Les Légendes Arthuriennes
- Canadou
- 17 avr. 2022
- 16 min de lecture
Le mythe le plus imposant dans toute l’Europe au Moyen-âge.

Après avoir fait un court article sur la famille Pendragon, je vais vous raconter plus en détail l’ensemble des légendes qui entourent le roi Arthur.
Les légendes arthuriennes, tout le monde connaît. Mais jamais vous n’aurez exactement la même version que votre voisin. L’univers arthurien a été à de nombreuses, très nombreuses, reprises adaptées. Vous connaissez forcément l’une d’entre elles. Mais tout le monde se pose une question : est-ce que le roi Arthur a réellement existé ?
Je ne suis pas là pour répondre à la question. Déjà parce que les historiens eux-mêmes ne sont pas d’accord sur la réponse mais aussi parce que ce n’est pas le sujet central. Il faut cependant se mettre dans le contexte des légendes pour mieux les comprendre.
Les récits :
Si vous pensez que Jurassic Park ou Star Wars étaient les plus grosses sagas de tous les temps, vous vous trompez. Qu’on se le dise, les légendes arthuriennes sont un ensemble de récits adaptés et réadaptés au fil des siècles. Le fil conducteur de la saga est la quête du Graal mené par le roi Arthur et ses chevaliers de la Table Ronde. Chacun des récits sont d’auteurs et de siècles différents. Cela mène à une évidence : il n’y a pas forcément de cohérence entre chaque texte. Beaucoup de choses peuvent varier comme les noms des personnages avec Anna, Morgause ou Morgane mais aussi certains évènements comme les circonstances de la mort d’Arthur. Cependant, il existe tout de même des points qui restent inchangés et certaines bases sur laquelle les adaptations vont s’appuyer.
Historia Brittonum :

Le tout premier texte recensé est l’HISTORIA BRITTONUM écrit ou copié au IXème siècle. Ce texte serait le premier ouvrage racontant l’histoire de Bretagne -anciennement l’île de la Grande-Bretagne et pas la région, et plus précisément du Pays de Galles. Dans ce texte, il est raconté la fondation de la Bretagne par les Romains puis l’invasion saxonne. C’est durant cette invasion qu’un DUX BELLORUM (chef de guerre) nommé Arthur apparaît pour défendre l’île. Les textes se veulent en partie historiques mais une partie emprunte de la légende. En réalité, le manuscrit comporte plusieurs textes d’auteurs différents regroupés ensemble. Les manuscrits datant de cette époque entre 400 et 600 ne font pas mention d’Arthur. Il faut attendre le IXème siècle et le moine Nennius pour voir apparaitre le nom Arthur.
Guillaume de Malmesbury et Geoffroy de Monmouth :
C’est au XIIème siècle qu’apparaît des textes en quelque sorte fondateurs de la légende. A commencer avec la GESTA REGUM ANGLORUM de Guillaume de Malmesbury, William of Malmesbury pour son nom anglais. L’historien écrit les épopées de plusieurs rois de Bretagne ayant gouverné entre 735 et 1125. Chacune des aventures des différents rois alimentera la légende d’un roi unique charismatique.

Mais l’écrit qui sert de base à toute l’histoire du roi Arthur est celle de Geoffroy de Monmouth. L’évêque gallois écrit Historia Regum Britanniae mélangeant les actions des rois avec les légendes du peuple. Un monde magique fait son apparition dans la littérature arthurienne. On y retrouve bien évidemment Merlin ou encore Uther Pendragon.
En France et en Europe :

La littérature apparaît en France rapidement avec Marie de France, une femme, qui met, ou plutôt remet, en place l’amour courtois dans la littérature chevaleresque. Cet amour courtois devient populaire avec notre auteur préféré : Chrétien de Troyes. C’est avec lui que mes cours de français au collège étaient un enfer. Sauf que, collège à part, ses textes ont marqué les esprits au point qu’on le considère fondateur de la légende des chevaliers de la Table Ronde.
Remarquez que depuis le début j’emploie des périphrases différentes pour parler des légendes. Ce n’est pas un effet de style pour embellir mes textes, bien que ce soit très pratique, en réalité ça a un sens. Les légendes Arthuriennes au sens large englobent deux grosses histoires : d’un côté, il y a la légende du roi Arthur associé à Camelot, à la vengeance, la trahison de Lancelot et de Guenièvre bref de l’épique et de l’autre côté on a la quête du Graal menée par les chevaliers de la Table Ronde, Perceval, le chevalier au Lion et qui vivront quelques histoires torrides avec le véritable amour, bref l’eau de rose.
Donc vous l’aurez compris, Chrétien de Troyes est spécialiste de l’amour courtois et de l’image très chevaleresque de la quête du Graal. Il est d’ailleurs responsable du sobriquet de Chevalier au Lion que Yvain se donnera lui-même dans la génialissime série Kaamelott. Non franchement, regardez, c’est vraiment cool.

La quête du Graal sera reprise par un autre poète français : Robert de Boron avant de virer en Allemagne avec Hartmann Von Aue un Strasbourgeois, Allemand. -Si l’histoire de l’Alsace et de l’Allemagne n’était pas si compliquée, l’article en question serait sorti depuis longtemps. C’est là que je me dis qu’heureusement je ne fais pas de vidéo sinon j’écorcherais des noms…
Les légendes modernes :
Les textes ont voyagé dans toutes l’Europe latine entrainé par le mouvement religieux avant d’arriver entre les mains d’un écrivain anglais qui va condenser tout ce bordel en un récit très fantasmé qui sera la prémice de la littérature arthurienne moderne. Thomas Malory écrit au XVème siècle « Le Morte d’Arthur ». Premier texte où le nom d’Arthur est écrit dans le titre.
Au-delà du XVème siècle, les écrivains sont beaucoup plus inspirés. Ils se laissent entrainer dans un monde plus imaginaire. Ils s’inspirent des légendes locales ou réinventent l’histoire. Puis finalement, ils vont s’inspirer de la légende elle-même pour créer d’autres mondes.
Inspirations :
A plusieurs reprises, j’ai répété que les récits pouvaient être inspirés des légendes locales ou s’appuyer sur des aventures historiques réelles. Mettons-nous dans le contexte :
Invasions :

Toute l’Europe est occupée par les Romains…. Toute ? Non ! Une île peuplée d’irréductibles bretons résiste encore est toujours à l’envahisseur. C’est faux. La grande île appelée Bretagne est totalement occupée par les Romains. Or, le Vème siècle est un siècle sombre pour les Romains. Une grande invasion barbare vient mettre le grand Empire romain en mauvaise position. Pris de tous les côtés, les Suèves par l’Est, les wisigoths par le sud et les Saxons par le nord. Les Romains quittent l’île laissant les Bretons insulaires affrontés seuls l’envahisseur germanique. Ils avaient besoin d’un chef. Ils avaient besoin d’un guerrier combattant à leurs côtés pour repousser cette invasion. C’est à partir de ce moment-là que les textes ont rapporté un ou des chefs de guerres, des combattants féroces parfois cruelles. On retrouve des traces d’un chef de guerre dans les écrits des moines bretons mais aussi parmi les rapports des saxons.
Cette partie de l’histoire est souvent mise entre parenthèses pour les récits. Cependant, dans Kaamelott, -non franchement, jetez-y un œil, ça vaut le détour- Arthur nous vient tout droit de Rome et la présence de Caius nous mentionne que Rome est à son début de l’agonie. Et si vous avez vu le film, vous voyez de quoi je parle.
« Le poisson qui étouffe sur la berge remue plus que celui qui est dans l’eau. C’est bien la preuve de ce que je dis : si on se débat, c’est qu’on est en train de crever. »
- Caius Livre III « Le Déserteur ».

Christianisme :
Les moines locaux ont donc rapporté ces histoires de chef de guerre en la détournant pour correspondre à la mode de l’époque : le christianisme. Mais ce n’est pas tant l’adaptation du christianisme qui donne la légende que l’adaptation des croyances locale. Rappelez-vous de mon article sur Halloween, je raconte les Celtes occupent une majeure partie de l’Europe depuis au moins 100 ans avant J-C. Nous sommes au Vème siècle, les cultes celtes sont ancrés dans l’esprit du peuple. Mais rappelez-vous de mon article sur Noël, j’explique que le christianisme s’installe en Europe en détournant les croyances locales pour correspondre à l’idée d’un dieu unique. C’est exactement ce qui se passe avec le roi Arthur.
N’avez-vous pas tiqué à plusieurs reprises dans Kaamelott ? -Non je n’arrêterais pas ! - Trois religions sont mélangées dans la série : le Père Blaise représente l’implantation du christianisme en Europe, la Dame du Lac est une envoyée « des Dieux » issus d’une croyance purement celtique et enfin Arthur prit Mars avant de prier pour le dieu unique.
« Dieu ! Depuis qu’vous êtes arrivé - ça fait quoi, ça fait deux-trois ans à peu près, enfin j’veux dire deux-trois ans que le truc a bien pris, quoi, qu’les gens en parlent, tout ça […] »
-Arthur, Livre I « Agnus Dei »

Les Plantagenets :
Les légendes prennent de plus en plus d’ampleur dans toute l’Europe. Elles impactent la littérature, les croyances. Elles ont un impact sur la société et surtout sur la politique. Plus qu’un conte qu’on raconterait à son enfant avant de dormir, c’est une source d’inspiration.

À commencer avec Henri II de Plantagenêt. Ce roi d’Angleterre du XIIème siècle tente d’assouvir son pouvoir en se considérant en premier comme un descendant du roi Arthur. Sa famille se sert de ce prétexte avec Arthur Ier de Bretagne né Plantagenêt. C’est un enfant devenu duc de Bretagne -le duché, donc l’actuelle Bretagne, le département, Nantes… tout ça… à l’âge de 9 ans en 1196 et mort rapidement à l’âge de 16 ans. La Maison des Plantagenets se proclamait héritier d’Arthur et s’associait souvent au mythe arthurien d’où le prénom si peu habituel de l’époque : Arthur. L’inspiration ne s’arrêtera a priori qu’au nom mais ce serait avec lui que la croyance qu’un jour Arthur reviendra d’Avallon pour libérer les Celtes est apparu. Effectivement, il est duc de Bretagne et a pour destiner d’hériter du trône de Richard Cœur de Lion donc de retourner en Angleterre mais ce sera Jean sans Terres que la reine Aliénor désignera comme successeur… Oui… comme dans Robin des bois.
La Table Ronde de Winchester :

Edward I ou Edward Longshanks est un roi passionné par ces histoires de guerriers à la force d’un ours. Dans son château de Winchester, il organise notamment des tournois de Table Ronde et fait construire vers 1250 une énorme Table Ronde, La Table Ronde de Winchester, qui est encore exposé au château de Winchester. Allez savoir quelle influence ce roi aura sur les légendes. Potentiellement la localisation du château de Camelot qui sera, d’après certains auteurs du XII et XIIIème siècle, assimilés au château de Winchester.
La guerre des Deux-Roses :
Et puis, au XVème siècle, c’est Henri Tudor qui sera relié à la légende. À cette époque, l’Angleterre est déchirée entre deux familles royales : Lancastre et York. Ces tensions mènent à une guerre civile connue sous le nom de guerre des Deux-Roses. Henri Tudor est obligé de quitter l’Angleterre et de s’exiler en Bretagne.

C’est un jeu de conspiration et de complot qui s’y joue. Il n’était pas rare que de fausses accusations poussent un partisan de la maison de Lancastre en prison. C’est d’ailleurs une théorie qui est proposée sur la vie de Thomas Malory. Ce membre du parlement s’est vu accusé de plusieurs crimes en 1450. C’est en prison qu’il écrit ses légendes arthuriennes Le Morte d’Arthur.

L’année 1485 est un grand tournant par la guerre des Deux-Roses, Henri Tudor revient de son exil pour mener la dernière bataille contre Richard III. Il devient dès lors roi d’Angleterre et Henri VII. Et c’est dans la même année de 1485 que le livre de Thomas Malory est publié. Le rapport entre les deux devient évident. Thomas Malory écrit un livre racontant la mort d’Arthur et son retour d’Avalon pour libérer les Anglais. Ce livre est publié quand Henri Tudor revient de Bretagne pour mettre fin à la guerre civile. Que ce soit Thomas Malory qui utilise une métaphore ou que ce soit Henri VII qui se veut de donner une image familière aux Anglais, le résultat en est le même : Henri VII deviendra une sorte de descendants du roi Arthur dans les esprits du peuple. Il utilisera cette image à son avantage au point d’appeler son fils Arthur.
Les légendes arthuriennes modernes, donc celles inspirées du livre de Thomas Malory, sont impactées par ces évènements. Le roi Arthur n’est plus un chef de guerre combattant mais bien un roi avec toute la dignité et le charisme qu’on lui attribue. C’est un complot qui est à l’origine de l’idée qu’on se fait du roi Arthur aujourd’hui. -Imaginez un peu le délire ? C’est un truc de fou. Un complot a permis à une légende de prospérer et ceux pendant plusieurs siècles !
La mort d’Arthur et son départ vers Avalon sont ancrés dans la légende. Un moine retrouve au XIIème siècle la tombe du roi Arthur à l’abbaye de Glastonbury. -Je peux vous l’assurer ce n’est pas si impressionnant à voir. Ce qui était impressionnant était de voir des amis faire une prise de catch juste au-dessus. Histoire vraie. La région de Glastonbury est donc considérée pendant longtemps comme Avalon. Dans Kaamelott, Avalon est aussi cité par la fée Morgane dans le Livre I :
« Avalon c’est pas la porte à côté !!! ».
Mais c’est dans le Livre VI que le symbole d’Avalon apparaît. En effet, dans l’épisode Dies Irae, Venec place Arthur très mal en point dans une barque et le pousse au large. C’est le dernier épisode du Livre et de la série.

Adaptations :
Politique :
Et les inspirations à la légende ne vont pas s’arrêter là. Bien évidemment, toutes les œuvres parlant de près ou de loin du roi Arthur et de la quête du Graal sont inspirées de ces récits et du roman de Thomas Malory. Mais l’inspiration dans un domaine politique n’a pas eu lieu uniquement pour Henri VII ou Arthur Ier de Bretagne.
À la suite de l’assassinat de John Kennedy, sa femme, Jackie Kennedy, associe son mari à la pièce de théâtre Camelot. Finalement, l’enjeu politique des légendes arthuriennes est assez important. Il est très pratique de se comparer à une image familière et héroïque pour obtenir plus de soutien et, de ce fait, plus de pouvoirs.

Pop culture :
Littérature :

Parmi les adaptations modernes dans la pop culture, on retrouve beaucoup de livre. Que ce soient des romans, des livres illustrés avec les traductions des récits anciens ou même des BD, les légendes arthuriennes sont extrêmement présentes dans la littérature encore aujourd’hui. Parmi les romanciers, je peux vous conseiller Jean-Louis Fetjaine qui écrit dans un cadre fantaisiste « La Trilogie des Elfes » qui se passe avant les légendes. -C’est une excellente trilogie, même pour moi qui n’aime pas plus que ça la fantaisie. Dans un cadre plus historique, il a aussi écrit « Le Pas de Merlin » et sa suite « Brocéliande ».
Si vous voulez d’autres romans, Marion Zimmer Bradley écrit « Les Dames du Lac » où elle reprend le mythe arthurien mais du point de vue des femmes. Tolkien est aussi un grand fan des légendes et il écrit La Chute d’Arthur, un poème qui retranscrit la légende. Pour les fans de BD, on retrouve aussi énormément d’adaptation notamment Kaamelott mais aussi Morgane, Merlin ou Le Chant d’Excalibur.
Cinéma :

Forcément qui dit adaptation dit adaptation au cinéma. Vous vous en doutez, il y en a un petit paquet. La toute première adaptation au cinéma est en 1949 avec « Les Aventures du seigneur Galahad » de Spencer Gordon Bennet. En 1963 sort le long-métrage d’animation de « Merlin l’Enchanteur » de chez Disney. On parle aussi beaucoup de « Monty Python – Sacré Graal ! » de Terry Gilliam sortie en 1975. C’est une comédie avec un humour que je qualifierai… d’anglais. Mais alors très anglais.
On compte 4 films sur Lancelot du Lac dont le film de 1995 de Jerry Zucker qui est, d’après les spectateurs, déceptifs. Contrairement au film le mieux noté d’après senscritique : « Excalibur » de John Boorman sortit en 1981. En 1998, un deuxième dessin animé fait son apparition « Excalibur, l’épée magique » mais en règle générale les mythes ne sont pas aux meilleurs de leur forme dans les années 90 et début 2000.
En 2004, Antoine Fuqua adapte la légende d’un point de vue très historique et réaliste avec « Le Roi Arthur ». Ça marche moyennement bien contrairement à « Le Roi Arthur : Le Pouvoir d’Excalibur » de Antony Smith de 2017 qui est le moins bien noté sur senscritique. C’est contrebalancé par « Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur » de la même année de Guy Ritchie. Certains vous diront qu’il est mauvais mais disons qu’il est regardable. -Moi je ne l’aime pas trop. Je ne me suis pas ennuyé devant puisque l’épic est bien foutu mais l’ensemble est bizarre maintenant faite votre avis.
Il faut attendre 2021 pour avoir un film de qualité : « Kaamelott – Premier Volet » d’Alexandre Astier. -Je vous dis que Kaamelott c’est génial, regardez ! Le film a ses défauts, certes, mais ça reste un très bon film. 2021 s’est annoncé en vert puisque deux films sur le chevalier vert y sont sortis.
Dans ce qui est les séries, je ne vais pas m’étaler. Il y a bien évidemment Kaamelott depuis 2005 mais aussi la série moins bien « Merlin » de 2008. D’autres séries ont été tentés sans trop de succès. Dans « Once Upon a time », la série se déroule dans Camelot à une certaine saison avec un roi Arthur moins sympathique.
Jeux vidéo :
Dans le domaine du Jeu vidéo, il est évident d’y retrouver des RPG ou des jeux d’action puisque l’univers s’y prête très bien. Le 26 de ce mois-ci sort « King Arthur : Knight’s Tale » sur PC, PS5 et Xbox, un RPG développé par NeocoreGames qui sent bon -je vous le dit.

On retrouve une série de 5 jeux sur PC : La collection des King Arthur, jeux de stratégie et RPG. Le jeu le plus ancien est « Knighs of the Round » sortit en 1994 sur la Super Nintendo. Il y a aussi des adaptations des films comme « Monty Python Holy Grail » sur PC datant de 1996 et même un jeu éducatif « La Quête du Graal » sortit sur Atari en 1983.
Musiques :
En musique, c’est plus compliqué. On retrouve en premier lieu les OST de films dont les musiques composées par Alexandre Astier pour son film. Je vous ai déjà parlé de la comédie musicale : « La Légende du Roi Arthur : Quand l’amour change le cours de l’histoire ».
Sinon ce sont les noms des groupes qui sont inspirés de Camelot et du roi Arthur… enfin surtout des groupes de Métal. Pour mon plus grand plaisir, je vous présente d’abord Excalibur, un groupe formé dans les années 80 de NWOBHM…
-quoi ? Ah… pardon, de New Wave Of British Heavy Métal. Il est temps que je fasse un article sur le Métal, n’est-il pas ?
Et en second très bon plaisir, le groupe de Power Métal américain des années 90 : Kamelot.
Enfin, les légendes arthuriennes sont idéales pour les compositeurs de musiques épics comme Antti Martikainen.
Evolution du mythe :
Les adaptations sont nombreuses, les inspirations aussi. Les récits évoluent avec notre époque. Notre vision sur les mythes change. Et c’est normal. Rien n’est plus beau que d’avoir une histoire qui change selon notre époque. Pour mieux comprendre l’impact d’une époque sur une légende, je vais vous présenter en détail certains éléments sur le mythe de la quête du Graal.
Excalibur :

L’épée légendaire et magique du roi Arthur. Elle n’est pas toujours magique et elle n’est pas toujours celle qu’on croit. On pense souvent qu’Excalibur est l’épée dans le rocher. Cela est visible dans plusieurs versions des légendes aujourd’hui. Dans la forêt de Paimpont, on peut y voir, à côté du lac, l’épée d’Excalibur planté dans un rocher. -Et effectivement, si bien bitumé qu’elle est impossible à retirer.
Or, Excalibur est souvent distinguée de l’épée du rocher.

Excalibur apparaît pour la première fois avec ce nom avec Chrétien de Troyes mais bien avant Arthur possédait une épée appelée Caledfwlch. On dit souvent que c’est le nom gallois d’Excalibur. Dans « La Trilogie des Elfes », cette épée avait été donnée par les dieux au peuple des nains vivant sous la montagne. Uther Pendragon la vola provoquant un génocide exterminant à jamais les nains. Caledfwlch est l’épée du dieu Nuada dans la mythologie irlandaise. Cette épée magique est dite l’épée de lumière. Elle rend invincibles et son fourreau protège des blessures.
Robert de Boron raconte à la fin du XIIème siècle comment Arthur a retiré l’épée de l’enclume. C’est cette histoire qui est reprise par Terence Hanbury White dans « L’Epée dans la pierre » de 1938. Ce roman inspirera le Disney de 1963. Dans le film de 2017 « La légende d’Excalibur », Excalibur est aussi planté dans un rocher mais pas n’importe lequel : il s’agit d’Uther Pendragon transformé en pierre.

Dans « La Trilogie des Elfes », la pierre en question est une pierre incandescente et comme dirait notre ami Perceval dans Kaamelott :
« Le Graal, c’est une vraie saloperie, méfiez-vous. Un jour c’est un vase, une semaine après une pierre incandescente. [...] Incandescente, c’est : qui peut accaparer des objets sans resurgir sur autrui. »
-Les Suppléants, Livre III


Ensuite, Thomas Malory raconte qu’Excalibur est donné en mains propres par la fée Viviane ou la Dame du Lac. Il raconte aussi qu’à la mort du roi, l’épée a été lancé dans le lac et récupéré par la Dame du Lac. Au Puy du Fou, ils ont subtilement réglé le problème des doubles épées : Arthur retire l’épée du rocher mais se bat pour mériter son titre de roi. Cette bataille brise Excalibur en deux qui est réparé par la Dame du Lac et redonné à Arthur avant qu’il ne devienne roi et de réunir ses chevaliers autour de la Table Ronde.
William Sheller compose en 1993 « Excalibur » dans l’album Le Nouveau Monde.
Mais on la retrouve aussi bien évidemment dans The Legend of Zelda avec comme nom « L’Epée de Légende ». Il s’agit d’une épée divine que Link retire d’une enclume dans la plupart des versions -du moins toutes celles que je connais où l’épée apparaît. J’en raconterai plus sur cette épée dans un article sur The Legend of Zelda.
Brocéliande :

La forêt de Brocéliande est une forêt où se passe une grande partie des légendes. C’est une forêt enchantée où on y trouve beaucoup de magie. Dans les légendes, cette forêt apparaît lorsqu’on parle de Merlin et de Viviane. Ce serait dans cette forêt que les deux ‘amants’ -selon les sources- se retrouvaient. Mais c’est aussi dans cette forêt que la fée Morgane éclata sa haine en créant le Val sans retour. Ce lieu au nom si évident enferme à jamais les hommes infidèles qui ne peuvent retrouver leur chemin dans ce val. Mais le chevalier Lancelot, avec son amour unique envers la reine Guenièvre, retrouve toujours son chemin et aide les autres chevaliers à y sortir. La fontaine de Barenton se retrouve aussi dans cette forêt. Si la pierre plate à côté se retrouve en contact avec l’eau de la fontaine, il se mettra à pleuvoir pendant plusieurs jours.

Cette forêt apparaît pour la première fois avec le poète Wace en 1609. En 1467, Lorence décrit au château de Comper une forêt appelée Brocéliande. Le château se trouve en Bretagne à Paimpont, une ville d’Ille-et-Villaine. Mais au XIXème siècle, c’est la forêt de l’Orge dans les Côtes-d’Armor qui se revendiquent comme étant la forêt de Brocéliande. Aujourd’hui, il est évident pour tous que la seule forêt de Brocéliande qui existe se trouve autour de Paimpont. -Et c’est très joli à visiter. Vous pouvez y retrouver toutes la plupart des légendes associées comme la fontaine de Barenton, le tombeau de Merlin et le Val sans retour qui est, réellement, sans retour.
Dans la comédie musicale de Dove Attia, Brocéliande est une forêt magique inaccessible sauf pour les druides et les dieux. En 2003, un film d’horreur tourné à Brocéliande et appelé « Brocéliande » est réalisé par Doug Headline et c’est le 13ème des pires films de tous les temps. Dans le monde de la musique, il existe plusieurs titres portant le nom de Brocéliande notamment d’artistes indépendants bretons.
Conclusion :
Je pourrais encore en parler pendant des heures et des heures ou plutôt des pages et des pages. Après tout, ce sont des légendes en constante évolution. On pourrait y débattre mais la discussion n’en prendrait jamais fin comme la durée de vie du mythe. Marvel n’a rien inventé avec le multivers. Les plus grands scénaristes du monde ne sortiront jamais une saga qui surpassera les récits racontaient depuis des milliers d’années. Les légendes arthuriennes vivent, elles changent et elles ont encore beaucoup à vivre.
Alors si vous voulez encore en savoir plus sur les légendes arthuriennes, n’hésitez pas à me le demander. Peut-être qu’un article « En Bref » ressortira à ce propos.

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