fout, on ne s’intéressera qu’à elle. Dans l’outro, elle est toujours là mais maintenant c’est ma maman qui est insultée sans aucune raison. Ensuite, les couplets. Lomepal parle de sa vie de célibataire, de défoncer et de libidineux. Classique. Ensuite, c’est Roméo Elvis qui parle de sa vie de défoncer et de sa musique. Ils relèvent tous deux leur ennui, le fait qu’ils ne pensent qu’à leur musique. Mais ils terminent leur couplet en compagnie d’une femme, je suppose vu que ça à l’air d’être leur genre. Autant, Lomepal était cohérent. Il mentionne sa vie de célibataire et il rêve d’une vie de couple mais en attendant il fait ce qu’il peut avec ce qu’il a. Pour Roméo Elvis, il parle surtout de sa musique, des concerts. Du coup… Encore une fois, tout ce que je n’aime pas dans le rap. Les deux parties sont mises ensemble alors qu’elles n’ont aucun point commun. Ah si, le featuring mais ça coutait quoi de séparer les deux titres . La première est très égocentrique. Le refrain est bien construit, c’est la seule qualité que j’y trouve. La deuxième n’a aucun sens en plus d’être auditivement écœurante. F N°15. Sur le sol : Lomepal est un vrai artiste. On aime ou on n’aime pas, chacun à son avis là-dessus. On ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir les idées. Il a des choses à dire et ça se voit. Qu’il le dise bien ou mal, c’est autre chose. Mais il a vécu des choses. Pour avoir tant de choses à dire, tant dans son esprit, dans sa tête, il lui a fallu se battre à un moment. Que ce soit pour son succès ou juste pour lui-même, il en a affronté des problèmes. Cette musique est une porte vers lui. Non pas vers Lomepal, le rappeur français, mais vers Antoine Valentinelli, l’enfant rêveur. La musique est bien. Le rythme est plutôt lent et pas désagréable. La mélodie du refrain, même avec un petit modificateur de voix peut-être, est assez belle. Il chante le refrain et là, il chante bien. La première phrase du premier couplet nous fait directement entrer dans le sujet sans pincettes. Il parle directement de sa mère. Il parle du sentiment mitigé qu’il a envers elle. Il l’aime, c’est sa mère et pourtant il lui en veut un peu. Il parle de son enfance et de son adolescence difficile. On comprend rapidement ce qui a été difficile par le refrain notamment. Mais son texte est évolutif. Il commence par ses insomnies, l’inquiétude qu’il a pour sa mère. Le refrain explique ensuite qu’il ne s’en faisait plus ou du moins il ne montrait aucune empathie alors qu’il souffrait certainement beaucoup intérieurement. On passe au second couplet où il plonge dans l’alcool et la drogue comme si c’étaient des antidouleurs. Il attend la mort et ne tient plus à la vie. Mais il se protège avec le rap. Ensuite, il parle à sa « maîtresse » comme un enfant à l’école certainement pour résumer qu’il était un élève perturbant. Il va lui dire que sa musique l’a soigné. Cependant, malgré sa musique et son succès, il s’occupe encore de sa mère et donc continue l’alcool. C’est ainsi qu’il conclue avec un refrain différent et plus optimiste. Dans ce refrain, il « redonne une chance à ce monde ». Le rap l’a aidé à s’en sortit, aujourd’hui ça va mieux, pas tant que pour lui que pour sa mère. Sa mère va mieux donc lui va mieux même s’il a déjà plongé dans l’alcool avec ses conséquences, il s’en est sorti grâce à ses morceaux. Cette chanson est magnifique. Dédiée à sa mère, elle est lourde de sens. Il est conscient d’avoir écrit un chef-d'oeuvre, il le mentionne. Mais il le mentionne en se demandant qui va le sauver. Ce sont tes textes qui vont te sauver, Antoine. Seulement si tu arrêtes de faire le con pour commencer. A N°16. Mi-chemin (feat JeanJass) : Au début de ce titre, il y a un long moment musical que j’aime bien. Puis le texte arrive. Il résume ce que je reproche à Lomepal depuis le début : il a de bonnes idées mais n'est pas organisé. Il dresse une liste de courses de jolies punchlines sans réel lien entre elles. Phrases par phrases, tout est intéressant et a du sens. Dans l’ensemble, c’est vraiment une liste de courses. Le refrain, je n’ai pas vraiment envie d’en parler. Il n’y a que 3 mots répétés et même pas de manière rythmique vu que la mélodie prend le dessus à ce moment-là et qu’en plus y a cette diablerie d’autotune. Ôtez-moi ça de mes oreilles ! Jean Jass, lui, commence son couplet par une interjection insultante et se justifie en disant qu’il voulait l’attention. Le bougre, c’est con comme ça marche. La suite est identique. Une liste de courses de faits et de punchlines. Seulement, il est plus insultant que Lomepal. Il termine simplement en disant qu’il va encore tout faire pour atteindre le succès. Dans le couplet de Lomepal, il n’y a pas ça. Peut-être un léger sentiment de voyage, une envie de partir. Ce sentiment est beaucoup plus accentué par Jean Jass. Si on relie le refrain aux couplets, on peut résumer cette chanson par ils sont à mi-chemin du succès et ils ne comptent pas s’arrêter. A part ça, c’est du vent. E CONCLUSION : Je ne changerais jamais d’avis, je n’aime pas. Je n’aime pas le rap, je n’aime pas Lomepal. Je n’aime pas particulièrement ses textes, je n’aime pas ses sons. Mais il reste un artiste. En tant qu’artiste, il a énormément de choses à dire. Il a des idées qui affluent sans cesse. Son imagination est débordante. Seulement, il n’arrive pas à organiser ses idées. Il a une liste de belles phrases et les pioches pour faire un titre. Quand ses idées sont bien rangées, ce n’était pas de bonnes idées. Ce sont des mauvais sujets avec de mauvais textes. Mais un artiste avec autant de choses à dire fait forcément des chefs d’œuvres. Il est capable d’avoir des idées qui affluent et en faire une description satirique du monde. Il est capable de faire de très bon texte, extrêmement bien construit. Et quand ces idées sont adressées à quelqu’un, quand il est honnête avec lui-même, il peut ouvrir son cœur et créer des choses sublimes. Lomepal dépeint toujours sa personne comme étant un égoïste, fier de lui-même et de sa musique. Il montre souvent, trop souvent, son côté libre. Il fait le con et l’assume. La drogue, l’alcool, le sexe, il en fait presque sa marque de fabrique. Il le sait que ce n’est pas un exemple à suivre. Il connaît les conséquences mais il continue à faire le con. Au fond, ce n’est pas un mauvais gars. Il a souffert, il s’est battu. Tant mieux pour lui s’il arrive à avoir le succès qu’il mérite. Est-ce que c’est une raison pour dire autant de merde ? Surtout quand il est capable de donner vraiment le meilleur de lui-même. Je ne vais pas lui jeter des fleurs non plus. Il peut avoir des bonnes idées mais il n’a en aucun cas la poésie qui va avec. Si je préfère Orelsan ou Keny Arkana, c’est pour leurs textes engagés. Ils parlent parfois d’eux-mêmes comme Lomepal mais toujours avec une certaine morale qui s’adresse à tout le monde. Lomepal parle de sa vie, de son cas. Or, quand on ne se reconnaît pas en lui, ses textes deviennent vides de sens. Une succession d’idées et de belles phrases sans rapport, Stupeflip semble faire la même chose à la différence qu’ils mettent énormément de poésies et de rythmes. Le texte, rien qu’en le lisant, est mélodieux. Lomepal nous n’offre pas cette poésie rythmée qui serait la bienvenue quand ses idées se mélangent. Il a les idées mais il faut encore qu’il travaille dessus.

  • Critique_ Le rap

    Stupeflip, Orelsan, Keny Arkana... Le meilleur du rap français. J’avais pour objectif de faire une critique sur un album de musique, plus précisément du rap. Mais en écrivant l’introduction, je me suis rendu compte que j’allais écrire un argumentaire sur mes préférences en matière de rap. Ce qui aurait trop rallongé l'article. Chers lecteurs, bienvenue dans ce prequel de critique, commentaire de texte ou dissertation d'argumentation dédiée au rap. SOMMAIRE : Introduction Les exceptions 'Fleur Fanée', L'Algérino 'La Terre est Ronde', Orelsan 'La Petite Marchande de Porte-Clé', Orelsan 'L'Odeur de l'Essence', Orelsan 'Dommage', Bigflo et Oli 'Papa', Bigflo et Oli 'Le Spleen Des Petits', Stupeflip 'Stupeflip vite', Stupeflip 'Vie d'Artiste', Keny Arkana 'V pour Vérité', Keny Arkana 'Gens Pressés', Keny Arkana 'Madame la Marquise', Keny Arkana INTRODUCTION : Sachez une chose, je n’aime pas le rap. Mais alors pas du tout. Il existe quelques exceptions. Des rares exceptions qui ne sont pour autant pas dans ma playlist. Ce que je vais aimer dans un rap c’est le texte. Je peux aussi aimer ou ne pas aimer selon le rythme mais tout dépend surtout du sens des paroles. Donc si j’apprécie un rap, il est forcément Français pour que je puisse comprendre. Maintenant, au niveau du texte, je peux apprécier des raps construits simplement mais dont les mots me font sens comme je peux ne pas apprécier un texte très bien construit. Je vais accorder de l’importance aux effets de rythmes, aux vocabulaires, à la grammaire ou les tournures de phrases comme le sens du texte et les propos tenus. Ce que je ne vais pas aimer voire détester dans un rap, c’est le manque de mélodie. C’est le principe du rap, la musique et les instruments ne servent qu’à donner le rythme. La mélodie, on s’en fout. Et c’est un problème pour moi. Je préfère l’aspect mélodique des musiques même dans une musique vocale pop. Je vais surtout apprécier les instruments et les techniques employés avant d’apprécier le rythme, les « boum boum » et tout ce que les gens aiment en boîte de nuit. Ne m’invitez jamais en boîte ou je vous casse les tibias. Un autre gros souci que j’ai avec le rap est le genre en lui-même. Généralement, quand on vous demande ce que vous écoutez comme musique, vous allez répondre un genre ou « un peu de tout » quand vous n’avez aucune originalité. Donc le genre est très indicateur de nos préférences. Quand on me demande ce que j’écoute comme musique, je réponds Rock/Métal… ou « un peu de tout » quand je veux être gentille. Si on doit représenter les genres musicaux par une ligne… Ne criez pas les musicologues, je ne peux m’appuyer que sur mes connaissances et je ne suis pas une spécialiste. Donc une ligne avec d’un côté il y a le rap et le rock et le métal se trouvent tout à fait l’opposé de cette ligne. En gros, ce n’est vraiment pas mon truc. LES EXCEPTIONS : Cependant, j’ai parlé d’exceptions. Et c’est le sujet principal de cette critique. Avec quelques exemples, je vais vous montrer mes préférences en matière de rap mais aussi sur quoi je m’appuie pour dire que je n’aime ou que je n’aime pas. Pour commencer, je vais vous raconter mon enfance. Comme on s’en fout de 96% de cette dernière, je vais simplement vous dire qu’à l’école primaire, j’écoutais principalement du rap. Oui, j’ai eu une phase comme celle-ci à l’âge de 9 ans. À l'époque, il y avait notamment les Sexions d'assaut. On ne peut pas être parfait. Il y avait aussi L’Algerino et d’autres dont je m’en rappelle plus. J’adorais Soprano. Je ne jurais que sur lui jusqu’à ce que je passe à Orelsan et Stupeflip. Après, j’ai découvert System of a Down et Alestorm et là, ma vie a basculé. Entre-temps, j’ai été à fond sur Bob Marley mais on s’en fout. Tout cela pour dire que le rap, je l’ai assez bien connu et expérimenté. Pendant ce temps, j’avais un frère. Je l’ai toujours, on s’en fout. Lui était un fan de Keny Arkana. De là, je me suis penchée sur le genre en voyant que le rap avait un certain intérêt. Je n’ai jamais trouvé mon intérêt pour le rap sauf pour les rares exceptions et ceux qui ont bercés mon enfance. L'ALGERINO : Je me rappelle encore très bien de 'Fleur Fanée' de L’Algérino. Il n’y a presque aucun instrument juste des basses pour donner un rythme et encore. Tout est porté par la voix de Samir Djoghlal. C’était aussi la seule de L’Algérino que j’appréciais autant. Les autres je ne les aimais pas vraiment. Dans ce titre, le rappeur marseillais raconte l’erreur d’un mariage trop tôt et les conséquences qui sont, ici, la tromperie. Ce texte est appréciable pour son refrain. Tout le refrain est une métaphore qui suggère les choses. Ce n’est pas claire la première fois mais il prend sens avec les couplets. « Fleur fanée Maudit sois ce jour où j'ai cueilli cette putain de fleur Pensant faire le bon choix j'ai tout de suite ouvert mon cœur » Je n’aime pas quand les textes manquent en subtilité. J’apprécie les belles tournures, les métaphores… Le refrain est déjà une métaphore mais les couplets sont plus directs dans les propos. Ce n’est pas dérangeant car ce sont des propos respectueux et avec un bon vocabulaire. « Le jour du mariage, j'avais une rose rouge à la main, j'suis venu la chercher avec une limousine » Ça c’est pour la plupart des couplets. Le couplet final, lui, est déjà mieux élaboré. « Elle a commis l'irréparable la pire chose qu'on puisse faire à un homme Et qu'un homme fier ne peut pardonner J'vais pas tout dévoiler par pudeur, par respect Mais sache que cette **** ne s'est même pas respecter Corps sali, corps souillé elle a tout perdu Gagnée une réputation de fille qui donne facilement son *** (chut) » Pourquoi je dis qu’il est mieux élaboré ? Dans un rap classique que je n’aime classiquement pas, il n’y aurait pas ‘pudeur’ et ‘respect’. On aurait eu plus de détails sur ce qu’elle a fait et les termes soufflés seraient criés voire répétés. Ici, il n’y a aucune insulte dans le couplet. Pourtant, on sent qu’il a très envie de l’insulter. C’est normal, il est en colère. Mais il ne le fait pas et ça mérite une fleur. ORELSAN : Certainement, vous connaissez Orelsan. Vu comme une référence en matière de rap français, il est difficile de passer à côté. Beaucoup sont ceux qui ont tenté un featuring avec lui. Aujourd’hui, il a même le droit à sa propre série. "La Terre est Ronde" : Quand je l’ai connu, c’était d’abord pour 'La Terre est Ronde' et notamment pour une phrase qui, en cette époque trouble de ma vie, me faisait sens. « T'as besoin d'une voiture pour aller travailler Tu travailles pour rembourser la voiture que tu viens d'acheter Tu vois l'genre de cercle vicieux ? Le genre de trucs qui donne envie d'tout faire sauf de mourir vieux » Orelsan est surtout engagé dans ses raps. Sans parler de politique, il dénonce la société en général. Il commence par le refrain avec le titre de la chanson ‘La Terre est Ronde’. Son premier couplet commence par le "cercle vicieux". Il montre ainsi ce qu’il veut dire pour "la terre est ronde". Dans son rap, il parle d’une chose que beaucoup connaissent : le fait de remettre tout au lendemain. Son refrain et le début de son premier couplet sont les premières explications qu’ils donnent pour se justifier avant même de dire qu’il remet tout au lendemain. De cette manière, on ne peut être que d’accord avec lui. C’est comme quand, enfant, vous marchandiez avec vos parents pour aller chez un ami : vous ne dites pas en premier lieu « Je veux aller » mais d’abord quelque chose du genre « Il y a un travail de groupe à faire pour l’école ». De cette manière, plus de chances que vos parents acceptent. Si vous n’aimez pas mentir : « Ça fait un moment que je n’ai pas vu d’ami, ça me ferait du bien de sortir ». Orelsan arrive à tourner les choses de manière à que ce soit vrai ou qu’on soit obligé de le croire. Cela ressemble à de la manipulation mais savoir s’exprimer correctement est de l’ordre de la manipulation. Le long de son texte, il s’exprime de manière à donner l’impression d’un cercle. « Tu peux courir à l'infini » « J'suis pas feignant, mais j'ai la flemme » Le "mais" donne l’impression de revenir au point de départ comme sur un cercle. De plus, feignant et flemme veulent dire la même chose. « J'veux prendre le temps, avant qu'le temps m'prenne et m'emmène » Ici, il y a une assonance. « Y'a vraiment rien dont j'ai vraiment besoin On verra bien si j'me perds en chemin » Répétition de "vraiment" et rimes internes entre ‘bien’ et ‘rien’ mettant en avant le fait que moins on en a mieux on se porte… Et là encore je paraphrase. " La Petite Marchande de Porte-Clé" : Le rappeur peut tout aussi bien créer des petites histoires toujours engagées contre une société mais d’un ton plus léger. Dans 'La Petite marchande de Porte-Clé', il raconte le chemin traversé par une marchande de porte-clé qui a immigré en France. Il utilise ce joli petit texte pour parler des crimes commis après la loi de l’enfant unique en Chine : le trafic d’enfant. De manière poétique, il utilise rimes, allitérations, assonances, répétitions, tous ça pour nous raconter une belle histoire. « Sa mère voulait attendre et la marier Son père voulait la pendre ou la noyer » « Son réveil ? C'est un grand coup de pieds dans les côtes. Son petit dèj ? C'est du pain à la vapeur et de l'eau » « Sans personne, sans argent, sans carte d'identité » Je ne vais pas répéter ce qui est évident : Orelsan écrit ses textes avec intelligence et poésie. "L'Odeur de l'Essence" : Récemment, c’est politiquement qu’il s’engage avec 'L’Odeur de l’Essence'. Si le texte est moins poétique que les précédents, c’est dans son engagement et les phrases choquées qu’Orelsan montre son engagement. De la même manière que 'La Terre est Ronde' et 'Basique', il utilise des phrases vraies dans tous les cas pour qu’on puisse le croire, et difficile de ne pas le croire. Il met en avant tous les vices et les problèmes de la société. Il montre la fin inévitable de cette société. « On va tomber comme les Mongols Comme les Égyptiens, comme les Romains, comme les Mayas, comme les Grecs » Le plus impressionnant est la quantité de textes : 94 phrases différentes. C’est énorme. Et ce qui est encore plus impressionnant et sa métaphore finale : la société est un avion. « On s'bat pour être à l'avant dans un avion qui va droit vers le crash » C’est une manière très belle de dire que la fin de notre société est inévitable. Un crash d’avion est inévitable. La société a décollé, a pris son envol correspondant au moment où la société était à son paroxysme. À présent, elle se dirige droite vers sa fin entrainant avec elle plusieurs millions de personnes. Tout cela est extrêmement pessimiste et fataliste. Mettons un peu de gaieté en parlant des jeunes du rap français : Bigflo et Oli. BIGFLO ET OLI : J’ai connu Biglfo et Oli grâce au NMT de LinksTheSun sur leur titre Je suis. Je ne vais donc pas exprimer mon ressenti global car ça correspond grosso merdo à ce qu’il y a dans la vidéo. Ils savent écrire leurs textes. Il y a de la poésie et de la rime partout. Ils s’expriment avec une ouverture d’esprit rare chez certaines personnes. Et ils ont fait des titres que j’affectionne beaucoup. "Dommage" : Même mes parents ont aimé 'Dommage'. La chanson fait le portrait de 4 personnes qui loupent un grand tournant qui aurait pu changer leur vie. Les 3 premiers couplets parlent de choses anodines qui peuvent arriver à beaucoup de monde : voir une inconnue dans la rue, changer sa carrière professionnelle, sortir avec des amis… C’est le dernier couplet qui change totalement d’ambiance. On part sur une ambiance légère, d’une vie de jeunes adultes où il s’y passe pleins de choses et avec beaucoup de tournant, à des conséquences beaucoup plus graves de la passivité. « Pauline elle est discrète, elle oublie qu'elle est belle. Elle a sur tout le corps des tâches de la couleur du ciel Son mari rentre bientôt, elle veut même pas y penser Quand il lui prend le bras, c'est pas pour la faire danser Elle repense à la mairie, cette décision qu’elle a prise A cet après midi où elle avait fait sa valise Elle avait un avenir, un fils à élever Après la dernière danse, elle s'est pas relevée » J’ai un problème avec les négations et c’est insupportable de voir autant de phrase négative sans le n. Sans regarder la syntaxe et les erreurs grammaticales, ce couplet contient des périphrases qui atténue énormément la gravité de la chose. Ici, on parle d’une femme battue par son mari. Cela est exprimé par ‘des tâches de la couleur du ciel’. L’image du ciel est, normalement, une image paisible. Derrière, il y a une litote : ‘Quand il lui prend le bras, c’est pas pour la faire danser’. C’est plutôt le contraire même. Et surtout ‘Après la dernière danse, elle s’est pas relevée’ qui dit de manière très délicate qu’elle est morte sous les coups de son mari. Tout cela montre la sensibilité dont fait preuve Bigflo et Oli. Leurs textes sont subtils. Immature, simple, pâle à côté de ce qu’Orelsan peut faire mais habile. "Papa" : La chanson que je préfère, et c’est purement personnel, de Bigflo et Oli est 'Papa'. Je n’aime pas le fait que les rappeurs se présentent au début de leur chanson mais le reste avec le refrain suivi d’une petite chanson argentine chantée par Fabian Ordonez, leur père, les pardonnent. Cette chanson parle de ce que tous ceux qui ont été élevés par leur père connaissent. Ils expriment très bien les qualités et les défauts de la relation paternelle pas toujours facile. Mais ils expriment aussi cet amour inconditionnel qui est vrai pour la plupart des parents. La construction du texte n’a rien à envier au précédent. Ils ne font qu’exprimer comme sur une lettre leurs sentiments. Mais c’est justement cette expression de sentiment qui nous touche plus facilement et personnellement. Cela paraît alors plus naturel, ils ne cachent rien. « Il prend de l'âge, je l'ai lu dans ses courbatures » On peut plus facilement se rapprocher des jeunes rappeurs. Ils partagent un peu de leur vie et montrent une partie d’eux à leur public. « C'est mon idole, avec lui rien est impossible C'est un peu mon avocat, mon cuistot, mon taxi » « Mon père c'est mon boss, mon roi, mon héros Moi, je suis son gosse, son minot, su hijo » Le plus beau couplet, je trouve, est celui de Biglo avec toutes les rimes en "Pa" répétées pour donner "Papa". « Derrière moi depuis mes tout premiers pas-pas Tous mes amis le trouvent vraiment très sympa-pa Ils les invitent à partager les repas-pas Mon père c'est le meilleur mais ca se compare pas » Seule à ‘pas’, la rime n’est pas répétée et c’est évident puisque le mot signifie l’absence de quelque chose et qu’ils veulent au contraire montrer la présence de leur père. Ce qui est admirable chez eux c’est qu’ils restent humbles. « Mais si t'es papa, tu sais que t'es pas parfait » Ils ne prennent pas la grosse tête malgré leur succès. Beaucoup à leur place auraient égoïstement trop pensé à eux-mêmes et se valoriser eux-mêmes. Vous vous rendrez compte bientôt. STUPEFLIP : Maintenant qu’on a parlé des grands succès du rap, revenons à quelque chose de plus discret. S’il y a un bien un groupe de rap que je trouve peu reconnu c’est Stupeflip. Je ne dis pas que tout ce qu’ils font est un chef-d'œuvre, mais ils ont de bons textes. "Le Spleen Des Petits" : 'Le Spleen Des Petits' raconte de manière innocente comment un enfant peut devenir une tête brûlée. Ils parlent subtilement du harcèlement scolaire et d’une vision plutôt négative d’un enfant. C’est assez intéressant car le point de vue des enfants est rarement pris en considération et, ici, c’est le sujet central. « Il sait pas si maman c'est à quatre heures ou à cinq heures et demi, il sait pas pourquoi la dame est méchante à la garderie » De cette manière, ils parlent du harcèlement scolaire banalisé. Ce genre de harcèlement qu’on prend pour des chamailleries mais qui ont pourtant de graves conséquences. « le chef de table, c'est un grand blond qui l'embête, celui qui dans les arbres lui avait perché sa casquette, il s'acharne sur le p'tit, qui lui a jamais rien fait, à la récré, c'est moqueries, même à la balle au prisonnier, c'est la tête de turc le genre qu'on course dans le parc, avec un pull trop grand, qu'a tellement peur des clowns au cirque, à l'école, pour lui c'est l'humiliation» Et enfin, en un mot, ils montrent l’une des conséquences principales qui est le changement d’un enfant sage en enfant turbulent. Ils montrent avec tout ça la rage qu’on peut ressentir contre tout le monde comme un enfant qui en veut à ses parents. « son petit cœur était pur mais maintenant il crie "vengeance" » "Stupeflip Vite" : Cette chanson n’est pas la plus connue. J’ai connu Stupeflip surtout avec 'Stupeflip Vite'. Pour vous dire, je l’ai connu j’étais au collège. Je ne l’ai pas spécialement écouté depuis et pourtant certains passages me restent en tête grâce aux nombres impressionnants de rimes qui sonnent comme dans une pub pour télé. Ce texte est rempli de punchline mémorable. Il y a un gros défaut. Stupeflip est loin d’être parfait, son texte n’a pas de sens en lui-même. Il mène nulle part. On peut comprendre qu’il parle de censure ou d’autocensure. On comprend qu’il est en colère pour plusieurs raisons. À part ça, il n’y a que le rythme qui est super. On verra qu'ils sont loin d'être les seuls à faire ça. « Et c’est l’hypocrisie totale Peu d’espoir que ça déraille Et c’est l’apathie générale Peu d’espoir que les gens changent» « Écoute mon cœur Écoute la rage Écoute ce texte anthropophage Écoute ce mec qui vote réac’ Écoute cette mère seule qui craque Écoute le cri des animaux Quand on les enfouit dans un sac » Ils font des références et mettent du vocabulaire très varié. « Viens pas me juger Je fais ce que je peux Avec ce que j’ai grand C’est pas le carnaval des enfoirés Ni Augustin Legrand » Et puis c’est une bible de punchline comme je l’ai déjà dit. « Ces poumons t’éclairent Comme l’EDF au nucléaire » « Tu crois gérer Mais t’es mal digéré » Et j’en passe… KENY ARKANA : Personnellement, je trouve que le rap doit avoir un fort message. Un message politique, un message sur la société ou d’autres messages. C’est l’essence même du genre. Je sais qu’il existe certainement de grand rappeur, ayant compris l’intérêt du genre, que je ne connais pas ou que je n’ai jamais écouté. Mais je sais qu’il existe Keny Arkana. Quand je parle d’un rap que j’aime voir que j’adore, c’est elle que je vois. Quand Orelsan est le dieu du rap français, une grande référence inévitable, je considère Keny Arkana comme un prophète, une artiste de l’ombre qui ne craint pas d’être vaincue. Ce que j’aime dans ses raps est, d’abord, la mélodie qu’elle utilise en intro ou en fond en plus du rythme. Ensuite, elle rap vite. Elle reste totalement compréhensible, avec une bonne articulation tout en enchainant les vers sans pause. Et enfin, ses textes en eux-mêmes. Keny Arkana est extrêmement engagé. Ses raps sont pour la plupart politiques et, sans censure, sans manque de respect, elle met en avant tous les vices de la société et de la politique. Elle dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Tout ça, avec un vocabulaire varié et des effets de rythmes poétiques., sans parler de la longueur de ses textes. "Vie d'Artiste" : Quand je me suis penchée sur Keny Arkana, j’ai d’abord écouté 'Vie d’Artiste'. La musique raconte juste une artiste qui s’accroche à ses intérêts et qui subit toute la pression des maisons de disque et de sa vie d’artiste. « Rien à carrer de la vie d'artiste Petite n'a pas changé de bord J'suis celle que l'on prenait de haut Le nez toujours fourré dehors Je me moque de l'or pourtant captif Comme toi gosse de Babylone Mais pas dans vos cases qui nous cassent Laissez-moi penser j’ai pas besoin de pilote » Si la musique et sa vitesse m’ont impressionné, ce n’est pas le message qui m’a fait adorer Keny Arkana. L’atout majeur, ici, c’est sa manière têtue de rester qui elle est sans se laisser influencer. Elle tient à ses convictions, elle ne changera pas sa manière d’être même devenue riche. Et surtout, contrairement à beaucoup de rap que je n’aime pas (j’en reparlerais), elle ne fait pas de rap pour le succès, elle rap pour s’exprimer. Sa musique n’est pas un métier, c’est sa vie. Elle écrit ses textes car elle veut s’exprimer. « J'les écout’rai quand ils parl’ront D'humanité avant d’parler d’millions » Elle s’exprime toujours en utilisant beaucoup de vocabulaire, de références, et de figures de style. « Ma vie entière c'est du hors-piste À avancer dans le désert Ou postichée sur ma dune À mater la pente abrupte Entre le ciment et la Lune » Le ciment caractérise la ville. Elle explique que sa vie n’est pas conventionnelle ("hors-piste", "désert") avec du danger ("pente abrupte") et ceux en étant une enfant de la ville qui rode la nuit. « J'confonds pas l’but avec le moyen » Avec cette phrase, elle montre que le succès de star, l’argent, la vie d’artiste est un moyen pour son but à elle. Beaucoup considère la gloire comme étant un but, ce n’est pas son cas. En plus de cela, l’utilisation de "moyen" fait aussi référence à l’argent montrant bien que l’argent n’est pas l’objectif de son rap. « J'suis la plume de mon âme Qui était là quand petite fille Domiciliait sur le macadam? Personne! » Avec ça, elle explique pourquoi elle fait du rap. Sa musique est son âme, ses textes font partie d’elle. Si elle a commencé à prendre la plume c’est que, petite, elle se sentait seule. Abandonnée à son sort, sur "le macadam" (une chaussée). "V pour Vérité" : Si dans cette musique elle exprime son point de vue personnelle et son vécu, dans 'V pour Vérité', elle met en avant son point de vue politique anarchiste et appel à la désobéissance civile, une désobéissance différente de celle de La Boétie. Le nom est une référence à V pour Vendetta, une bande dessinée de 1982 qui parle d’un anarchiste. Vendetta est un nom emprunté de l’italien qui est utilisé pour parler de vengeance et plus généralement d’hostilité. La musique en elle-même fonctionne comme une pièce de théâtre. Elle commence par un journal télévisé où le journaliste décrit des scènes de violence faites par des anarchistes. C’est à ce moment que Keny Arkana coupe la chaîne avec un piratage pour s’exprimer devant les téléspectateurs. « Mesdames et messieurs, excusez pour la gêne Coupure momentanée de votre journal télé car notre voix est HS Besoin d'exprimer notre point de vue aux yeux du pays Exprimer pourquoi on a clamé qu'il était urgent de désobéir » Elle s’adresse aux personnes se fiant aux journalistes mais aussi à ceux qui ont effectivement des doutes mais continus d’obéir. À la quatrième phrase, elle parle déjà de la désobéissance. Le long de la musique, les journalistes vont reprendre l’antenne ce qui va entraîner un dialogue direct ou sur un long terme. « Veuillez-nous excuser pour cet incident technique, il semblerait que nous ayons quelques problèmes Excuse les problèmes techniques. Faut dire qu'ils ne veulent pas qu'on vous cause » « Chers téléspectateurs, vous venez d'entendre une propagande terroriste […] Mesdames et messieurs nous sommes ces jeunes qu'on ghettoïse Rappelez-vous de nos paroles lorsqu'ils nous diront terroristes » On observe aussi une évolution chez les journalistes. Au tout départ, ils disent « Mesdames, Messieurs, ». Repris par Keny Arkana tout du long au début et milieu de couplet afin de marquer une pause. Ce sera repris aussi par le commissaire quand il interviendra mais pas par le journaliste qui, au bout d’un moment, utilise « Chers téléspectateurs ». Le mot ‘téléspectateurs’ donnent l’impressions que ce ne sont plus des individus qui regardent mais juste des chiffres malgré le ‘chers’ qui tente de rendre intime, cela ne marche pas quand Keny Arkana réutilise ‘Mesdames, Messieurs’ peu de temps après. Tandis que les journalistes parlent aux chiffres, Kenya Arkana s’adresse aux personnes. Contrairement à certains raps politiques, Keny Arkana n’accuse pas. Elle ne va accuser que journalistes et politiques mais ne s’attaquera pas à ceux qui les écoutent. « Nous ne sommes pas vos ennemis, bien qu'ennemis du système » Elle utilise, comme toujours, des effets de rythmes : « Ils ont créées les règles telles quelles Telle et telle guerre tirant profit du sang de terre-mère » Par la métaphore, elle parle des guerres dans les pays riches en pétrole où d’autres pays vont en tirer profit. « Redessine demain devient peuple. Société redevient peuple. » Le rap politique n’a pas forcément de grand succès car dépend de l’avis de chacun. Il s’agit de son avis qui ne sont pas les mêmes que les autres. "Gens Pressés" : Cependant, Keny Arkana arrive dans d’autres de ses textes à critiquer une société sans accuser personne ou indirectement. Elle appelle à la désobéissance civile dans 'Gens Pressés' mais n’accuse personne et reste globalement vague sur son avis politique. « Babylone s'écroule quand on agit par nous-même alors brises tes chaines ! » En faisant, ici, référence à Babylone, une ville antique de Mésopotamie. Dans 'Gens Pressés', elle critique une société en manque d’humanité. « il court pour oublier qu'il s'est oublié dans le paraitre ... » La société est comparée à une prison. « pret a mourir pour défendre la cage qui a tué nos ames et tout ce qu'elles referment couleur d'usine, ou barreaux en fer horizon barrières, là ou murs nous encerclent » Son appel à la désobéissance se fait par l’expression métaphorique ‘brises tes chaines’ qui est répétée à plusieurs reprises le long de la chanson. « les gens se détestent, malédiction les gens se dépêchent sans savoir ou ils vont angoisse et stress, poisse, détresse » Elle décrit une société perdue, sans amour et surtout bouffé par la pression. Et pour donner en exemple les conséquences, elle parle de la jeunesse. « véridique chez jeunesse ya plus une once de rêve, tous trahis on se crève en secret on s'aime, on se haït on saigne si on faillit on serre, on crève si on cède » La jeunesse était le futur d’une civilisation si celle-ci est appelée à se relever contre une société ou une autre cela amène de grands changements. Keny Arkana n’est pas dupe, à utiliser l’exemple des jeunes, elle appelle à la désobéissance chez eux. « vas-y sauve toi de toi-même ! » Son dernier couplet se termine par cette phrase. Elle nous pousse à réfléchir et à se poser les questions. Elle montre aussi indirectement qu’on a le pouvoir de changer les choses et qu’on est en partie responsable. "Madame la Marquise" : Lorsque Keny Arkana critique la société, dans 'Madame la Marquise', elle passe par le personnage d’une marquise des temps modernes. Je ne sais pas si c’est volontaire ou non mais Paul Misraki compose en 1935 'Tout va très bien madame la marquise'. Dans cette chanson, il y a une aggravation des phénomènes qui arrive pendant l’absence de madame la marquise mais en lui répétant : « Tout va très bien, Madame la Marquise, Tout va très bien, tout va très bien. » Or, l’accident s’agit tout de même du suicide de son mari qui a provoqué un incendie qui a brûlé le château et les écuries provoquant la mort de sa jument. Ce n’est pas un petit accident mais on lui cache en partie la vérité. Comme une réponse à cette chanson, Keny Arkana nous présente 'Madame la Marquise'. « Tiens plus à son masque qu'à sa vie La même de New York à Paris Ne ressent rien, analyse, cultive l'avarice » C’est le portrait d’une femme très superficielle et cruelle. Juste avant, le milieu dans lequel elle vit est contradictoire. « Madame la Marquise, vie dans sa bulle à sa guise Prison dorée à bas prix Aveuglée, car ça brille, dis que la terre, ça salit » Le terme de ‘prison dorée’ est un oxymore appuyé par l'à bas prix’ montrant qu’en vérité Madame la marquise est loin d’être une marquise, juste une femme qui laisse paraître une richesse. Lors du refrain, Keny Arkana parle à la marquise lui disant que le château brûle. « Madame la Marquise, le château brûle, je sais c'est fou Pour une fois, je vous en prie, réveillez-vous Les flammes ont déjà attaqué les foules Regardez autour, Madame la Marquise Le château brûle, l'air est rempli de soufre Reste-t-il encore des issues de secours ? Réagissez avant que tout s'écroule Le temps est compté, Madame la Marquise » Dans les couplets, à plusieurs reprises on retrouve des termes rappelant le refrain et l’incendie. « Madame la Marquise, de grands concepts se galvanisent » L’égoïsme de la marquise devient dangereux, ne se préoccupant que d’elle-même. « Donc si l'pire arrive, Madame la Marquise n'en a que faire Axée sur son dîner du soir Elle doit faire un choix Entre ses plus belles parures et ses jolies robes de soies Faut qu'elle brille, brille, brille de mille feux » Elle ne se préoccupe pas de ce qui l’entoure persuadée qu’elle ne sera jamais touchée. « Accrochée à ses œillères et ses plans La guerre dans un coin de l'écran À moins qu'elle devienne attractive Madame la Marquise prend tout ça de haut Elle a perdu son pull de laine Cautionne la guerre tant qu'elle est loin » Tout du long, on s’imagine une personne détestable jusqu’à que le couplet se termine. « Et si tout le monde la défend C'est juste parce qu'elle est la société moderne » C’est le coup de maître, Keny Arkana utilise une métaphore filée où madame la marquise représente la société moderne, le château représente le pays et l’incendie sont tous les problèmes de la société, les guerres et les violences. C’est la description d’une société qui ne pense qu’à s’enrichir qu’importent les conséquences et ne se préoccupent pas des inégalités ni des problèmes voire ‘cautionne la guerre tant qu’elle est loin’. Donc un pays qui profite des guerres dans les autres pays. Chaque phrase de ce rap est construite avec un rythme, des effets de rimes, du vocabulaire. Bref, Madame la Marquise reste ma préférée du rap français. Et pour vous avouer, c’est avec ce texte que je me suis entrainé pour mon BAC de français. Pour les autres raps que j'apprécient... Ma préférence en matière de rap reste assez personnelle mais dans l’idée j’apprécie les propos qui sont tenus et la construction d’un texte. Si en plus, la mélodie et le rythme sont appréciables alors là je peux dire que c’est un bon rap. Vous verrez très rapidement que d'autres raps ne sont pas aussi riches que ceux-là. Pour information, j'ai été prendre les paroles sur paroles.net, comme celui-ci. A la revoyure pour la prochaine critique, qui ne devrait pas tarder.

  • Violet Evergarden

    Je l’ai adoré mais est-ce que j’ai eu raison de l’adorer ? Tout d’abord, j’aimerais parler à ceux qui ne vont certainement pas lire ses quelques lignes car « je ne connais pas Violet Evergarden, je ne vais donc pas lire ou je ne vais rien comprendre ». Je vais simplement vous dire que mes critiques sont adaptés pour tous. Vous aurez le droit à des explications sans spoil pendant une bonne partie de l’article. Vous pouvez donc le lire presque intégralement sans soucis et peut-être même avec l’envie de regarder Violet Evergarden. Et j’ai été bien embêtée. En effet, la personne qui m’a suggéré Violet Evergarden, coucou à toi, voulait que je fasse aussi une analyse. Or, si je parle de l’anime c’est forcément sous forme d’une critique. Don bah… Violet Evergarden. Commençons par le commencement et la présentation. Violet Evergarden est un light novel japonais. Un light novel, littéralement roman léger, est un roman avec les calories en moins. Plus sérieusement, ce sont des romans généralement dédiés aux adolescents et surtout aux petits lecteurs pas passionnés de grosses littératures. Celui-ci a été écrit par Kana Akatsuki et illustré par Akiko Takase. La date de la sortie de cet article est l’anniversaire du light novel car il est publié pour la première fois le 25 décembre 2015. BON ANNIVERSAAAAIIIIIREUUH ! Il est en 3 volumes. Le second est sorti tout juste quelques mois plus tard tandis que la conclusion est apparue en 2020. En 2018, Taichi Ishidate réalise l’adaptation en anime. Les musiques que vous pouvez entendre ont été composées par Evan Call. L’animation est en 13 épisodes avec Yui Ishikawa pour la doubleuse originale de l’héroïne qui est connue pour être la doubleuse de Mikasa dans L’Attaque des Titans. Pour la version anglaise, il s’agit d'Erika Harlacher, une spécialiste en doublage d’anime et de jeux vidéo tandis que je suis la doubleuse de la version française. Non, je rigole, c’est Helena Coppejans mais bon elle a le même prénom alors on peut dire que c’est moi. Kana Akatsuki écrit une version alternative de l’histoire, Violet Evergarden : Gaiden, dont l’adaptation en anime, Violet Evergarden : Eternité et la Poupée de souvenirs automatiques, est réalisé par Haruka Fujita. Taishi Ishidate ne semble pas avoir voulu faire cette version alternative, il a préféré réaliser le film, sortit en 2020 au Japon, pour conclure la première série. Tout récemment, le 21 novembre 2021, le film apparaît sur le Netflix français. En quelques lignes, Violet Evergarden est un drame. Les sujets sont la guerre, le deuil mais aussi et surtout les sentiments. Pour le synopsis, j’en parlerais en même temps que de développer ma critique. Mais je tiens à signaler que je n’ai vu ni le film, ni la version alternative ni lu les lights novel. Je me baserai donc uniquement sur la série de Taishi Ishidate. Et, je vous entends fans de Violet Evergarden, dès que j’aurais l’occasion je sauterais sur le film. Alors, Violet Evergarden, de quoi ça parle ? On évolue au départ dans un monde entièrement fictif au style steampunk. Steampunk c’est punk vapeur. C’est un style qui fait référence à la révolution industrielle du XIXème siècle avec énormément de machines à vapeur, comme le nom l’indique. On y retrouve un style vestimentaire très victorien, des industries et des usines, des rues pavées, ou encore des zeppelins de partout. Pour ceux qui ont encore du mal à se l’imaginer : La Planète au Trésor. Ce monde fictif n’a donc rien à voir avec la réalité. Les villes n’existent pas, les personnages n’ont jamais existé et la guerre n’a jamais eu lieu. Pourtant, il se déroule à l’époque de la Première Guerre mondiale. La sonorité des noms et des villes n’est pas sans rappeler l’Allemagne. Il s’agit donc d’un monde fictif qui fait référence à un évènement réel. Et cela et très pratique, l’histoire peut se permettre des incohérences et des anachronismes. C’est normal puisque c’est un monde fictif. Mais elle se permet aussi de dénoncer les choses de la réalité notamment la guerre. C’est à la fois un atout et un défaut. Il y a beaucoup d’incohérence, c’est un défaut. Cependant, le sujet est beaucoup moins lourd. On parle d’un drame sur la guerre. La plupart des films de guerres sont très difficiles à digérer pour des personnes sensibles. Le fait que ce soit une animation allège déjà cet effet mais ça l’est encore plus par le fait que le monde est fictif. Pas comme Le Tombeau des Lucioles où l’animation n’adoucit en rien le drame. Un monde steampunk qui dénonce la guerre dans une fiction aux éléments inspirés du réel cela est aussi très utile pour passer des messages forts. Et peut-être avez-vous remarqué le point commun avec les films de Miyazaki. Considérés comme des chefs d’œuvres de l’animation japonaise, les films de Miyazaki sont pour la plupart dans un monde steampunk très loin de la réalité mais qui dénonce la guerre et les conséquences de celles-ci. L’anime évolue dans un contexte similaire à ce qu’on peut trouver dans Le château ambulant par exemple. Chose assez originale, Violet Evergarden commence avec le personnage de Violet qui se réveille après la guerre. L’histoire se déroule en période où la guerre fait encore rage mais n’est, pour elle, plus qu’un mauvais souvenir. Je dis originale car rare. Très rare sont les films post-guerre. Beaucoup parlent des atrocités de cette dernière et rare portent un message d’espoir aussi fort que celui de Violet Evergarden. Mais j’y reviendrais. Ce qu’on apprend sur Violet c’est qu’il s’agit d’une orpheline sans nom qui, à l’âge de 14 ans, rejoint l’armée de Leidenschaftreich -j’avais dit sonorité Allemande- en tant que machine à tuer. Oui, première incohérence, sans parler de l’âge ou du genre du personnage, elle n’est décrite au départ que comme une machine qui a toujours su se battre. Mais on a dit, c’est un monde fictif alors c’est possible. On retrouve Violet, 4 ans plus tard, lorsque la guerre se termine. Elle a de graves blessures : des bras robotisés à la place de ses vrais bras -oui, un monde fictif on a dit, la médecine était assez avancée- et surtout la perte de son major Gilbert. La première chose qu’on sait d’elle, c'est qu’elle ne ressent rien. Elle ne montre aucun sentiment, comme un robot, comme une machine. Elle ne parle que très rarement, que si c’est nécessaire sauf les tous premiers mots qu’elle prononce où elle demande où est son major. C’est là que l'intrigue principale se lance : comprendre les sentiments. Elle n’est qu’un robot. Elle n’a connu que la guerre et ne sait absolument pas ni exprimer ni comprendre les sentiments. Tout l’anime va donc tourner autour de sa réinsertion. Pour cela, elle va devenir Poupée de souvenirs automatiques. Ce travail consiste à écrire, sur les belles vieilles machines à écrire très vintage, des lettres commandées par des personnes qui veulent exprimer leurs sentiments. Il peut s’agir, par exemple, d’une femme qui veut séduire un homme ou encore d’un écrivain en manque d’inspiration. Chacun des épisodes de l’anime présentera un personnage avec un certain vécu différents des autres et des émotions qui seront partagés à Violet. De cette manière, on la verra évoluer tout du long. Elle rencontrera plein de personnes différentes et fera face à plein de ressentis différents. Elle apprendra non seulement à saisir les nuances des sentiments des autres mais aussi de ses propres sentiments. L’anime est toutefois très répétitif. L’évolution sera flagrante à certains moments sans pour autant faire un bon dans le temps mais le contexte de base en lui-même fonctionne comme un épisode de NCIS. L’intrigue principale est très longue à se développer alors que chaque épisode aura sa propre intrigue indépendante de celles des autres. Violet Evergarden va apprendre énormément de chose. Sa réinsertion se fait avec un beau message positif. J’ai dit, plus tôt, que l’anime avait un fort message d’espoir. Il est là. Déjà, comme Rambo, il se passe après la guerre, ce qui fait un bien fou quand on compare à d’autres films de guerre. Mais contrairement à Rambo, on ne voit que rarement des scènes d’action mais surtout la réinsertion se passe bien. Dans le film Rambo, il y a de la violence due au fait que la guerre n’a pas lâché le personnage. Ici, Violet apprend à vivre avec ce qu’elle était avant. C’était une machine de guerre qui devient poupée de souvenirs automatiques. Tout l’anime, malgré les quelques scènes violentes montrant la guerre et la mort du lieutenant Gilbert, repose sur un message de paix et d’espoir. Il y a une ambiance douce et agréable malgré l’énorme drame qui s’y joue. C’est un message très fort. De mon point de vue personnelle, cela me touche beaucoup. Tout cet espoir autour de la réinsertion d’un ancien militaire est très beau. Il faut savoir, qu’encore aujourd’hui, il est très difficile pour un militaire de revenir à une vie « normale ». Beaucoup souffre d’énormes traumatismes à vie. Et beaucoup sont incompris par la société voire male vue. C’est encore plus le cas aux États-Unis. Plutôt que de vous expliquer, je vais reprendre le clip ‘Wrong side of Heaven' du groupe de groove metal Five Fingers Death Punch dont le texte dit, je paraphrase : ‘Il y a 300 000 vétérans SDF qui dorment dans la rue. Et ce nombre augmente. Plus de 1,4 million des militaires risquent de finir à la rue. 67% d’entre eux ont servi notre pays [les États-Unis] plus de 3 ans. Un soldat quelque part ne comprend pas pourquoi il est si facilement rejeté. Ils perdent leurs familles. Les divorces dans un couple de militaires ont augmenté de 42%. On estime à 460 000 le nombre d'anciens militaires souffrants de stress post traumatique. Un vétéran sans abri reste en moyenne 6 ans dans la rue. Il ne comprend pas pourquoi son sacrifice n’est pas apprécié. Un militaire toutes les 2 heures s’ôtent la vie de ses propres mains.’ Le texte en entier est très intéressant et les images saisissantes mais là n’est pas le sujet. Violet devient extrêmement attachante très rapidement par cette évolution où elle s’apprend à se connaître en même temps que nous on apprend à la connaître. Elle l’est encore plus quand elle arrive à mettre des mots sur ses sentiments depuis la mort de Gilbert. Grâce à des flashbacks, on revoit le passé et on voit des scènes entre ses deux personnages qui permettent d’intensifier les sentiments de Violet envers Gilbert et inversement. L'intrigue principale à son dénouement avec le moment où Violet réalise enfin ce que nous savons depuis le début : Gilbert est mort et ne reviendra plus. Il faudra attendre très longtemps pour que tous ses sentiments puissants soient exprimés. Violet fait enfin le deuil de cette perte à la fin de l’anime. Elle est enfin en phase avec tous les sentiments qu’elle a pu ressentir. C’est là qu’elle comprend non seulement les sentiments de Gilbert envers elle mais aussi ce que sa mort lui a engendré en elle. Elle apprend à devenir sensible à la mort, pour rappeler, c’était une machine de guerre dont la mort faisait partie d’une habitude. Et on observe chez elle le syndrome du survivant. Le syndrome du survivant est une culpabilité que possède une personne qui a survécu à un évènement tragique en voyant d’autres personnes y mourir. Ce syndrome a été reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé après la Seconde Guerre mondiale à la suite des nombreux traumatismes des victimes de la shoah. Cette maladie a des similitudes avec une dépression chronique ou un stress post traumatique. Les personnes qui en souffrent ont tendance à se demander « pourquoi je suis en vis ? Pourquoi eux et pas moi ? ». Ce syndrome est renforcé quand le patient y a perdu des proches. Les personnes sont persuadées d’y être en partie responsable ou d’avoir trahi d’où le terme de culpabilité. Récemment, de nombreux cas ont été recensés après les attentats. Les survivants du Bataclan, par exemple, ont été suivis pour ce syndrome ou un stress post traumatique. Violet Evergarden apprend à vivre avec cela. Comme pour la réinsertion, c’est un élément que je trouve personnellement très touchant. Le personnage principal n’est ni fort mentalement ni faible -ce sont des personnages comme ça qui manquent dans les Shonen. Tout l’anime est fort en émotions. C’est extrêmement intense sans qu’il y ait de scène d’action. Dans mon cas, chaque épisode m’a énormément fait pleurer. J’ai dévoré chacun d’eux-mêmes quand je pouvais plus respirer tellement que je pleurais. Et comme je vous l’ai dit à deux reprises, certaines scènes ou certaines choses m’ont énormément atteint du fait de mon vécu personnel. Mais avant de conclure sur mon avis personnel dédié aux personnes qui connaissent l’anime, je vais parler de quelques scènes ou épisodes qui m’ont extrêmement marqué. Attention, il y aura du spoil si on peut appeler ça comme cela. Une scène qui m’a fait extrêmement faite pleurer est quand on observe enfin pour la première fois Violet relâcher tous ses sentiments. Elle s’exprime de manière intense pour la première fois tout ce qu’elle ressent et on peut enfin observer son grand changement. C’est l’épisode où une mère, malade, demande à Violet d’écrire des dizaines de lettres. On peut observer la relation mère-fille et ce sentiment d’abandon chez la fille. Jusqu’à qu’on apprenne que toutes les lettres sont adressées à sa fille après sa mort pour lui souhaiter un joyeux anniversaire pendant une grande partie de sa vie où elle grandira sans sa mère. Pendant tout le long, Violet restera stoïque et n’affichera aucune once de sentiment si ce n’est de la sympathie pour la petite fille. À la fin, elle se met à exploser de larmes disant que c’était difficile de se retenir pendant tout ce temps. L’héroïne a enfin changé, elle est sortie grandit de cette expérience. Dans les scènes qui m’ont marquée, il y a bien évidemment ce qui est relié au passé militaire de notre personnage. Le vétéran qui sommeille en Violet revient lors d’un épisode où elle est appelée au front par un jeune soldat qui veut envoyer une lettre à sa fiancée. Lorsqu’elle arrive, elle le sauve de justesse lors d’une bataille où il termine grièvement blessé. Incapable de soigner sa blessure, il est mourant et dicte sa lettre à Violet qui, sans machine à écrire, va enregistrer le moindre mot pour pouvoir les rédiger après. Elle donnera cette lettre en mains propres à la jeune femme. Cette scène dénonce les conséquences de la guerre sans montrer les atrocités mais juste en montrant les émotions des personnes qui en sont victimes. La scène qui reste malgré tout la plus émouvante est celle qui montre Violet Evergarden incapable de faire le deuil de la mort de Gilbert. Il fallait longtemps avant qu’elle ne réalise sa mort. Quand on le lui dit, elle est incapable d’accepter. Elle ira même jusqu’au lieu où il est mort, creusant dans les débris, pour retrouver son corps. C’est la seule scène où on verra Violet exploser de sentiments. Elle est triste, elle est en rage. Elle comprend enfin ses propres sentiments et les exprime enfin. Mais ce qui est le plus horrible est de la voir s’acharner pour rien. Il est mort mais elle continue et se fait du mal. Bon après, je sais que la conclusion du film et du troisième volet peut apporter certaines choses assez dingues mais n’étant pas sûre, ne me dit rien. C’est dans épisode qu’on a le dénouement de l’intrigue principal ou une clé du dénouement. Elle a enfin passé un cap. Tout l’anime, elle était dans le déni. Dans cet épisode, elle est en colère et triste. Après cela, elle pourra enfin faire le deuil. Pour conclure, mon avis global est assez facile à saisir. J’ai adoré Violet Evergarden. J’ai ressenti énormément de sentiments et beaucoup de tristesse. Je n’ai jamais autant pleuré devant un film que devant Violet Evergarden. En ce qui concerne l’animation et les images, dans l’ensemble c’est très beau. Les décors sont extrêmement bien élaborés et le jeu de lumière apporte beaucoup à l’interprétation : sombre pour les scènes de guerres et lumineux pour les scènes d’espoirs même quand celles-ci sont tristes. Il y a beaucoup de lumière et de clarté dans cet anime ce qui montre tout ce message positif autour des sujets sombres. Les vêtements et le style steampunk sont personnellement tout à fait dans mes gouts. Vous me laisserez faire, je serais dans un style vestimentaire et décoratif très steampunk alors forcément ce style me plaît beaucoup dans l’anime. Cependant, toutes les images ne sont pas très belles. Certains plans sont magnifiques, d’autres sont très moyennes voire pas trop belles en fait. Mais dans l’ensemble les belles images sont plus nombreuses. En ce qui concerne les musiques, elles sont sympas. Certaines plus que d’autres mais dans l’ensemble je ne les trouve pas non plus spectaculaires. Les musiques me paraissent trop fades à côté des émotions qui s’y jouent. Je ne ressens aucun sentiment fort en les écoutants seuls et c’est dommage. Pour ce qui est de l’opening et de l’ending, ils sont bien mais je ne trouve aucun grand intérêt à parler d’eux. Je ne les apprécie pas plus que ça et lending je ne l’aime pas du tout. Au niveau du scénario, je rigolais au début dessus, il y a énormément d’incohérence et d'éléments inexpliqués dus en partie au monde fictif et à l’inspiration du réel. J’ai voulu comparer cela à Porco Rosso de Myiazaki mais lui a totalement assumé l’incohérence et est allé au plus loin dans l’inexpliqué avec un humain maudit en cochon. Je veux dire, Porco Rosso s’est littéralement un cochon qui parle donc forcément qu’il y a des incohérences et les autres incohérences paraissent, d’un coup, moins importantes et deviennent presque invisibles. Tandis que dans Violet Evergarden, tout est inspiré du réel et il n’y a rien de très loufoque. Les incohérences sont beaucoup plus visibles et cela forme des anachronismes assez étranges. Mais le pire reste le format de la série, ce sont des épisodes de NCIS. On n’est pas pris dans une péripétie qui nous fait perdre haleine et on peut vite se lasser en passant d’un épisode à un autre. L'intrigue principale est très longue à se développer qui fait que si on n'a aucun attachement on finit vite par ne plus y être intéressé. Tout est déjà résolu et il ne reste que la partie psychologique. Tout se joue avec les sentiments et la psychologie des personnages, tout n’est qu’interprétation personnelle et ressentis personnelle. Même le manque de scène d’action peut être négatif car beaucoup recherchent des palpitations surtout quand l’anime porte comme thème « la guerre ». Pour répondre à ma question au tout début : ai-je eu raison d’adorer Violet Evergarden ? Bah déjà, cette question ne se pose pas. Je l’adore c’est tout. Mais on peut se demander pourquoi je l’ai adoré. J’ai adoré le style qui est le mien et j’ai adoré la psychologie autour. Parce que j’aime ça. Je n’aime pas l’action mais les films psychologiques et tout ce qui concerne les sentiments ce sont mon truc. Mais pas forcément ceux des autres. Et ce qui me fait adorer Violet Evergarden est ma vision personnelle des thèmes abordés. Je l’ai adoré car personnellement je me sens concerné. Ce sont des sujets qui ont beaucoup d’impact sur moi, ils m’atteignent très facilement. Cependant, je conçois que chacun à des visions différentes des choses. Chacun a vécu des choses différentes. Sans cet avis qui me concerne, Violet Evergarden n’a rien d’exceptionnel je dirais même qu’il n’est pas si bon que ça. J’adore Violet Evergarden et je maintiens que je le trouve très bon mais je comprends tout à fait que certaines personnes n’apprécient pas ou sont insensibles à cet anime et je ne leur en veux pas. Mes raisons d’adorer Violet Evergarden sont les miennes et n’appartiennent qu’à moi. Les autres fans ont aussi leurs raisons, les mêmes ou d’autres encore. Les antis fans ont donc leurs raisons de ne pas aimer Violet Evergarden. Ce que j’aime n’est pas ce que les autres aiment. C’est ça l’intérêt des œuvres psychologiques, tous nos points de vue seront propres à notre vision du monde et uniquement la nôtre. P.S. / Je n'ai pas choisi cette vidéo par hasard. À la personne qui m'a conseillé de faire cet article, il me semble avoir vu que tu l'avais beaucoup écouté et comme j'apprécie aussi énormément Vulkain, je l'ai mise. Je te remercie de m'avoir conseillé là-dessus. J'ai failli oublier que je l'adorais. J'espère que l'article t'aura plu et aux autres aussi bien évidemment. Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Violet_Evergarden https://violet-evergarden.fandom.com/wiki/Violet_Evergarden https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=282026.html https://www.nautiljon.com/animes/violet+evergarden.html https://fr.wikipedia.org/wiki/Yui_Ishikawa https://fr.wikipedia.org/wiki/Culpabilit%C3%A9_du_survivant https://www.netflix.com/fr/title/80182123 https://dengeki.fandom.com/wiki/Kana_Akatsuki https://www.doctissimo.fr/psychologie/depression/differentes-formes-de-depression/syndrome-survivant

  • Noël et ses origines

    Des origines chrétiennes aux causes astrologiques... Noël est une fête incontournable de l’année. Autant Halloween n’est plus trop fêtée à part chez les enfants, autant beaucoup de familles dans le monde se réunissent encore dans le respect de cette tradition chrétienne. À l'instar de mon article sur Halloween (si vous ne l’avez pas vu, allez jeter un petit œil), je vais vous raconter les origines de cette fête. I- XXIème siècle------------------XIXème siècle Cette fois-ci, remontant dans le temps petit à petit. Aujourd’hui, Noël se fête du 24 au soir jusqu’au 25 décembre sans pour autant être associée à la religion. C’est une fête conviviale où les gens se réunissent, s’offrent des cadeaux autour d’un bon repas et d’un Sapin de noël décoré. Le 25 décembre est donc un jour férié en plus du 26 décembre dans certains pays ainsi que certains départements de France (en Alsace). A- Etymologie Le terme Noël vient du latin NATALIA qui est la racine de natalité et pas de Nathalie -enfin si de Nathalie aussi vu que le prénom a la même racine. Mais entre-temps, le terme latin a évolué chez les Celtes, NATALIA devient Nadel, Nadol ou Nedel voire Nollaig pour le gaélique. C’est ainsi qu’on retombe sur Noël. À la différence des langues germaniques dont les racines semblent différentes. Les Anglais disent Christmas où on retrouve la racine Christ de Jésus-Christ et le mot mæsse qui donne messe et qui signifie célébration. En allemand, on dit « les nuits sacrées » ce qui donne Weihnachten. B- Père Noël Le père Noël qu’on connaît aujourd’hui est le symbole de Noël. Il est né aux États-Unis et s’est popularisé partout dans le monde avec son manteau rouge et sa longue barbe blanche. 1) Dans la culture En Europe comme partout dans le monde, ce bon monsieur très gentil avec les enfants est popularisé grâce à la culture -d’où le terme de culture pop. En Europe, le père Noël finit par être apprécié grâce aux chansons comme celles de Tino Rossi en France-celui qui a fait en sorte que tous les noëls je chante la même chanson en boucle. En Allemagne, c’est “Douce nuit, Sainte nuit” (Stille Nacht, Heilige Nacht) qui est chantée en boucle depuis 1818. C’est Joseph Mohr qui a composé la musique inspirée d’un poème. Alors qu’en Angleterre, ils avaient John Lennon en 1972 pour chanter « Happy Xmas (War is Over) ». Aux États-Unis, les chansons de Noël ont évolué. Avant "All I Want for Christmas is You" de Mariah Carey qu’on entend dans toutes les comédies romantiques de Noël, il y avait Frank Sinatra pour faire un album dédié à Noël en 1948. Même en Ukraine, l'américain Peter J. Wilhousky a écrit « Carol of the Bells » sur la mélodie composée par Mykola Leontovych en 1914. Les films non plus ne loupent pas l'ambiance de cette saison. J’ai parlé des comédies romantiques mais il y a plein de films cultes de Noël comme « Maman, j’ai raté l’avion ! » de Chris Columbus de 1990 -un classique. En France, on ne passe pas à côté de « Le père Noël est une ordure » sortie en 1982 avec Christian Clavier. Et pour ceux qui sont frustrés de ne pas avoir de cadeaux à Noël vous pouvez toujours vous tourner vers le Grinch. Ce personnage vert antipathique créé par Dr. Seuss est apparu la première fois dans une histoire pour enfants en 1957. Il a eu son propre dessin animé qui est réapparu récemment accompagné des musiques de Danny Elfman et son film avec Jim Carrey pour reprendre ses traits. 2) Coca-Cola On pense que le père Noël rouge est apparu avec les publicités de la marque coca-cola qui voulait vendre leurs boissons fraîches en hiver. C’est faux. Certes, en 1931, l’illustrateur Haddon Sundblom a dessiné ce personnage buvant le soda jusqu’en 1964. Cette image a tourné un petit peu partout forçant les Européens à répandre cette culture américaine. En réalité, le père Noël rouge est apparu la première fois en 1823 grâce aux poèmes de Clement Clarke Moore. C’est après cette apparition que des dessinateurs américains reprennent la description de Clarke Moore pour représenter ce gros monsieur, au départ tout petit. C- Les traditions Tous les pays ont un peu leurs propres traditions en ce qui concerne Noël mais il y aussi des différences entre les régions. En France, Noël se fête en famille autour d’un bon grand repas qui dure toute la nuit. Ce repas de Noël est très important et le menu contient des choses que personne ne mange en dehors de cette période. Par exemple la bûche de Noël qui vient de la bûche qu’on faisait brûler dans la cheminée toute la nuit pour le réveillon de Noël, ou encore la dinde farcie. Dans les traditions chrétiennes, il y a bien évidemment la messe. Et dans les traditions alsaciennes on y retrouve les traditions allemandes. Il y a le sapin qui s’est répandu en dehors de la région, les marchés de Noël avec notamment celui de Strasbourg (on en reparlera) et surtout, le 6 décembre, on y fête la Saint-Nicolas (on y reviendra aussi) en mangeant des Manalas ("petits hommes"). On y trouve aussi la couronne de l’Avent. À la différence du calendrier de l’Avent, il n’y a pas de chocolat mais 4 bougies qu’on allume une par une les 4 dimanches avant Noël -Oui, si vous comptez bien, cet article est sorti le premier dimanche de l'Avent et non ce n'est pas un hasard. Pour les enfants, deux choix sont possibles. Soit on offre les cadeaux de Noël le soir du 24 en faisant sonner des cloches et en faisant en sorte qu’un faux père Noël dépose des cadeaux pendant que les enfants sont cachés, soit on offre au matin du 25. Quand les grands-mères répètent « Moi, en mon temps, on m’offrait une orange ! », les enfants reçoivent le nouveau Nerf ou le dernier jeu vidéo tendance de la Nintendo Switch. Après, généralement les cadeaux sont sous le sapin puisque trop grands pour rentrer dans un chausson, de nos jours. En Espagne, les festivités commencent le 22 décembre avec la grande loterie « El Gordo » au tirage chanté par des enfants. - C’est redondant. Les enfants reçoivent leurs cadeaux seulement le 6 janvier apportés par les Rois mages (on en reparlera). Au Japon, pays avec très peu de chrétiens, Noël est apparu en 1904 et se fête entre amis. C’est aussi une fête romantique où les couples se réunissent pour manger dans un restaurant et s’offrir des cadeaux. II- XIXème siècle-----------------IIIème siècle Au-delà du XIXème siècle, Noël était uniquement la fête religieuse qu’on connaît si bien. A- Les marchés de Noël Les marchés de Noël sont présents dans tous les villages. C’est une tradition aux origines allemandes qui a permis aux commerces en période hivernale. Parmi les plus beaux et les plus grands marchés de Noël qui existent, il y a celui de Nuremberg dont sa première édition date de 1628. Vous trouvez ça trop récent ? Alors sachez que le tout premier marché de Noël français date de 1570 et se trouve à Strasbourg. Il compte aujourd’hui plus de 300 chalets. Mais il est loin d’être le tout premier marché de Noël du monde. Il s’agit du marché de Noël de Dresde dont sa création date de 1434. B- Le sapin de Noël et décorations Le sapin de Noël à sa place dans les maisons pour Noël depuis 1521. Cette tradition commence en Alsace où les habitants découpent des arbres pour les décorer de pommes en référence à Adam et Eve. L’arbre choisi est un sapin dû aux croyances celtes. Chez eux, l'épicéa est associé à l’enfantement. Il devient donc le symbole de la naissance de Jésus et, de cette manière, le symbole de Noël. -La version "Mon beau sapin", en version original "O Tannenbaum", connue date de 1824 et est composé par le professeur allemand Ernst Anschütz. C- Saint-Nicolas Au départ, il n’y avait pas de père Noël mais un Saint-Nicolas appelé Santa Claus aux États-Unis après l’émigration des Pays-Bas au XVIIème siècle. En effet, Saint-Nicolas était nommé Sinterklaas aux Pays-Bas. Le mot se mélange au dialecte anglais présent aux États-Unis et devient Santa-Claus. Au départ, c’était lui qui offrait les cadeaux le 6 décembre mais pour la cohérence avec la religion chrétienne, cette date a été décalée au 25 décembre, jour de la naissance de Jésus. Saint-Nicolas a donc un passé germanique. C’est en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas que les mythes et les légendes autour de ce personnage se développent. La plus connue était celle de Saint-Nicolas qui sauve la vie d’enfants découpés par un boucher, Hans Trapp ou le père Fouettard. Le Saint-Nicolas peut être accompagné du Krampus, l'équivalent du père Fouettard en Autriche. Il y a même des chansons inspirées de ces personnages comme « L’enterrement du père Fouettard » de Maxime le Forestier de 1978 ou encore « Nicolas et Fouettard » de Valérie Sarn. Ces mythes sont inspirés du vrai Saint-Nicolas. Né au 3ème siècle après Jésus-Christ, Nicolas est un homme riche et généreux. Il donne de l’argent aux plus pauvres et aux plus jeunes et on lui associe des miracles d’où le fait qu’il devienne saint et surtout le saint patron des enfants. D- Le christianisme Ce n’est pas un mystère, pour les chrétiens, Noël fête la naissance du petit Jésus de Nazareth, bien que selon Matthieu et Luc, il serait né sous Hérode Ier le Grand mort en 4 avant Jésus-Christ -oui, j’ai mis J.C. en entier pour que vous compreniez l’incohérence. Cette fête envahit l’Europe à partir du IVème siècle. Elle remplace de ce fait toutes les fêtes du solstice d’hiver en Europe (on y reviendra). E- La crèche La crèche est présente encore dans certains lieux publics malgré les controverses, au Vatican et bien évidemment dans certains foyers de familles catholiques et protestantes. Il en existe de toutes les formes, de toutes les tailles, modernes ou en bois, recyclés ou en marbre… il y en a une infinité. Mais chaque crèche contient au moins une ferme, un fermier, quelques bétails, Marie, Joseph et bien évidemment Jésus. La figurine de Jésus est cachée, normalement, jusqu’au 25 décembre à la première heure. En plus, on peut retrouver d’autres figurines en lien avec la Bible, comme les Rois mages, ou d’autres personnages qui n’ont aucun rapport avec la Bible. Cette scène représente l’évangile selon Matthieu qui raconte le massacre commis par Hérode Ier le Grand. Ce roi de Jérusalem craignait de perdre son trône surtout quand les philosophes et penseurs antiques avaient annoncé la naissance du « roi des Juifs » à Bethléem. Pour être sûr de ne pas être détrôné, Hérode demanda d’exécuter tous les enfants de sexe masculin -comme le pharaon avec Moïse. Joseph eut ouï dire de cette nouvelle loi et prit la fuite avec sa femme enceinte et vierge. Ils se retrouvèrent au milieu de nulle part quand un fermier leur offrit une place dans sa crèche (qui est une mangeoire pour animaux) pour qu’ils s’y cachent et surtout pour que Marie puisse accoucher. Les Rois mages apparaissaient aux côtés de Jésus 12 jours après sa naissance, le 6 janvier. En réalité, Jésus aurait dû naître le 6 janvier (on en reparlera). Cette journée est célébrée par l’Épiphanie avec une galette des rois. Ils sont au nombre de trois à avoir suivi une étoile pour les guider vers cet enfant et lui offrir des cadeaux à sens métaphorique. III- IIIème siècle------------------ La religion chrétienne s’étant répandue avec cette croyance, les Romains, encore présents sur une grande partie du pourtour méditerranéen, sont obligés de s’adapter. Leurs croyances croisent donc celle de la naissance de Jésus ou plutôt la naissance de Jésus est en accord avec les fêtes romaines de cette période- comme par hasard. Il faut savoir que les Romains ont des jours de fête et des jours fériés de partout dans leur calendrier alors une fête aux alentours du 20 décembre, ce n’est pas anodin. A- Solstice d’hiver Aux alentours du 21 décembre, les rayons du Soleil arrivent en plein profil sur la terre comme au 21 juin. C’est ce qu’on appelle le solstice. Avec la rigueur scientifique, en réalité c’est quand l’axe de la terre est incliné au maximum par rapport au soleil dans un sens ou un autre. La longueur des jours et des nuits change et c’est à ces dates-là qu’on observe la différence. Au solstice d’été, les journées se rallongent alors qu’au solstice d’hiver elles deviennent beaucoup plus courtes. La date précise du solstice d'hiver est impossible à définir. Après avoir fait mes calculs à partir du logiciel Stellarium et entre la nuit du 24 aux 25 et la nuit du 21 aux 22 décembre, on retrouve la même longueur de nuit et ceux en 2021 comme en -40, c’est-à-dire environ 12 h. La nuit la plus longue de l'année s'étend sur 4 nuits. -Voyez que je me suis placée à Jérusalem avec les horaires de Paris d’où le décalage du soleil qui se couche à 16h et qui se lève à 4h du matin. Remarquez aussi que je n'ai que ça à faire de ma vie... Grosso modo, il s’agit d’un cycle. A partir du 21 juin les journées vont se raccourcir petit à petit jusqu’au 21 décembre où les journées vont commencer à se rallonger jusqu’au 21 juin de l'année d'après. Comme pour Halloween qui fête l’entrée en hiver, ou ses opposés qui fêtent donc l’arrivée de la saison chaude, il y a toujours eu des croyances populaires autour de ces fameuses longues nuits et du retour du rallongement des journées. Si la religion chrétienne a trouvé que c’était une bonne idée d’avancer la naissance de Jésus à cette date-là c’est pour la renaissance. La natalité de cette période fait référence à la natalité du soleil qui revient d’où le fait que ce soit le 25 décembre, dernier jour avant que les journées ne se rallongent. C’est ainsi que tous les peuples ont honoré l’hiver et le solstice d’hiver en cette période. Les Égyptiens, par exemple, avaient des monuments comme le temple de Karnak pour le dieu Amon-Rè où le soleil du solstice d'hiver éclaire tout le site habituellement dans l'obscurité. B- Les Saturnales Les chrétiens ne sont pas les premiers à placer la natalité à cette période vue que cette idée venait des Romains. Comme je le disais plus tôt, la naissance de Jésus s’est comme par hasard placée à une date qui arrangeait les Romains devenus chrétiens entre le 1er et IIIème siècle. Ces derniers possédaient déjà une fête dédiée au solstice d’hiver aux alentours du 21 décembre : les Saturnales. Cette fête est en l’honneur du Dieu Saturne, l’équivalent du titan Cronos chez les Grecs. Saturne est un dieu, qui mange les enfants, qui a permis à la civilisation mais aussi à l’agriculture. Il réapparaît pendant les Saturnales afin de permettre aux récoltes malgré l’hiver. L’Empire romain ne fait pas les choses à moitié. Les festivités durent plusieurs jours et c’était un moment de joie pour tout le monde. C’est le seul moment de l’année où les esclaves profitent d’une liberté en échangeant les rôles entre maîtres-esclaves. Les écoles, le travail, les tribunaux et même les exécutions s’arrêtent pendant cette période -il s’agit en quelque sorte des premières traces de la trêve de Noël. Les commerçants profitent de la vie dans la cité pour vendre leur produit sur des marchés -Eh oui, l'origine des marchés de Noël. Tout le monde participait aux célébrations, maîtres, esclaves et même femmes et enfants, personnes qui d’habitude n'ont aucun droit. Ils festoient, mangent, boivent et s’offrent des cadeaux. Les enfants reçoivent une figurine et on décore les maisons avec du houx, du gui ou encore du lierre- encore une tradition qu’on a gardée. C- Yule Je vais être honnête tout de suite, cette partie ne va pas être facile autant pour vous que pour moi. Vous avez peut-être tiqué sur la plupart des traditions que je cite plus tôt, soit parce que vous ne vous y attendez pas du tout, soit parce que « heee j’ai vu une vidéo dessus et ils ne disaient pas du tout la même chose ». Laissez-moi vous expliquer. Vous avez peut-être tiqué sur la bûche de Noël. Cette tradition tout droit venue des pays germaniques est aussi racontée comme étant une bûche brûlée pendant 12 jours ou avec 12 bougies dessus en hommage aux 12 mois à venir. Remarquez que la plupart des traditions nous viennent de ces pays : le sapin de Noël, le marché de Noël, même la couronne de l’Avent et même le gui qu’on retrouve chez les Romains. Difficile de savoir qui a copié qui est qui s’est inspiré de qui pour les traditions. Ce qu’on peut dire c’est que Yule est une fête païenne, a priori germanique, pour le solstice d’hiver bien qu’on retrouve Yule chez les Celtes et aussi les pays scandinaves. Cela paraît encore logique vu que les Celtes ont envahi tous les pays germaniques et scandinaves. 1) Les erreurs Avant de vous expliquer ce qui me paraît sensé sur cette fête païenne, je vais vous expliquer en quoi mon travail de recherche a été complexifié. Yule étant une fête païenne donc très peu de traces écrites donc seulement des interprétations d’historiens ou d’interprétations d’interprétations d’interprétations d’historiens. Dans ce que j’ai pu trouver au premier abord douteux, il y a bien évidemment tous les sites de blogs personnels, comme celui que vous lisez actuellement à la différence que vous pouvez retrouver mes sources en bas de l’article. Il y a aussi les articles et vidéos sur les pratiques druidiques ou vikings pour fêter Yule qui sont… Sachant que ce sont des peuples avec des traditions orales et aucune source écrite sur leurs coutumes disons qu’il est impossible de savoir clairement comment ne pas frustrer nos elfes de maisons. -Je trouve que cette parodie va très bien avec le texte car ça brise vos rêves et j’aime briser vos rêves. Ou encore d’autres sites qui n’ont aucun rapport avec Noël, l’histoire ou le folklore européen. Une vidéo commence par « calendrier païen » sans expliquer lequel. Par définition, un peuple païen est un peuple préchrétien, polythéiste ou sous influence gréco-latine. Par définition, le calendrier Maya, le calendrier romain ou encore le calendrier chinois correspondent au terme « calendrier païen », ça n’a pas de sens dit comme ça. Pire, un site, je le cite : « célébrer la nuit la plus longue de l’année et l’équinoxe d’hiver ». Vous ne voyez pas le problème ? Equinoxe d’hiver, ça ne vous choque pas ? Donc sachez que, de ce que je vais vous dire à la suite, rien ne vient de ce site. Il aura beau avoir des choses précises et exactes, pour répéter cette erreur et ne pas l’avoir corrigée avant publication, il faut vraiment avoir rien à foutre de la rigueur (l’équinoxe c’est en automne et au printemps). Comprenez que j’étais énervée. 2) Origines préchrétiennes Mais finalement, j’ai pu m’en sortir. En période préchrétienne en Europe, les pays s’inspirent des traditions, donc, gréco-romaines et en l’occurrence des Saturnales pour le solstice d’hiver. Chez les Scandinaves, on fête Yule. Son nom vient du terme Jul ou Jol qui dans les pays du nord de l’Europe signifie solstice -pourquoi se casser la tête quand on peut faire simple. Yule était déjà une fête de la renaissance avant le christianisme. En cette période, il n’était pas difficile de croire en la naissance d’un Dieu soleil qui rallonge les journées et met en quelque sorte fin à la période très sombre qui est mise en évidence par la Samain chez les Celtes- c’était très simple de remplacer ‘ce Dieu païen’ par un Messi, fils du Dieu unique pour une religion monothéiste. D’ailleurs, la couronne de l’Avent symbolise la clarté qui revient par ces 4 bougies représentant les 4 soleils pensant qu’il y avait un soleil par saison. Les bougies sont rouges en Germanique, de préférence, afin de rappeler le feu mais chaque pays sous invasion celte a son propre code couleur : blanches en Suède pour la pureté et violettes en Autriche pour la pénitence. Même si la couronne est aujourd’hui une décoration pour porte, on garde la tradition avec le calendrier de l’Avent. 3) Origines nordiques Chez les Nordiques, Yule est célébré pour Njörd, le Dieu de la fécondité. C’est là qu’apparaît un noble nordique à dos d’un cheval blanc accompagné du fils d’Odhin qui châtie les méchants. Vous ne voyez pas de ressemblance ? Ce sont bien évidemment les premières légendes de Saint-Nicolas et du Père Fouettard. Au Pays Basque, ces légendes sont remplacées par un charbonnier noir qui descend la montagne métaphore du soleil d’automne qui meurt. 4) Origines germaniques En ce qui concerne la fête de Yule, ou Jul pour les Germains, elle est appelée la Neu Helle, qui veut dire nouvelle clarté. On y sacrifie des animaux, notamment des sangliers, pour les manger à la Neu Helle. On y allume un feu, le Feu de Jul, on y chante, le Chant de Jul… Bref, il s’agissait de festivités comme on en retrouve encore aujourd’hui partout. D’après M. Tille, Yule est une saison dans le calendrier germanique de mi-novembre à mi-janvier. C’est une période hivernale où les Germains mangeaient un grand repas. 5) Origines celtiques Pour les Celtes, toutes leurs fêtes sont pensées selon l’agriculture. On retrouve Samain, Beltaine et d’autres mais on remarque facilement qu’il n’y a pas de fête pendant les équinoxes et les solstices. Mais on remarque que leur calendrier est décalé, simplement, avec le calendrier des solstices et des équinoxes, rappelant ainsi les 4 points cardinaux et les 4 points entre chacun d’eux. 6) Lucis Chez les païens Lyonnais, la renaissance du soleil est représentée par Lucie, venant de Lucis qui signifie lumière, mais peut être appelée Blandine ou juste Luce. Cette jeune femme est une vierge pure à l’immaculée conception…- Marie existait avant les chrétiens. Lucie devient rapidement Sainte-Lucie de Syracuse dans le christianisme et elle est honorée le 13 décembre. A Lyon, elle est fêtée avec un jeu de lumière dès le début du mois de Décembre. Cette Lucie existe en Norvège, en Suède et même en Hongrie. Généralement, on la met à l’honneur en mettant des bougies allumées sur la tête de jeune fille blonde. Pour les autres cultures païennes, dont les Gaulois, certaines traditions étaient de travestir les hommes. La plupart du temps, on retrouve un peu partout les mêmes traditions inspirées des Saturnales et des mêmes croyances autour de la renaissance du soleil. -Voyez comme toute cette partie est fLoU. IV- Conclusion Toutes nos traditions et même nos croyances associées à Noël viennent d’une seule et même origine : les Saturnales. Bien que chaque pays se soit adapté en y associant leurs cultes et leurs croyances, on retrouve cette même cohérence entre astrologie et festivité. Seulement, le christianisme s’est emparé de toutes ces traditions et de toutes ces bonnes idées autour de l’astrologie pour en faire son rite. C’était une bonne idée d’associer le renouveau du soleil avec la naissance d’une divinité. C’était une bonne idée d’avoir une femme pure comme allégorie de la lumière. Cependant, se travestir en femme, ça ce n’était pas une bonne idée en a décidé la religion. Et combien d’autres rituels ont disparu après l’expansion du christianisme ? L’inquisition a fortement stoppé ces croyances et en fait même l’œuvre du diable, assimilant les Celtes à des sorcières néfastes. Le christianisme a enlevé beaucoup de notre culture au point qu’aujourd’hui on ne sait même plus pourquoi on offre des cadeaux aux enfants. Mais ce qui a réellement effacé toutes traces des origines germaniques des traditions est la Seconde Guerre mondiale. Heinrich Himmler, un haut dirigeant SS et ministre de l’Intérieur du troisième Reich, a réinstauré Julfest. Elle reprend la base de la fête païenne tout en ayant un léger espoir de mettre fin aux religions monothéistes, juive et chrétienne. Après la Seconde Guerre mondiale, tout ce qui s’est passé pendant et avant en Allemagne a été effacé, surtout les traditions allemandes. Savoir qu’on a perdu l’origine d’une des fêtes les plus imposantes du monde à la suite de la Seconde Guerre mondiale nous fait se poser la question : qu’a-t-on perdu d’autres ? Une petite playlist spéciale Noël ? Allez, une petite playlist ! Sources : Quelques vidéos : https://www.youtube.com/watch?v=KLETc3F0Tto https://www.youtube.com/watch?v=et6zDn6Odr0 https://www.youtube.com/watch?v=9HRat-Y1M7Y https://www.youtube.com/watch?v=i2-Q_ObdE-4 Origines https://www.linternaute.fr/actualite/guide-vie-quotidienne/1183294-origine-de-Noël-une-tres-vieille-histoire/ https://fr.wikipedia.org/wiki/No%C3%ABl Marchés de Noël https://www.lalibre.be/lifestyle/magazine/2016/11/24/10-des-plus-beaux-marches-de-Noël-du-monde-RHG2ISBZH5HURM76UHAWIG55NQ/ https://fr.wikipedia.org/wiki/March%C3%A9_de_No%C3%ABl https://www.mangeonsbien.com/savoir-plus/le-saviez-vous/marche-de-noel-origines-paiennes/ Père Noël https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A8re_No%C3%ABl https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/Noël-origine-pere-Noël-10469/ https://www.cosmopolitan.fr/,la-veritable-histoire-du-pere-Noël,1985229.asp https://fr.coca-cola.be/lifestyle/coca-cola-et-noel/coca-cola-et-le-pere-noel-une-histoire-magique Saint-Nicolas https://en.wikipedia.org/wiki/Saint_Nicholas https://www.stnicholascenter.org/who-is-st-nicholas https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnons_de_saint_Nicolas https://www.lexilogos.com/saint_nicolas_conte.htm https://www.babyfrance.com/fr/guide-bebe/mon-enfant/fetes-anniversaires/noel-pour-les-enfants/6189-la-legende-de-saint-nicolas--de-lhistoire-au-conte Religion https://www.caminteresse.fr/culture/qui-etait-moise-1180059 https://www.gotquestions.org/francais/differences-catholiques-protestants.html https://www.maxisciences.com/religion/quelles-differences-y-a-t-il-entre-catholiques-et-protestants_art45952.html https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucie_de_Syracuse Culture https://en.wikipedia.org/wiki/Carol_of_the_Bells https://fr.wikipedia.org/wiki/Maman,_j%27ai_rat%C3%A9_l%27avion_! https://en.wikipedia.org/wiki/Grinch Traditions https://agriculture.gouv.fr/dou-vient-la-tradition-de-la-buche-de-noel https://meilleur-en-allemand.com/noel-en-allemagne-7-evenements-et-traditions/ http://racines.traditions.free.fr/fet1noel/fet1noel.pdf https://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte-Lucie_(f%C3%AAte) https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_Himmler#La_mise_en_place_d'un_contre-mod%C3%A8le Yule http://www.le-sidh.org/wicca/sabbats/solstice-dhiver/yule-traditions-activites-magiques/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Yule https://www.btlv.fr/traditions-les-8-fetes-paiennes-celtiques-traditionnelles-de-samhain-a-mabon.html http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/YULE/fr-fr/ https://mysticsmoons.com/2019/12/04/yule-histoire-symboles-et-correspondances/ https://nielestormulv.wordpress.com/2014/12/12/yule-la-fete-de-la-lumiere/ https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/pa%C3%AFen/57253 https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/00155870802352178 https://en.wikipedia.org/wiki/Alban_Arthan https://www.proquest.com/openview/abcd5858e48f0434b0c8a040a4e04f87/1?pq-origsite=gscholar&cbl=1818271 Astrologie https://fr.wikipedia.org/wiki/Solstice https://egyptophile.blogspot.com/2014/06/21-decembre-solstice-karnak-les-rayons.html?m=1 Les Saturnales https://fr.wikipedia.org/wiki/Saturne_(mythologie) https://www.mythologica.fr/rome/saturne.htm https://archeologiaweb.wordpress.com/2016/07/22/les-saturnales-une-fete-romaine-ou-les-esclaves-prennent-la-place-des-maitres/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Saturnales Petit mot de fin : J’espère ne pas avoir trop brisé vos rêves, ni trop fait mal à la tête. Pour moi, cet article a été ultra compliqué à faire. Les sources m’ont énervée, je n’avais pas forcément d’inspiration et j’ai dit certainement beaucoup de conneries. J’ai essayé de faire au mieux avec ce que j’ai pu comprendre et beaucoup de mon interprétation personnelle. Je remercie un ami qui m’a évité de chercher des informations dans des sites pas très fiables et bien évidemment je remercie ma famille, mon père, qui durant mon enfance m’a appris énormément des traditions alsaciennes que je garde encore et qui m’ont beaucoup aidé pour trouver un fil conducteur dans cet article. Finalement, Noël ce n’est pas tant la fête qui est importante, ni les vieilles traditions ancestrales, Noël c’est avant tout ce qu’on inculque à nos enfants, les rêves qu’on leur crée et l’envie de continuer à inculquer ces valeurs à leurs enfants à leur tour. Je n’aime pas spécialement Noël mais j’apprécie énormément toutes ces petites choses qui font de notre Noël une fête différente de la vôtre. Eh ben, il était temps que je finisse là, je commence à parler avec mes émotions. Joyeuses fêtes !

  • La fête des morts, Samain et Halloween

    Fête des morts ou des vivants. De la culture celte à nos dessins animés d'aujourd'hui. I- Introduction Le mois d’octobre est marqué par Halloween. Cette fête a lieu le 31 octobre, la veille de la Toussaint. À force de dire des âneries sur cette fête pendant quelques années, beaucoup sont maintenant au courant des origines d’Halloween. Mais vu qu’on n’en parle jamais assez et qu’on mélange tout, laissez-moi vous présenter « la veille de Tous les Saints ». II- Samain Aux origines de l’origine, les premières traces d’une fête « des morts » sont associées aux Celtes bien qu’on n’en soit pas si sûre. Halloween prendrait racine chez Samain, une fête païenne intraçable. Les tumulus, dolmens et autres monuments préhistoriques, pouvant être associé à un culte dédié aux morts, datent du Vème millénaire avant J.C. Or, les Celtes envahissent une grande partie de l’Europe seulement aux alentours de 300 avant J.C. Samain ne serait donc pas forcément à l’origine celte. La croyance à l’origine de Samain est liée aux croyances des fées, elfes, korrigans et autres noms selon les régions. Des elfes pour les croyances germaniques et des korrigans pour la Bretagne par exemple. Ces créatures fantastiques, plus ou moins viles ou bienveillantes, seraient, selon certaines sources, les âmes des défunts cherchant un nouveau corps. La réincarnation faisant partie de la croyance des peuples, cette période de l’année est le moment où les morts peuvent revenir. Les gaels, celtes d’Ecosse et d’Irlande, marquent l’arrivée de la saison sombre (de novembre à avril) par Samain. Les Celtes coupent l’année en deux saisons : une saison sombre et une saison claire. L’antipode de Samain est Beltaine, « le feu de Bélénos ». L’intérêt des rites pendant Samain est d’espérer d’éviter la famine, les maladies et tout ce qui peut être engendré par le froid de l’hiver. En effet, à partir de l’automne les récoltes se font moindres et on mange surtout du potiron. Les fermiers ‘trient’ les animaux en prenant les bestiaux malades et faibles pour les ‘sacrifier’ afin d’éviter de répandre la maladie aux bétails en bonne santé et qu’ils puissent passer l’hiver sans risquer la famine. Les guerres cessent pour éviter des armées entières mourir de froid et les maladies se propagent beaucoup plus facilement. Les religieux fêtent donc pendant trois jours et trois nuits aux alentours de la première semaine de novembre suivant le calendrier lunaire. On associe des rites druidiques à la Samain mais les traditions orales des druides ont fait qu’on n’en sait rien. Chez les Celtes, Samain est une ‘porte’ vers l’Autre Monde ou le Sidh, là où les morts et les vivants peuvent communiquer et même traverser d’un monde à l’autre. En Irlande, la légende raconte les mésaventures d’héros qui se font inviter par des Banshee, des créatures féminines messagère de l’Autre Monde, pour aller dans le Sidh et y passer quelques heures. Seulement, le temps qui passe dans le monde des morts est très différents de celui dans le monde des vivants. Les quelques heures ont en réalité duré une éternité rendant impossible aux héros de revenir parmi les vivants. Les Banshee, par ailleurs, sont des fées ou des âmes défuntes qui, dans le folklore gaélique, sont de sorte de représentantes des terres et des familles irlandaises. La venue d’une Banshee était annonciatrice de la mort prochaine d’un membre de la famille, généralement accompagnée d’un cocher sans tête et le bruit sombre d’une charrette. La légende varie selon les époques. Un coup, la banshee lave le linge des personnes qui vont mourir à l’image de la lavandière de nuit, un coup elle émet des pleurs et des gémissements dus à une ancienne pratique gaélique et plus récemment elle crie de manière terrifiante comme le ferait l’auto-stoppeuse fantôme. Samain est donc une fête de transition d’une saison à une autre et aussi un portail vers l’Autre Monde. III- La Toussaint Par la suite, C’est la Rome antique qui envahit l’Europe jusqu’au Vème siècle. Les Romains ont plusieurs fêtes dédiées aux morts. Que ce soit une fête pour se recueillir auprès d’une sépulture le 22 février ou les rites de Lemuria en mai pour protéger le foyer des esprits malfaisants. Mais jamais les fêtes romaines n’ont changé aux croyances des peuples gaéliques et bretons. C’est l’arrivée du christianisme qui va modifier les choses. En 610, le pape Boniface IV fait du 13 mai la fête des martyrs. Une fête dédiée aux chrétiens décédés. La Toussaint se célèbre le 1er novembre seulement à partir du VIIIème siècle sous Grégoire III, peut-être car en Angleterre il y avait déjà le Samain début novembre. C’est ainsi qu’on perd la partie changement de saison. La période n’est plus une porte entre deux mondes, elle devient une commémoration pour les défunts. C’est à partir de là que vient le culte des morts. Pourtant les croyances ont persisté notamment en Bretagne jusqu’au XXème siècle. On pensait que la nuit de la veille de la Toussaint les âmes des morts revenaient rendre visite à leur famille. On y laissait la porte ouverte, de la nourriture sur la table et le feu allumé dans la cheminée pour ses morts. Le lendemain de la Toussaint, il y a la Commémoration des fidèles défunts qui prendrait ses origines surtout dans les fêtes romaines. À la différence de la Toussaint, la commémoration consiste en des cultes comme allumer des bougies dans un cimetière. Ce rite a été remplacé par un fleurissement de chrysanthèmes des cimetières depuis le XIXème siècle. Et pour des soucis de jours fériés, la commémoration du 2 novembre se fait le 1er novembre. IV- Halloween Au cours de la longue période de guerre entre catholiques et protestants, l’Irlande partage des relations pas vraiment amicales avec l’Angleterre depuis le XIIème siècle. On parle de privation de culture par les Anglais. Les musiques traditionnelles et les danses irlandaises sont interdites. En 1800, à la suite de l’Acte d’Union, l’Irlande fait intégralement partie du Royaume-Uni de Grande-Bretagne. Or, à cette époque l’Irlande était majoritairement catholique alors que l’Angleterre imposait le protestantisme. Les Irlandais se sont de plus en plus attachés à leur culture peu de temps avant l’Acte d’Union créant l’Expédition d’Irlande de 1798, une rébellion influencée par la Révolution américaine -que ce que cette révolution n’a pas influencé ? Tenant absolument à garder leurs racines et leur liberté, les Irlandais ont fait ressurgir les anciennes croyances païennes et notamment la fête de Samain. A la différence que, plutôt que d’être fêtée pendant trois jours, on la fête uniquement la veille « de la fête des morts » influencé par la Toussaint du christianisme. On ne l’appelle alors plus Samain, la langue gaélique ayant été interdite par la domination protestante, mais « All Hallows -Even » qui se traduit de l’ancien anglais par «la veille de Tous les Saints ». Le nom se contracte et devient Halloween. Halloween porte la jack-o’-lantern comme symbole. Il est difficile de savoir d’où vient la légende de « jack with a lantern » précisément car il s’agissait d’un conte oral au départ. Il raconte l’histoire de Jack, un maréchal-ferrant irlandais, avare et ivrogne. Un soir, à la taverne, il bouscula le Diable. Ce dernier tenta de convaincre Jack à pactiser avec lui. L’homme demanda alors qu’il lui offre un dernier verre. Le Diable se transforma en pièce afin que Jack puisse se payer son verre mais sur cette pièce il y avait une croix d’argent qui enferma le Diable sous cette forme. L’ivrogne demanda au Diable de ne pas réclamer son âme avant 10 ans. Les années s’écoulent et 10 ans plus tard, Jack croisa le chemin du Diable qui vient prendre son âme. Mais le fourbe demanda au Diable de lui prendre une pomme sur l’arbre. Le Diable s’accroche aux branches de l’arbre et Jack grave une croix sur le tronc. Le Malin étant de nouveau piégé, il accepta de ne jamais prendre l’âme de Jack. A sa mort, l’homme ne pouvait accéder ni au paradis ni à l’Enfer. Il prit un morceau de charbon ardent et le plaça dans un navet creusé pour s’en faire une lanterne et errer à jamais. On lui donna le surnom de Jack-o’-Lantern et revint chaque année le jour de sa mort à Halloween. Cette légende fait allusion à un veilleur de nuit. La tradition en Irlande était de creuser un navet, ou un rutabaga, des légumes principalement récoltés en Irlande, et d’y mettre une bougie à l’intérieur afin de représenter les âmes perdues. Selon certaines théories, la flamme à l’intérieur du crucifère représente l’énergie vitale d’une personne, en quelque sorte, son âme. Tandis que le visage sculpté n’est là que pour faire de mauvaise farce et pas uniquement à Halloween. C’est à la suite de la Grande famine en Irlande, entre 1845 et 1850, qu’il y a l’exode massif des Irlandais aux Etats-Unis. Cette migration a amené les traditions Irlandaises jusqu’aux Etats-Unis puis elles se sont répandues au début du XXème siècle. C’est comme ça qu’on associe la fête d’Halloween aux Américains. Cependant, le continent américain n’est pas un pays avec beaucoup de navets. La tradition de la jack-o’-Lantern est modifiée remplaçant le navet par un cucurbitacée très présents sur place : la citrouille. Sa facilité à creuser fait d’elle le symbole de cette tradition. V- Le Jour des morts au Mexique Avec une expansion ‘’PACIFIQUE’’ (noté l’ironie dans ce terme) du christianisme dans le monde, le Mexique est catholique et on y fête la Commémoration des fidèles défunts le 2 novembre. La « dia de los muertos » est une célébration grandiose au Mexique. Elle commence le 31 octobre et dure jusqu’à la date officielle de la commémoration. Le premier jour, on rend hommage aux ‘angelitos’, les enfants morts, avec des autels et des gouters sucrés. Le lendemain, ce sont les adultes décédés qui sont rendus hommages. Si les deux commémorations sont séparées c’est avec les origines aztèques. Les Aztèques avaient deux fêtes pour les morts, une pour les enfants et une pour les adultes. Les autels sont particulièrement colorés avec des tas de choses dessus, des fleurs, des bougies, des objets personnels, des portraits et surtout des calaveras, des crânes en sucres. Il est possible que les calaveras viennent du fait qu’on gardait les crânes des sacrifiés avant l’invasion espagnole. Ce qui rend les choses beaucoup moins sucrés d’un coup. La ‘Catrina’ est le symbole de la « dia de los muertos ». A l’origine, elle mettait en évidence les inégalités de la société. La Catrina est un squelette de femme habillée comme une personne de la haute société. Mais il s’agit d’un squelette et tous les humains finissent squelettes qu’importe leur milieu social. Elle devient le symbole du Jour des morts en remplaçant la Sainte Mort, une vierge chrétienne avec un crâne mexicain. A présent, les femmes se déguisent en Catrina pour commémorer les défunts. Pour les Mexicains, le Jour des morts est moins une fête en hommage aux morts qu’une fête en hommage aux vivants. Comparés à l’Europe, les Mexicains sont joyeux et plutôt optimistes pendant cette période. Il suffit de voir le long métrage d’animation « Coco ». VI- O bon L’O bon, au Japon, est une fête religieuse bouddhiste qui honore les esprits des ancêtres et Sai no kami, le dieu des chemins. Elle vient tout droit de Chine, connue sous le nom de « fête des fantômes ». Comme tout festival au Japon, il y a une danse qui est dédiée : le Bon odori. Le festival dure trois jours mais l’O bon s’étale sur un mois. Principalement, les Japonais en profitent pour faire des réunions de famille et entretenir les tombes. Dans le shintoïsme, se référer à mon article, Sae no Kami naît d’un bâton jeté par Izanagi pour se défendre contre un démon en sortant du Yomi no Kuni. C’est ainsi que Sae no Kami est le dieu qui fait la frontière entre morts et vivants et aussi le passage. Il mène les morts sur le chemin du royaume des morts. Et comme il y a une idée de chemin, les Japonais guident les âmes à l’aide de lanternes allumées devant chaque maison pour les mener vers l’offrande à base de nourriture (riz, gâteaux…). Des lanternes sont aussi allumées la nuit du 6 aout en hommage des victimes du bombardement d’Hiroshima et Nagasaki. VII- "Trick or Treat!" et le bon manger Le trick-or-treating, traduit en Français par « des bonbons ou un sort ! », est une tradition qui existe depuis 1930 aux Etats-Unis et aux pays du Commonwealth. Cette tradition vient de la pratique du porte-à-porte au Royaume-Uni et en Irlande où les enfants et les pauvres venaient pour chanter ou dire des prières en échange des soul cakes, gâteaux de l’âme. Aujourd’hui, les enfants se déguisent en créatures effrayantes pour demander des bonbons en référence aux esprits qui rôderaient le soir d’Halloween et les habitants décorent leur maison dans le thème et avec des jack-o’-Lanterns. Les maquillages aussi, parfois très impressionnants, peuvent faire partie d’Halloween comme déguisement. Comme j’ai pu l’expliquer plus tôt, à partir du mois d’octobre, les récoltes se font plus rares créant ainsi des périodes de famine dans l’histoire. À force, on adapte notre alimentation et notre manière de cuisiner aux saisons. L’automne nous offre moins de fruit juteux donc à la place nous avons les châtaignes. Les champignons sont plus fréquents alors, dans la gastronomie traditionnelle, des plats à base de champignon apparaissent dans les livres de recettes pour les saisons froides. Et comment passer un bon automne sans cucurbitacée ? Ces légumes sont les aliments phares de la saison et une bonne soupe de potiron le soir devant la cheminée, ça fait du bien. VIII- Halloween dans l'art et la culture geek Halloween s’est maintenant répandue dans le monde entier avec la tradition du trick-or-treating. On a profité de l’ambiance de cette période de l’année pour se faire des frayeurs et on a profité de la partie mystique des origines d’Halloween pour agrandir le domaine fantastique. À la suite des nombreuses légendes, des créatures fantastiques et plus ou moins effrayantes sont apparus dans la culture. Les fantômes, les vampires, les loups-garous, les zombies, les sorcières… Des tonnes et des tonnes de livres, de films, de séries mettent en avant cette ambiance sombre qui donne des frissons. Le roman ‘Dracula‘ de Bram Stoker devient le leader du roman fantastique. Dracula devient le leader des vampires tout court. Mais aussi le monstre de Frankenstein de Mary Shelley. Les romans de Stephen King se prêtent à l’ambiance Halloween et il existe tout une série de romans d’horreur pour enfants : les Chair de poule. Les livres s’adaptent peu à peu en film avec l’arrivée du cinéma. Dans les années 1930 puis les années 1950, le cinéma d’horreur vit son paroxysme. Encore aujourd’hui, les films d’horreur sont un genre très apprécié. Des films d’horreur spécialement conçus pour Halloween voient le jour comme « La Nuit d’Halloween » sortit en 1988. Certains films sont fait pour faire peur, comme « American Nightmare » (2002), d’autres non à l’image d’« Hocus Pocus : les Trois Sorcières » (1993). Halloween étant aussi une fête pour les enfants, des films et des dessins animés pour Halloween sont dédias aux enfants comme "La Famille Adams" ou encore "l’Hôtel Transylvanie". Il existe un Disney spécial Halloween : « L’Étrange Noël de Monsieur de Jack » avec Jack of the Lantern comme personnage principal, qui n’a rien à voir avec le Jack de la légende si ce n’est le nom. « Coco » est un Disney Pixar sur la « dia de los muertos » au Mexique. Il existe des réalisateurs 'spécial Halloween'. Je parle bien évidemment de Tim Burton. La plupart de ses films sont très sombres, en rapport avec la mort ou avec un personnage fantastique qui fait partie de notre représentation collective d’Halloween : "Edward aux mains d’argent" par exemple. Et chaque année les chaînes de télévision diffusent des films de Tim Burton pendant le mois d’octobre et novembre. Le réalisateur Jerry Zucker a même réussi à mêler romance et fantôme avec "Ghost" de 1990. Si vous voulez passer un Halloween romantique… La peinture peut être parfois une bonne décoration pour un manoir d’horreur. Il existe des œuvres très sombres, très glauques, qui évoquent la peur comme les peintures de Francis Bacon. Il y a les représentations de la Catrina Mexicaine et toutes les représentations de la mort, de Samain, de la Toussaint, etc... Parmi les Jeux vidéo, vous avez tout une floppée de jeux vidéo d’horreur. J’ai déjà pu parler de ‘Silent Hill’ avec sa bande-son dans mon article sur les musiques des jeux vidéo ; Mais il y en a bien d’autres, ‘Amnesia : The Dark Descent’, les jeux Slender, les ‘Resident Evil’ et bien évidemment les ‘Five night at Freddy’s’. Mais une bonne soirée d’Halloween n’est rien sans histoire d’horreur. Les films et les livres nous en racontaient pas mal et les jeux vidéo nous font vivre les histoires d’horreurs mais ce n’est rien comparé aux Creepypastas. Les creepypastas sont des histoires tirées de choses réelles ou non, de jeux vidéo, de films, purement inventées, venant des croyances populaires, qui sont censées nous faire peur. La plupart des creepypastas sont inventés par des amateurs dont certains recensés dans le site de la Fondation SCP. Mais il existe aussi des légendes urbaines. La plupart des histoires de fantômes qu’on connaît sont des légendes urbaines comme ‘Bloody Mary’. Généralement, elles sont rattachées à un lieu comme un manoir hanté, un cimetière ou un vieux château. Tous les pays et toutes les cultures ont des légendes urbaines. Au Japon, par exemple, un fantôme serait présent dans le 3ème cabinet des toilettes pour filles : Hanako-san. Elle serait un yokai d'une petite fille morte lors de la seconde guerre mondiale. IX- Musiques effrayantes Enfin, en musique aussi, Halloween et la peur peuvent être des thèmes souvent utilisés notamment pour des groupes d’Heavy métal. Les musiques voulant interpréter la peur, il y en a toujours plus ou moins eu surtout à l’époque romantique où les sentiments, positifs ou négatifs, prenaient le dessus. Les compositions très sombres de Beethoven par exemple ou encore la fameuse ‘Marche Funèbre’ de Chopin. Avec les Opéras, entre autres, les musiques racontent des histoires. Au XIXème siècle, et particulièrement en Russie, un mouvement voit la naissance des musiques comme ‘Night on Bald Mountain’ de Modeste Moussorgski que vous avez entendu dans Fantasia avec Chernabog : Après la Seconde Guerre mondiale, des compositeurs contemporains créent des musiques qui dénoncent les horreurs des bombardements comme Penderecki avec ‘Threnody for the Victims of Hiroshima’. Principalement, on retrouve le sentiment de peur et d’angoisse dans les bandes-son des films d’horreur comme le thème de "L’Exorciste" (film de 1973). Le genre Dark Ambient en général possède des musiques à l’ambiance parfaite pour une soirée d’Halloween. Et comme je mets ce que je veux, je vous donne en exemple certaines compositions d’Adrian von Ziegler : D’autres genres, moins en rapport avec Halloween, peuvent quand même en parler comme le punk, du rap ou même la pop. Une musique très populaire sur Halloween n’est autre que ‘Thriller’ de Michael Jackson. Ou encore des musiques qu’on a forcément entendues mais on ne sait plus où comme ‘Spooky Scary Skeletons’, une animation Disney de 1929 : Et je parle toujours de mes préférences donc en voici : une chanson de The Lair of Voltaire : Je parlais d’Heavy métal alors allons-y : le métal se sert justement, parfois, des sentiments d’angoisse et de peur. La mort est un thème presque tout le temps abordé dans le genre. Le groupe de power métal allemand Helloween, comme le nom l’indique, fait d’Halloween sa marque de fabrique. Les sous-genres Doom métal et Funeral doom métal sont les sous-genres très caractérisés par le thème du deuil et de la mort. Un tempo très lent, des notes très basses et une mélancolie dans la sonorité. Tous les sous-genres du métal sont en lien avec le sujet mais en parler rendrait l’article trop long et trop compliqué alors je laisse ça de côté pour l’instant. Vous savez quoi ? Je vais vous partager le lien de ma playlist Dark Music, comme ça vous aurez des idées pour une bonne soirée d’Halloween. X- Conclusion Malheureusement, Halloween est aujourd’hui qualifié de fête « commerciale ». Les vieilles traditions celtes et irlandaises ont depuis longtemps disparu et ne reviennent que sous format fantaisie. Les pratiques de la religion chrétienne se perdent peu à peu et de moins en moins de personne se retrouvent au cimetière le 1er novembre. Et pendant longtemps, les entreprises se sont servi d’Halloween comme argument de vente. Surtout que maintenant on a perdu l’essence même des festivités en cette période de l’année : le passage à l’hiver ou du moins à une saison froide. Si dans certains pays ils gardent ces traditions, ce n’est pas le cas partout. Mais après tout, les saisons ont changé. Le passage à l’hiver n’est plus exactement à la même période de l’année et surtout y a plus vraiment de passage à l’hiver. Les croyances aussi se sont dissipés grâce aux recherches et avancées technologiques. A présent, Halloween, le Samain, la Toussaint ne servent plus vraiment à grand-chose à part pour ceux qui ont encore des croyances et pour entretenir les cimetières. Les frayeurs, les frissons et la volonté de se faire peur ne sont pas obligés d’être essentiellement à cette période de l’année, les fans de films d’horreur l’attesteront. Perdre certaines traditions n’est pas si grave mais ça serait bête d’oublier leur origine. XI- Sources : Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_religieuse_celtique https://fr.wikipedia.org/wiki/Samain_(mythologie) https://fr.wikipedia.org/wiki/Halloween https://fr.wikipedia.org/wiki/Druide https://fr.wikipedia.org/wiki/Banshee https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAtes_religieuses_romaines https://fr.wikipedia.org/wiki/Toussaint https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_des_morts_(Mexique) https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9dition_d%27Irlande_(1798) https://fr.wikipedia.org/wiki/O_bon https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C5%8Dsojin https://fr.wikipedia.org/wiki/Film_d%27horreur https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Halloween_dans_l%27art_et_la_culture https://fr.wikipedia.org/wiki/Jack-o%27-lantern https://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Saint-Sa%C3%ABns https://fr.wikipedia.org/wiki/Modeste_Moussorgski https://en.wikipedia.org/wiki/Ghost_(1990_film) Celtes et traditions celtiques : https://www.amazon.fr/Grande-Bible-f%C3%A9es-Edouard-Brasey/dp/2842284119 https://youtu.be/IJsvOWxOjRA https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_religieuse_celtique Fêtes romaines : https://elbaidieanul.wordpress.com/le-culte-des-morts/ https://leg8.fr/empire-romain/calendrier-fetes-romaines/ https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAtes_religieuses_romaines Conflits Angleterre-Irlande : https://www.guide-irlande.com/categories-culture/conflit-britannico-irlandais/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9dition_d%27Irlande_(1798) https://fr.wikipedia.org/wiki/Acte_d%27Union_(1800) Fêtes de la mort : https://www.voyages-au-mexique.fr/la-catrina-fete-des-morts-au-mexique/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Samain_(mythologie) https://fr.wikipedia.org/wiki/Halloween https://fr.wikipedia.org/wiki/O_bon https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C5%8Dsojin https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_des_morts_(Mexique) https://fr.wikipedia.org/wiki/Toussaint https://www.bretagne.com/fr/que-faire/agenda-des-sorties/les-fetes-dhalloween-en-bretagne Culture et art : https://www.imdb.com/list/ls064818623/ https://filmora.wondershare.fr/halloween/top-10-meilleures-chansons-de-halloween.html http://www.jeuxvideo.fr/tag-top-10/special-halloween-top-10-jeux-video-peur-article-734047-1.html https://fr.wikipedia.org/wiki/Film_d%27horreur https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Halloween_dans_l%27art_et_la_culture https://www.voyages-au-mexique.fr/la-catrina-fete-des-morts-au-mexique/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Saint-Sa%C3%ABns https://fr.wikipedia.org/wiki/Modeste_Moussorgski https://en.wikipedia.org/wiki/Ghost_(1990_film) Mythologica : https://www.mythologica.fr/urbain/index.htm https://www.mythologica.fr/fantastique/dracula.htm https://www.mythologica.fr/fantastique/fantome.htm https://www.mythologica.fr/celte/samain.htm https://www.mythologica.fr/celte/amonde.htm Pour ceux qui regardent les sources, vous avez remarqué que pour illustrer le film Coco, j'ai pris la chanson "La Llorona". Mais connaissez-vous la légende mexicaine ? "Une femme indigène aurait eu deux enfants avec un espagnol, amoureuse elle voulut officialiser cette union, mais, l’homme d’une classe plutôt bourgeoise préféra se marier avec une dame de sa caste. La femme se retrouvant seule avec ses enfants ne supportait plus de les voir, cela lui rappelait trop sa peine de cœur, alors elle alla noyer ses enfants dans une rivière proche, à la suite de quoi, elle prît conscience de son acte et se suicida. On raconte qu'au milieu du XVIème siècle, les habitants de Tenochtitlan, ancienne capitale de l’empire aztèque, fermaient leurs portes et leurs fenêtres à la tombée de la nuit. Les rues se remplissaient alors d’un brouillard épais à l’intérieur duquel déambulait la Llorona (la pleureuse) vêtue de blanc et le visage recouvert d’un voile. Cette femme s’arrêtait toujours sur la grande place Zocalo, s’agenouillait et levait le visage vers l’est, puis elle continuait sa route jusqu’au lac Texcoco où elle disparaît. Elle serait agressive avec les gens qui s’en approchent pour la consoler jusqu’à les tuer et emporter les enfants avec elle. Aujourd'hui, on raconte encore qu'elle déambule à l'approche d'un évènement tragique en criant « Oh mes enfants ! Où pourrais-je vous emporter pour ne pas tous vous perdre ? » surtout à l'époque de la Conquête espagnole" Source : https://ministeredumystere.wordpress.com/2020/09/28/la-llorona-ou-la-dame-blanche-des-ameriques/ http://www.salsatango.fr/2018/12/24/la-llorona-une-legende-mexicaine/

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